GUERRE AU MOYEN-ORIENT : CONFLAGRATIONS GENERALES EN PERSPECTIVES

GUERRE AU MOYEN-ORIENT : CONFLAGRATIONS GENERALES EN PERSPECTIVES

Israël, avec le soutien total des puissances occidentales, mène une guerre régionale, totale et simultanée, contre Gaza et la Palestine, le Liban, la Syrie, l’Iran. Ces dernières semaines, cette théocratie militarisée, pointe coloniale avancée de l’Occident, a décidé, avec la complicité des Etats-Unis, d’engager une grande offensive en vue de « remodeler le Proche et Moyen Orient » après plus d’un an d’enlisement militaire et génocidaire à Gaza.

Les attentats terroristes, par explosions de bipers et talkies walkies piégés et transformées en bombes, contre les membres du parti Hezbollah et de sa branche paramilitaire, les bombardements désormais réguliers sur le Liban-sud et dans la capitale libanaise, les bombardements aveugles sur Beyrouth et des territoires libanais, les frappes meurtrières qui ont vitrifié un quartier entier de Beyrouth et causé la mort du secrétaire général du Hezbollah, et maintenant l’invasion du Liban avec des troupes au sol témoignent de la volonté de Tel Aviv « d’aller jusqu’au bout ».

Le sujet est notamment de frapper le nucléaire iranien, point « existentiel » pour Israël qui a affaiblit en quelques semaines et à coup de milliers de civils morts les principaux relais et soutiens de l’Iran à ses frontières.

Le Hezbollah, avec le Hamas, les milices houthies qui dirigent en grande partie le Yémen (et qui ont paralysé une large partie le commerce international par la mer rouge et le canal de Suez en solidarité avec la cité martyrisée de Gaza), sans oublier les groupes paramilitaires chiites en Irak, sont des protagonistes du front de soutien à Gaza et à la Palestine, vecteurs d’influence de l’Iran et qui permettent également à Téhéran de bénéficier d’une profondeur stratégique qui dépasse largement ses propres frontières.

Israël franchit, une à une, les lignes rouges et cherche un niveau élevé de conflictualité avec l’Iran. Jamais, depuis le début du siège militaire de Gaza et le génocide en cours dans l’enclave palestinienne, la menace d’une conflagration régionale n’avait été aussi précise.

Ainsi, les tirs de 300 missiles balistiques, riposte iranienne aux attaques israéliennes disproportionnées, rend prévisible une nouvelle attaque israélienne et enferme Téhéran dans le piège tendu par les autorités israéliennes et dans lequel il a été acculé par la violence extrêmiste de Tel Aviv.

Pourquoi Israël se priverait-il, d’ailleurs, de cette fenêtre d’opportunité, alors que les Etats-Unis, allié indéfectible et sans lequel Israël ne pourrait exister, ne peuvent ni ne veulent contrôler Benjamin Netanyahu et sa majorité suprémaciste ?

Mais, pour frapper les installations nucléaires, les experts militaires conviennent que la participation des forces militaires américaines est indispensable. A un mois des élections présidentielles américaines, le choix de la guerre totale, en apparence irrationnelle mais motivée par une volonté de puissance israélienne, d’annexion et de destruction, peut aussi l’emporter.

Rien ne semble en mesure d’arrêter la fuite en avant meurtrière et guerrière d’Israël. Les puissances occidentales, sans lesquels Israël ne pourrait agir, voient en réalité d’un très bon œil l’affaiblissement successif du front de soutien à la Palestine et de la capacité de réaction de l’Iran. Israël parle même de changer le régime au pouvoir à Téhéran, préalable à la justification d’une élévation de la violence dans ce conflit, déjà ouvert, mais qui risque de basculer en affrontement direct, d’Etat à Etat.

Sur le front libanais, les incursions militaires israéliennes se heurtent aux guérillas du parti Hezbollah, qui demeure debout malgré les coups extrêmement violents qui lui ont été portées, et qui dispose toujours de dizaines de milliers d’hommes, de ses infrastructures défensives et d’un arsenal plus sophistiqué de missiles notamment balistiques. Le gouvernement israélien présente comme un objectif de guerre le retour des 90 000 israéliens évacués du nord du pays. Des minorités encore plus extrémistes parlent de coloniser le sud du Liban. Le plus probable est toutefois la tentative d’appliquer, d’une manière ou d’une autre, le plan israélien visant à établir un noman’s land au nord immédiat de sa frontière, et de dépeupler, déporter de fait les 1 million de Libanais qui ont déjà été contraints de quitter leurs maisons.

L’Occident, qui a perdu la face morale à Gaza avec son soutien « inconditionnel » à la guerre coloniale et au génocide, est entrainé de fait dans un conflit militaire ; chacun aura vu le peu de cas que font les politiques comme les médias de la vie des Libanais, comme des Palestiniens.

Imposer un cessez-le-feu, la Paix et la fin de la Colonisation passe notamment par la mise sous pression d’Israël. Notre solidarité avec les peuples palestiniens et libanais peut également se manifester par une pression accrue sur notre gouvernement, plus pro-israélien que jamais, pour dénoncer et agir contre le régime génocidaire de Tel Aviv, notamment avec l’embargo, notamment militaire, immédiat contre Israël doit être à l’ordre du jour.