La Paix en mer Rouge passe par la Paix en Palestine
La Paix en Palestine passe par la Fin de la Colonisation et de l’Occupation
La guérilla en mer Rouge, dirigée contre les navires israéliens ou à destination d’Israël, affecte brutalement le commerce maritime et commence à inquiéter Tel Aviv, très dépendante des importations/exportations maritimes.
Hégémonique sur une large partie du Yemen, le mouvement houthis – soutenu par l’Iran et victorieux face à la longue et meurtrière guerre imposée et menée depuis 2015 par l’Arabie Saoudite au Yémen – a annoncé et multiplié les attaques spectaculaires, en soutien à Gaza et à la résistance palestinienne, en Mer rouge, zone majeure de transports maritimes et de flux ininterrompus de super containers, supertankers et autres navires de marchandises et matières premières.
Selon l’Organisation maritime internationale, «18 transporteurs maritimes [ont] décidé de dérouter leurs navires autour de l’Afrique du Sud». Les grands armateurs – BP, CMA-CGM, Evergreen, Maersk, MSC – ont ainsi annoncé quitter cet axe stratégique et contourner l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance. Le groupe chinois Cosco se désengage lui aussi ; les milieux économiques israéliens rapportent la décision du groupe de cesser ses opérations dans les ports israéliens. Ce retrait chinois ne concernerait plus seulement les flux de marchandises, mais aussi les navires qui acheminent le pétrole et le gaz, les terminaux et les chantiers navals.
La formation express d’une coalition militaire « Prosperity Guardian » sous leadership américain, et à laquelle la France prend part, et l’envoi d’une gigantesque armada s’explique par la menace absolue que font peser l’absence de contrôle militaire et l’instabilité d’une zone aussi importante pour le commerce international. Près de 12% du trafic maritime mondial transite par le détroit de Bab el-Mandeb. La participation militaire française à cette coalition– sans débats publics ou parlementaires – s’explique notamment par l’importance, relativement méconnue en France, du géant CMA CGM. Comme dans d’autres situations, les intérêts privés prennent le pas sur l’intérêt général, au mépris des risques d’explosion géopolitique, de guerres et massacres des peuples.
Au soutien inconditionnel insupportable accordé par les Etats occidentaux à Israël et sa guerre génocidaire contre Gaza et le peuple de Palestine, au silence médiatique autour des 4000 soldats franco-israéliens engagés dans une guerre jalonnée de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité, s’ajoute donc la participation militaire indirecte (pour notre pays en tout cas) à la guerre via l’opération militaire en mer Rouge.
Sans paix en Palestine, la coalition ne parviendra pas à rétablir la stabilité dans la région mais s’installera dans la durée, générant de nouvelles tensions et risques de régionalisation, voire généralisation de la guerre. La Paix passe par le cessez-le-feu, la fin du siège illégal et terroriste à Gaza (plus de 30 000 morts en très grande majorité des femmes et des enfants), la fin de la Colonisation, de l’Occupation et de l’Apartheid en Palestine.