Un appel national unitaire, initié par des Gilets jaunes progressistes et des syndicalistes, notamment de la CGT, ainsi que par des intellectuels et des collectifs, et publié le 26 février dernier, appelle à une convergence des colères le samedi 14 mars à Paris.
« Depuis de nombreuses années, nous luttons contre la destruction de nos conquis sociaux par les puissances d’argent et les gouvernements successifs qui les servent. », explique la déclaration, ajoutant : « Les combats, les batailles, les ultimatums se sont succédés les uns après les autres, sans que nos voix, ni nos actions, même les plus massives, ne se voient sérieusement prises en compte. ».
Pour les signataires de l’appel, l’heure est à la (re)mobilisation sociale : « Montrons à ce gouvernement autoritaire, sourd et méprisant, mis en place en mai 2017, que nous n’avons pas dit notre dernier mot, que la flamme de l’insurrection est loin d’être éteinte, n’en déplaise aux compromissions de certains. La période des municipales ne doit pas être le prétexte pour l’arrêt de la mobilisation.
« Nous sommes évidemment convaincus que la victoire ne pourra s’obtenir sans un blocage complet de l’économie, et qu’un plan de bataille doit être élaboré par nous tous. », relève encore la déclaration, avant de formuler : « Nous appelons chaque secteur d’activité à nous rejoindre de manière unanime et générale. Nous appelons à unifier les colères et les revendications, pour faire advenir un monde plus juste. »
5 raisons pour manifester le samedi 14 mars
Plusieurs structures CGT appellent à participer à la mobilisation du 14 mars, traduisant une vive attente quant à la suite de la mobilisation contre la réforme des retraites. Voici 5 bonnes raisons pour manifester le 14 mars, politiser et ancrer la mobilisation sociale, préparer la grève générale du 31 mars.
1) Fin du monde, fin du mois, fin de la Sécu : même combat !
Le capitalisme est incapable de répondre à de nos besoins économiques, sociaux, politiques. Pire, il casse un à un les conquis du Conseil national de la Résistance, détruit l’Assurance chômage, s’attaque à nos retraites, à nos caisses d’Assurance maladie… La Libération sociale, la transformation de la société à laquelle tant de gens aspirent n’a pas de couleur politique mais bien une base de classe.
Gilets rouges, gilets jaunes, sans-gilets, syndiqués et non syndiqués, nous avons tous intérêt à une transformation sociale du pays pour répondre aux urgences sociales, aux crises écologiques, à la précarité à vie, au chômage forcé, aux violences policières et patronales. Les capitalistes passent en force avec le 49.3, répondons-leur avec notre 14/03, ensemble, dans la rue et en même temps.
2) Un 14 mars d’unité de classe
Nous ne voulons pas de trêve au nom du Coronavirus, nous n’avons rien à attendre du gouvernement, qui de toute façon ne répondra jamais favorablement aux demandes de l’intersyndicale. L’unité des forces sociales se construit à la base, dans la pratique et par la pratique. Une convergence, et surtout une organisation des colères, dans la rue ce 14 mars est une réponse à ceux et celles qui essayent de diviser notre camp social sur de fausses lignes de clivage.
3) Désobéir ensemble, rendre réelle la perspective de rendre notre pays ingouvernable
Désobéir signifie ne pas rentrer dans les cases ou dans les nasses concoctées par nos gouvernants. Dans la rue, et surtout par la grève, nous pouvons rendre notre pays ingouvernable. S’il ne faut avoir aucune illusion sur le caractère asymétrique des affrontements de rue, cette désobéissance économique, politique, civile, du moment qu’elle devient massive et hégémonique, peut faire reculer le pouvoir.
4) Envoyer un message de notre classe sociale à la veille des élections municipales
La mobilisation du 14 mars aura lieu la veille du premier tour des municipales, l’occasion de faire entendre nos revendications sociales qui dépassent de très loin les enjeux locaux des municipales puisqu’elles concernent l’ensemble du pays et le choix de société à laquelle nous aspirons.
Nous ne pouvons pas nous résigner à voir dans les élections municipales un exutoire politique à l’impuissance sociale. Si « punir » LREM dans les urnes ne nous fera pas gagner la guerre sociale, l’élévation du rapport de force par la grève est l’enjeu majeur de la période, le seul qui compte réellement.
5) Participer au 14 mars, c’est aussi préparer la grève générale à partir du 31 mars
On le sait bien, une grève générale ne se décrète pas, elle se construit. L’espoir suscité par l’ampleur et la durée du mouvement social peut et doit se concrétiser. Mais cela n’arrivera pas sans une redécouverte par le peuple et la classe ouvrière de sa propre force.
Le message à faire passer et relayer le 14 mars c’est que la grève comme acte actif et conscient peut rebattre les cartes et forcer un gouvernement qui ne comprend que le langage du rapport de force, à reculer. Et qu’il faut donc activement préparer le 31 mars comme journée tremplin pour la suite du mouvement social.