LUCIDITE ET COMBATIVITE : SEUL LE PEUPLE SAUVE LE PEUPLE
#Elections2024
Le tripatouillage électoral, au nom d’un « front démocratique » de Philippe Poutou à Laurent Wauquiez a laissé place à une Assemblée nationale, majoritairement de droite et virtuellement éclatée en trois grands blocs.
Toutefois, un simple zoom sur les couleurs politiques précises des uns et des autres laisse déjà entrevoir la probabilité, ou d’un blocage institutionnel total, ou d’une majorité variable selon les votes.
Dans la seconde hypothèse, une telle coalition parlementaire aura son cœur au centre, avec un arc allant des députés socialistes-écologies aux députés Les Républicains en passant par les Macronistes, encore maitres du jeu malgré leur déconnexion totale du reste du pays.
1) L’union de la gauche obtient 182 députés, soit quarante députés supplémentaires qu’en 2022. Le Parti socialiste et EELV voient leurs nombres de sièges doubler du fait d’une répartition avantageuse des circonscriptions et de la tambouille électorale.
2) Le « bloc central » obtient, malgré une défaite électorale, 168 députés. Le camp présidentiel est le second parti, après le RN, en termes de députés et aspire à jouer le rôle pivot du prochain gouvernement.
3) Le RN augmente sensiblement son nombre de députés, passant de 89 à 143 parlementaires. Si le parti d’extrême droite échoue à obtenir une majorité relative, encore moins absolue, ce sont plus de 10 millions de suffrages, dont des millions d’ouvriers et employés, qui se sont exprimés en sa faveur.
Dans ces conditions, nous refusons d’être « soulagés » par une « victoire » électorale de la gauche en trompe l’œil et qui masque mal ses divisions, son orientation pro-patronale, pro-UE et pro-guerre. La stratégie permanente du « moindre mal » est bien celle qui nourrit, à terme, la montée en puissance continuelle de l’extrême droite.
L’attitude de la CGT pendant cette période électorale a fragilisé son indépendance. La CGT doit ainsi retrouver la place qui est la sienne au sein du mouvement ouvrier. Nous n’avons pas besoin d’un syndicalisme qui délègue au politique la gestion de la société, mais d’un syndicalisme qui réaffirme que c’est aux travailleurs et aux travailleuses de s’organiser et de lutter pour reprendre en main leurs affaires.
Nous devons être lucides dans cette séquence politique. Tout est à faire. Bloquer les mauvais coups du prochain gouvernement, gagner des conquêtes sociales, contenir la « marée RN » qui monte encore et encore : tout est lié.
La nécessité du moment exige une grande lucidité. Nous avons besoin d’une explosion sociale, d’un syndicalisme CGT offensif et radical, de grèves d’entreprise, de grèves dans des milliers d’entreprise.
1) Les travailleurs doivent prendre la parole et faire irruption, par la grève et la lutte, sur la scène politique. Une mobilisation sociale majeure est nécessaire pour surveiller les parlementaires, notamment de gauche, affaiblir et démolir encore davantage un gouvernement faible car sans réelle majorité
2) Des conquêtes sociales sont urgentes pour ouvrir un chemin d’espoir pour les travailleurs. La CGT, qui doit réaffirmer sa totale indépendance, doit être à la hauteur des enjeux de la période.
3) Convaincre, par l’action revendicative, l’organisation collective, le programme CGT, les travailleurs qui ont voté RN de ne plus agir contre leurs propres intérêts.
Comme nous l’avions écrit, à la veille du second tour : « un scénario, absent des réflexions du cartel des gauches et des lobbies sociaux, de la campagne électorale et des récits médiatiques, est nécessaire pour nos intérêts. Celui d’un soulèvement politique, c’est-à-dire une élévation des consciences face à l’accélération des événements, malgré ou contre les institutions.
La puissance de ce mouvement sera liée à l’indépendance des travailleurs et de leurs organisations CGT. Mais aussi à notre capacité, en tant que syndicalistes CGT, d’articuler la volonté des travailleurs avec nos revendications pour agir en responsable et en conséquence. En clair, tout faire, notamment et principalement par la grève, les occupations des lieux de travail, la réappropriation des outils de travail pour rendre le pays ingouvernable, pour les patrons comme pour le gouvernement, dans l’objectif de gagner sur l’ensemble de nos revendications, tant sur nos droits sociaux que sur nos libertés politiques et syndicales, dont celle du droit de grève. »”
SEUL LE PEUPLE SAUVE LE PEUPLE !