11 novembre 1918 – 11 novembre 2025
« Ouvriers et ouvrières, mères et pères, veuves et orphelins, blessés et mutilés, à vous tous qui souffrez de la guerre et par la guerre, nous vous crions : Par‑dessus les frontières par‑dessus les champs de bataille, par‑dessus les campagnes et les villes dévastées : Prolétaires de tous les pays, unissez‑vous ! » : le 8 septembre 1915, les militants internationalistes présents à la Conférence de Zimmerwald, en Suisse, adoptent un manifeste qui constitue une des premières étapes de la reconstruction du mouvement ouvrier international, balayé par le déclenchement de la Première guerre mondiale en aout 1914.
Pour rappel, de 1914 et jusqu’à la fin de la guerre, malgré la présence d’une forte minorité internationaliste en son sein, la CGT dirigée par Léon Jouhaux continuera de soutenir l’Union sacrée et la défense nationale. Jouhaux siégeait même au Comité de secours national et refusait toute action antimilitariste.
« On croit mourir pour la Patrie, on meurt pour des industriels et des banquiers » : quelques chiffres vertigineux pour rappeler la réalité du carnage impérialiste de 1914-1918, rendu possible par la trahison des directions sociales-démocrates des partis ouvriers et des syndicats et leur ralliement à l’Union sacrée.
– 9,7 millions de soldats massacrés (dont 1,4 million de Français) et 8,9 millions de civils tués : plus de 18,6 millions de vies fauchés par la guerre, produit du capitalisme dans sa phase terminale.
– 21 millions de blessés, dont 6 millions de mutilés permanents (gueules cassées, gazés à l’ypérite).
– 3 000 villages anéantis, 300 000 km² de terres labourées par les obus, 6 millions d’hectares stériles,
De cette effroyable tuerie, qui ne bénéficia qu’au patronat, jaillira néanmoins la lumineuse Révolution russe, d’abord en février 1917 puis en Octobre 1917 avec la conquête du pouvoir par les Bolcheviks russes menés par Lénine, seule organisation ouvrière d’Europe, avec les Bulgares, à avoir refusé la participation de la classe ouvrière au grand Massacre entre frères prolétaires.
