LA FRANCE EN GRÈVE
Quelques exemples de la lutte des classes en France
Grève totale à Arkema Jarrie
En Isère, la grève continue de paralyser et perturber les plateformes chimiques du sud-est du bassin grenoblois. Après deux mois de grève totale à l’usine Vencorex de Pont de Claix, c’est au tour de l’usine d’Arkema sur la plateforme voisine de Jarrie qui entre en grève générale, après déjà plusieurs semaines de grève.
Les salariés de la partie sud du site, en grève depuis le 4 décembre, ont ainsi été rejoints par ceux du nord avec la décision d’arrêter totalement l’usine à partir du lundi 13 janvier. La grève a mis à terre la production de l’usine de Jarrie et démontre, avec Vencorex, que les industries chimiques, interconnectées entre elles, sont sous attaque et se défendent par la grève et la lutte pour sauver les emplois.
Face à une direction qui, au prétexte de la fermeture annoncée de l’usine de Vencorex, a annoncé sa volonté de fermer la partie sud du site (140 emplois directs menacés) et menace la partie nord, l’ensemble des 350 travailleurs de l’usine exigent le maintien des emplois et la nationalisation temporaire de la filière.
Les AESH en grève partout en France
Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) ainsi que les AED étaient en grève le jeudi 16 janvier. Les AESH et les AED, avec la CGT et les syndicats, réclament plus de reconnaissance, une meilleure rémunération et des recrutements supplémentaires.
Cité par la presse, la représentante académique pour la CGT Educ’action en Picardie explique : « On demande de plus en plus aux AESH d’être les pansements de l’école inclusive […]La liste des missions ne cesse de s’allonger : animateurs, éducateurs, aide-soignants… Et on n’a aucune amélioration de nos conditions de travail ».
Largement en sous-effectifs partout dans le pays alors que les besoins sont immenses, les AESH et les AED se retrouvent en première ligne dans un contexte de dégradation brutale des conditions de travail. Une illustration supplémentaire de la maltraitance d’Etat, tant envers les travailleurs que les usagers, de surcroit des enfants. 6e puissance mondiale, la France paye sur ce sujet comme sur tant d’autres le pillage du pays par les multinationales et les grands groupes, et le choix de nos dirigeants de prioriser les taux de profits des actionnaires.
Grève reconductible à BioMérieux Craponne
A Craponne, dans le Rhône, les salariés du groupe BioMérieux sont entrés en grève reconductible le jeudi 16 janvier à l’appel de la CGT pour exiger une revalorisation salariale à « la hauteur des richesses que nous produisons et à notre investissement quotidien. ».
Les syndicalistes de la CGT pointent du doigt des augmentations de salaires inférieures aux revalorisations du SMIC et rappellent également que les augmentations « individuelles » sont toujours et systématiquement inférieures aux augmentations collectives, obtenues par le rapport de force et le « tous ensemble ».
« Pour la direction, sans grève, c’est que les salariés acceptent et sont satisfaits. », énonce encore la CGT du site. Le groupe BioMérieux, qui a récemment déboursé plus de 111 millions d’euros pour s’emparer d’une nouvelle filiale, a largement les moyens de payer une augmentation salariale conséquente.
Grèves dans le secteur pétrolier pour des augmentations salariales
La grève enclenchée à l’appel de la CGT dans le secteur pétrolier, suite aux propositions indécentes de la direction du groupe TotalEnergies dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires fait tache d’huile. Après les raffineries de Feyzin, Normandie et La Mède, le site de Dunkerque et la raffinerie de Donges embrayent le mouvement de grève.
Un tract du syndicat CGT de la raffinerie de Feyzin explicite : « Plusieurs sites sont d’ores et déjà en grève à nos côtés, et dès demain, c’est l’ensemble des sites qui entreront dans une grève générale pour établir un véritable rapport de force. Car, ne nous y trompons pas, c’est bien la seule chose que notre direction comprend. »
« Pour rappel, l’unique véritable augmentation obtenue ces dernières années remonte à 2022, et elle n’a été arrachée qu’au prix d’une mobilisation massive et d’une lutte déterminée. Sans cette grève d’ampleur, nous n’aurions rien obtenu. Soyons clairs : sans une grève massive aujourd’hui, nous n’obtiendrons rien demain. », affirme encore la CGT.
Les milliards de dividendes versés aux actionnaires le prouvent : le géant du pétrole Total a largement de quoi payer une augmentation significative à l’ensemble de ses salariés.
Le pillage par une poignée de parasites des richesses produites par les travailleurs prouve aussi, au-delà de la question des salaires, que le groupe Total et le secteur pétrolier dans son ensemble devrait, avec les industries électriques et gazières, être exproprié et nationalisé sous contrôle ouvrier, pour répondre aux besoins énergétiques, immenses, de la population.
Grande et belle victoire des agents et camarades du CHIV de Villeneuve Saint-George, dans le Val-de-Marne !
Avec 100% de grévistes et au bout de 11 jours de grève reconductible, au Service d’Urgence du CHIV, les travailleurs ont gagné la création de 14 postes, pour fonctionner en 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, 365 jours par an et le recrutement immédiat des professionnels suivants:
> 1 infirmier de jour et de nuit
> 1 aide soignant de jour et de nuit
> 1 agent d’accueil de jour et de nuit
> 1 brancardier de jour
> 1 infirmière coordinatrice