LA FRANCE EN GRÈVE
Grèves dans les transports, les industries portuaires, chimiques, électriques et gazières, les cartonneries, le ramassage et les traitements des déchets… Quelques exemples des luttes et grèves dans notre pays.
En Guadeloupe, la grève des agents d’EDF paralyse la production électrique
Le mouvement de grève lancé dimanche 15 septembre par les agents d’Electricité de France (EDF) en Guadeloupe paralyse une partie considérable de la production électrique de l’île. Que nul ne soit dupe : les 46 000 foyers privés d’électricité ont été punis par la direction de l’entreprise qui refuse de répondre aux justes revendications des électriciens.
Les agents d’EDF Production électrique insulaire (PEI) – qui produit près de 70 % de l’électricité de Guadeloupe grâce à une centrale diesel – exigent tout simplement le respect du protocole de fin de conflit signé en février 2023, après une grève de 61 jours.
Les salariés revendiquent l’application des dispositions relatives au temps de travail, les régularisations de salaires, le paiement des indemnités kilométriques et le libre fractionnement des congés annuels calculés en heures.
Grève à l’appel de la CGT chez Arabelle Solutions à Belfort
A l’appel de la CGT, les salariés d’Arabelle Solutions à Belfort sont entrés en grève le lundi 23 septembre, une première depuis le rachat par EDF de la branche nucléaire de General Electric. Une nouvelle grève est annoncée pour le jeudi 26 septembre.
La CGT dénonce notamment des écarts très importants dans le versement des primes aux salariés. Selon le syndicat, ces primes varient de 70 euros pour la plupart des salariés à 20 000 euros pour certains cadres. De plus, la CGT pointe également l’absence de visibilité et lisibilité quant au carnet de commande de l’usine et à la stratégie et l’engagement des acteurs de la filière du nucléaire.
Grève massive sur le RER B le mardi 24 septembre
A l’appel de 4 syndicats de la RATP, dont la CGT, un appel à la grève est massivement suivi mardi 24 septembre sur la ligne du RER B pour dénoncer un contrôle agressif et brutal sur un conducteur de RER, qui n’était plus en service, par des agents de sûreté de la SNCF.
Les quatre syndicats dénoncent des « procédures de contrôle et d’intervention inadaptées effectuées par les équipes de sûreté SNCF et/ou RATP à l’encontre des conducteurs en cabine intermédiaires/extrêmes » et demandent que ces contrôles ne fassent pas l’objet « d’actions dégradantes ni d’excès de zèle et se déroulent dans le respect de chacun ».
Le RER B est la seule liaison ferroviaire directe entre Paris et le premier aéroport français Roissy Charles-de-Gaulle. Cet axe transporte habituellement près d’un million de voyageurs par jour.
Grève des conducteurs de bus du réseau Keolis Astrobus à Lisieux
La grève se poursuit depuis une semaine à Lisieux où les conducteurs du réseau Keolis Astrobus dénoncent l’amplitude horaire trop élevée (entre 12h30 et 13h) de leurs journées.
Les salariés en grève, « environ 80% des effectifs » selon la CGT, demandent la démission du directeur du centre Keolis et s’opposent également à un remboursement des frais kilométriques « qui n’est pas entièrement conforme par rapport aux règles définies par l’Urssaf ».
6 semaines de grève sur le réseau de bus Keolis Méditerranée à Sète
Alors que la direction du réseau Kéolis Méditerranée à Sète cherche à provoquer l’essoufflement du mouvement social, les salariés du groupe sont en grève depuis le 2 septembre – après deux semaines de grève avant les vacances estivales – et entament leur quatrième semaine de grève depuis la rentrée scolaire.
Le réseau de transport est très perturbé par la grève, massivement suivie par les salariés, avec 70 % du personnel de conduite et de l’atelier gréviste sur Agde et 60 % sur Sète.
« Nos revendications sont légitimes, nous ne demandons pas beaucoup, juste assez pour vivre dignement » ont souligné les grévistes, cités par la presse : « La moitié des conducteurs gagne moins de 1 000 € par mois, alors que l’inflation est à son plus haut depuis deux ans et que Kéolis a réalisé de solides bénéfices en 2023 ».
L’industriel du carton DS Smith en grève reconductible
Les salariés de la cartonnerie DS Smith ont répondu à l’appel national à la grève reconductible lancé le 23 septembre par une intersyndicale (Filpac-CGT, FO, CFDT). Les syndicats revendiquent notamment une redistribution d’une partie des bénéfices réalisés par le groupe sous forme prime de partage « à hauteur de 2500 euros »
L’intersyndicale demande également une réévaluation de la classification des métiers pour prendre en compte leur évolution, ainsi qu’un nouveau calcul de la prime d’ancienneté à partir du « salaire réel ».
Des salariés des Ateliers de Joigny en grève à Artix
A Artix, dans les Pyréenes Atlantiques), les salariés de l’antenne mobile des Ateliers de Joigny (150 salariés, principalement dans l’Yonne), spécialisés dans l’inspection, la révision et la réparation des wagons et des composants ferroviaires, se sont mis en grève pour imposer le versement de primes dans le cadre de l’accord d’entreprise sur les interventions en déplacement.
La société appartient au groupe allemand VTG Group, un des plus gros loueurs de wagons en Europe.
Grève des ouvriers en situation de handicap à Wittenheim
A l’appel de la CGT, les ouvriers en situation de handicap de l’entreprise adaptée de Wittenheim se sont mis en grève le mercredi 18 septembre 2024.
Ces salariés dénoncent la baisse unilatérale de 10% de leur salaire à partir du 1er octobre décidée par l’employeur pour éponger un déficit de 3 millions d’euros.
Grève massive et illimitée dans le ramassage et le traitement des déchets à la Réunion.
A Saint-André, sur l’île de la Réunion, les 120 salariés de l’entreprise Réunion Valorisation Environnement sont en grève illimitée depuis le lundi 23 septembre.
Inquiets pour les emplois et leurs conditions de travail, les salariés de cette entreprise, spécialisée dans le ramassage et le traitement des déchets électriques et électroniques dans l’île, s’opposent au rachat de RVE par le groupe Suez.
La grève promet d’être impactante, RVE étant la seule société de l’île à effectuer le ramassage et le traitement des déchets électriques et électroniques.
La grève de 24h des dockers et portuaires paralyse les bassins ouest du port de Marseille-Fos
A Fos-sur-Mer et dans les bassins ouest du grand port maritime de Marseille, les travailleurs des industries portuaires ont répondu massivement à l’appel à la grève de 24 heures annoncé par la CGT des ouvriers dockers et des personnels de la manutention portuaire du golfe de Fos. Une manifestation et une conférence de presse ont aussi été organisées par la CGT.
Dans un communiqué, la CGT avait dénoncé la «transition écologique punitive» orchestrée par le président et ses gouvernements : «Le président Macron a fermé la centrale à charbon de Gardanne sans se soucier des impacts que cela a entraîné», notamment l’arrêt d’import de la Bauxite pour l’industriel Alteo.
Egalement, une centaine d’emplois sont actuellement menacés par la procédure de sauvegarde de l’un des employeurs de la Darse 1 : la société Carfos Sea Invest, qui sera mise en liquidation le 13 décembre prochain. Dans ces secteurs comme ailleurs, le patronat use de tous les prétextes possibles et imaginables pour imposer sa rapacité et sa prédation, sa course aux profits immédiats qui induit une désindustrialisation violente, la perte massive d’emplois directs et indirects…
«La transition écologique, la décarbonation, la transition énergétique, la transition des trafics ne peuvent pas se traduire par de la casse sociale avec des licenciements», a rappelé le syndicat CGT qui explicite encore : «Les salariés, dockers, mainteneurs, administratifs ne seront pas la variable d’ajustement de choix stratégiques de l’entreprise, de l’État et du Grand port maritime de Marseille.»