UKRAINE : MALGRÉ LES PROVOCATIONS, LE SOUTIEN OCCIDENTAL S’EFFRITE
La Hongrie s’est opposée le 15 décembre, à un nouvel accord sur un programme d’aide de 50 milliards d’euros (sur quatre ans) de l’Union européenne – 17 milliards de dons et 33 milliards de prêts – à l’Ukraine.
Malgré ce camouflet, la volonté de la Commission Européenne et de la majorité des dirigeants des Etats-membres de l’UE demeure intacte. L’ouverture formelle de négociations sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE – aussi symbolique soit-elle – est une provocation. Cela illustre également l’aveuglement des dirigeants européens engagés dans une guerre par procuration contre la Russie, malgré et contre l’avis des peuples et des travailleurs d’Europe.
Plus de 20 mois après le déclenchement de l’opération militaire russe en Ukraine, le soutien massif, financier, politique, moral et militaire de l’UE, des Etats-Unis et de l’Otan, est battue en brèche. De même que le discours sur une fin « rapide et heureuse » de la guerre.
L’échec lamentable de la contre-offensive ukrainien, dopée aux stéroïdes médiatiques en France, a sans doute contribué à l’amorce d’un changement de paradigme. En miroir du blocage hongrois, l’aide américaine de 61 milliards de dollars est également toujours suspendue à un accord du Congrès.
De plus, entre les mois d’août et d’octobre 2023, le montant des aides annoncées à ainsi diminué de 90 % par rapport à la même période en 2022. Ce qui n’empêche pas les industriels français (et étrangers) de l’armement de vendre et d’investir largement en Ukraine.
Ces quelques chiffres se couplent bien évidemment à la déflagration mondiale que représente la guerre à Gaza et le génocide en Palestine et à la fin terminale des « valeurs occidentales » entachée définitivement par le soutien inconditionnel à la politique criminelle et écœurante du gouvernement et de l’armée israélienne.
Difficile en effet désormais pour les médis de nous servir la même soupe entre la disproportion extraordinaire entre le nombre de morts civils ukrainiens et palestiniens, l’impunité totale d’Israël dont les dirigeants insultent l’ONU, l’OMS, les ONG, le secrétaire général de l’ONU, et les crimes de guerre et le génocide en cours à Gaza et en Palestine.
La volte-face (cohérente et logique) en apparence schizophrénique des dirigeants européens et américains sur le discours des valeurs rend impossible, intenable, inexplicable à court-moyen et long terme le soutien au gouvernement ukrainien. D’autant que le poids des sanctions et de la guerre économique engagée par l’UE contre la Russie en soutien au régime de Kiev se font brutalement ressentir, notamment en Europe de l’Est, situation qui se couple d’ailleurs à des récentes tensions très vives au sujet des exportations agricoles entre la Pologne (pourtant alliée de Kiev), la Hongrie, la Slovaquie avec l’Ukraine.
Dans le même temps, le monde capitaliste et ses impérialismes rentrent dans une conflictualité accrue. Partout en Europe, les injonctions se multiplient au passage à une « économie de guerre. Par exemple, lors de sa conférence annuelle, le 30 novembre dernier, l’Agence européenne de défense (EDA) établissait l’augmentation des dépenses militaires des Vingt-Sept à 6 % en moyenne (240 milliards d’euros), soit 1,5 % du PIB de l’Union européenne (UE), quand l’objectif de l’Otan est fixé à 2 %.
Ces efforts, considérables malgré les discours sur le « retard militaire », se font au détriment des peuples et de leurs besoins, dont bien sur la Paix. Le réarmement de la France et de l’Europe se fait contre les peuples. Ces efforts n’ont pas pour objectif de « nous défendre » mais bien de défendre des intérêts privés et des parts de marché, et une soif d’expansion capitaliste permanente qui, comme pour la guerre à Gaza, nous place, à maxima moyen terme, face au risque très concret d’une guerre directe.