Au Pérou, la crise politique, ouverte par le coup d’état du 7 décembre 2022 contre le président progressiste Pedro Castillo, ne s’éteint pas. Une nouvelle grève générale est organisée le 19 janvier.
Des milliers de manifestants défient le pouvoir à Lima, malgré l’état d’urgence proclamé par le pouvoir. Depuis le début des manifestations il y a cinq semaines, au moins 42 personnes sont mortes dans des affrontements entre les protestataires et la police. Un véritable massacre.
L’opposition au coup d’état et les manifestants, au premier rang desquels se trouvent les syndicalistes de classe de la Confédération Générale des Travailleurs du Pérou, affiliée à la Fédération Syndicale Mondiale. Au cœur des revendications: la démission de Dina Boluarte, qui a remplacé l’ex-président destitué Pedro Castillo, la tenue immédiate d’élections et la convocation d’une Assemblée constituante.
Ces derniers jours, les autorités ont procédé à l’arrestation de plusieurs dirigeants syndicaux et cadres de la CGTP, mais aussi de responsables d’organisations sociales et indigènes. La CGTP organise des mobilisations dans les provinces concernées pour exiger la libération des syndicalistes.
Fait notable, l’interdiction sur le sol péruvien de l’ancien président bolivien Evo Morales, accusé d’ingérence pour le compte du régime issu de son parti. Ce dernier a annoncé son soutien aux manifestants et demandé le départ de la présidente actuelle.
Le Pérou, qui a connu 5 présidents en seulement 6 années, est gouverné par une oligarchie brutale et ultra-libérale, qui n’entend rien céder aux exigences de progrès social. Le Pérou a été sous l’égide du dictateur Alberto Fujimori, et est toujours, par ailleurs un projet pilote, à l’image du Chili de Augusto Pinochet, d’une dictature ultra-libérale « moderne ».
Dans une nouvelle déclaration publiée le 17 janvier, la Fédération Syndicale Mondiale a renouvelé son soutien au peuple péruvien en lutte contre la dictature :
« La FSM condamne l’attaque autoritaire et antidémocratique du régime péruvien contre les libertés civiles et syndicales
La FSM exprime son entière solidarité avec le dirigeant de la CGTP de la région de San Martin, Henri Wuiliian Mena Salazar, arrêté par les forces répressives et prisonnier du régime, et demande la libération immédiate de tous les prisonniers emprisonnés pour leurs activités politiques et syndicales.
La FSM appelle ses affiliés à exprimer leur solidarité avec le peuple péruvien et les syndicats de classe du pays et à condamner les pratiques antidémocratiques et autoritaires du régime qui continue d’abuser du pouvoir de manière pratique. »