Le Peuple veut les 60 ans comme âge légal de départ à la retraite

Le Peuple veut les 60 ans comme âge légal de départ à la retraite

Selon un sondage réalisé par l’Ifop pour la CGT et publié le 14 avril, deux tiers des Français se disent favorables à l’abrogation de la réforme des retraites imposée en 2023 pour satisfaire l’intérêt du patronat et des marchés financiers, par 49.3, sans vote du Parlement, contre l’opinion ultra-majoritaire et surtout contre les intérêts des travailleurs et travailleuses.

Selon cette même étude, 68 % des personnes interrogées souhaitent la tenue d’un référendum sur la réforme des retraites. Cette proportion monte à 73 % chez les salariés. Si un référendum avait lieu, 65 % des sondés voteraient en faveur de l’abrogation de la réforme de 2023. Le chiffre grimpe à 73 % parmi les salariés.

Plus intéressant encore, d’après les résultats du sondage, 61 % des Français souhaitent un retour à l’âge légal de départ à 62 ans. Parmi eux, 56 % vont plus loin, en soutenant un retour à 60 ans, une revendication de la CGT.

Cette étude a le mérite de rappeler la persistance, au sein du peuple, de la contestation de cette réforme brutale. Mais la défaite, face à un gouvernement déterminé, du mouvement social doit également faire l’objet d’un inventaire. La stratégie de l’intersyndicale n’a pas fonctionné. La stratégie de délégation de pouvoir au Parlement n’a pas marché. Pire, la résignation et le sentiment de fatalisme se sont installées. Cela n’est pas d’ailleurs contradictoire avec le maintien, au sein de l’opinion, du rejet catégorique de la réforme des retraites, en écho avec la colère qui se manifeste, sur tous les sujets, à l’encontre de Macron, de ses gouvernements et de ses parlementaires.

Budget 2026 : + de 50 milliards de coupes dans les dépenses sociales ? 

Alors, faut-il exiger un référendum ? Pourquoi pas, à priori. Privilégier l’outil du référendum pour mieux délaisser la lutte des classes ? Non, trois fois non. Ce qu’il faut, avant toute chose, avant même de penser au référendum, c’est organiser la lutte sur le terrain, c’est-à-dire dans les entreprises et les services. Comment penser peser avec la simple exigence d’un « référendum » sans organiser, impulser, actionner, à la base et dans tous les secteurs, un processus de grèves ? Car c’est bien ça la leçon principale du mouvement contre la réforme en 2023 : sans processus de grèves reconductibles, sans généralisation des grèves, nous ne pouvons élever le rapport de force. Or, le Pouvoir l’a bien montré : s’il faut écraser le Peuple, ils écraseront ceux et celles qui se dressent sur leur chemin de désintégration du « modèle » social.

Après le lamentable « conclave sur les retraite », que faire ?

Comme nous l’écrivions en juillet 2024, en parallèle des élections législatives et des illusions drainées par ces dernières : « la nécessité du moment exige une grande lucidité. Nous avons besoin d’une explosion sociale, d’un syndicalisme CGT offensif et radical, de grèves d’entreprise, de grèves dans des milliers d’entreprise..

1) Les travailleurs doivent prendre la parole et faire irruption, par la grève et la lutte, sur la scène politique. Une mobilisation sociale majeure est nécessaire pour surveiller les parlementaires, notamment de gauche, affaiblir et démolir encore davantage un gouvernement faible car sans réelle majorité

2) Des conquêtes sociales sont urgentes pour ouvrir un chemin d’espoir pour les travailleurs. La CGT, qui doit réaffirmer sa totale indépendance, doit être à la hauteur des enjeux de la période.

3) Convaincre, par l’action revendicative, l’organisation collective, le programme CGT, les travailleurs qui ont voté RN de ne plus agir contre leurs propres intérêts.

Comme nous l’avions écrit, à la veille du second tour : « un scénario, absent des réflexions du cartel des gauches et des lobbies sociaux, de la campagne électorale et des récits médiatiques, est nécessaire pour nos intérêts. Celui d’un soulèvement politique, c’est-à-dire une élévation des consciences face à l’accélération des événements, malgré ou contre les institutions.

La puissance de ce mouvement sera liée à l’indépendance des travailleurs et de leurs organisations CGT. Mais aussi à notre capacité, en tant que syndicalistes CGT, d’articuler la volonté des travailleurs avec nos revendications pour agir en responsable et en conséquence. En clair, tout faire, notamment et principalement par la grève, les occupations des lieux de travail, la réappropriation des outils de travail pour rendre le pays ingouvernable, pour les patrons comme pour le gouvernement, dans l’objectif de gagner sur l’ensemble de nos revendications, tant sur nos droits sociaux que sur nos libertés politiques et syndicales, dont celle du droit de grève. »”

A deux semaines du 1er Mai, pour le Pain, la Paix, les Libertés, le retour à l’âge légal de départ à 60 ans, une transformation sociale et radicale de notre société, préparons une puissante journée de lutte des Travailleurs et Travailleuses ! Le mois de mai 2025, avec notamment les appels à la grève à la SNCF, notamment en reconductible en Ile de France, peuvent être le tremplin nécessaire pour l’élévation du rapport de force avec le Capital, le gouvernement, et l’Etat !