Solidarité avec Markos Bekris et les Dockers de Grèce ! #Gaza
En France, comme en Grèce ou en Italie, le pouvoir cherche à criminaliser la solidarité avec la Palestine et s’attaque aux droits fondamentaux des travailleurs, notamment le droit de grève.
En France, l’appel que la CGT du Nord a interjeté suite à la condamnation scandaleuse pour « apologie du terrorisme » de son secrétaire général, Jean-Paul Delescaut, prononcée par le tribunal de Lille a lieu le 2 décembre prochain à la cour d’appel de Douai. Et sera l’occasion, dans un contexte d’appel à la grève nationale interprofessionnelle contre le projet de budget 2026, d’un rassemblement national en solidarité avec Jean-Paul Delescaut et l’UD CGT 59.
En Grèce, l’Etat veut transformer la lutte contre le génocide à Gaza en « délit pénal ». Markos Bekris, président du Centre syndical du Pirée, cadre du Parti Communiste de Grèce et président du syndicat des travailleurs des docks COSCO du port du Pirée (ENEDEP), est ainsi traîné devant les tribunaux pour avoir participé à une mobilisation historique organisée par son syndicat il y a un an.
Nous apportons ici et maintenant notre solidarité pleine, entière et inconditionnelle avec Markos Bekris, les dockers du Pirée et de Grèce, le syndicat ENEDEP, le PAME, et l’ensemble des travailleurs et travailleuses de Grèce.
Nous exigeons l’abandon immédiat de toutes les poursuites judiciaires et l’abolition de toutes les lois réactionnaires qui criminalisent l’activité syndicale et la solidarité internationaliste.
Pour rappel, les dockers du Pirée avaient refusé que le port, sous gouvernance chinoise via l’oligopole chinois Cosco, puisse servir de base arrière logistique pour la guerre et le génocide. Les travailleurs, en grève avec leur syndicat, avaient empêché, au cours de cette mobilisation, le chargement d’un conteneur transportant des balles à bord d’un navire à destination de l’État génocidaire d’Israël.
Les poursuites contre le dirigeant du syndicat Enedep surviennent quelques jours seulement après son retour de Palestine, où il a participé à une mission de solidarité organisée par le Front militant de tous les travailleurs (PAME) en Cisjordanie. Et dans un contexte de mobilisations tous azimut des travailleurs des ports et docks en Méditerranée contre le génocide à Gaza et contre l’utilisation des infrastructures portuaires (et plus généralement, logistiques) pour les transferts et livraisons d’armes à destination du régime génocidaire de Tel Aviv.
L’affaire Markos Bekris a suscité de vives réactions dans toute la Grèce, des dizaines de syndicats et d’organisations de masse ont exprimé leur solidarité et exigé l’abandon de toutes les charges.
Cette attaque ne vise pas seulement le PAME et la classe ouvrière grecque, mais l’ensemble du mouvement ouvrier international.
Comme l’explique le syndicat turc des transports dans un communiqué de solidarité, « la mobilisation des dockers du Pirée l’année dernière, lorsqu’ils ont tenu bon et bloqué l’expédition de balles destinées au massacre du peuple palestinien, a été un acte glorieux de solidarité ouvrière qui a marqué l’histoire de la lutte des classes. Aujourd’hui, les mécanismes de l’impérialisme et leurs serviteurs tentent de faire taire cette voix de la résistance. Le gouvernement grec et son soi-disant « système judiciaire » agissent en totale conformité avec les plans de guerre des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE. »
Dans une déclaration, la Fédération Syndicale Mondiale a apporté toute la solidarité des 110 millions d’affiliés à la FSM. « Ceux qui devraient être traduits en justice sont les criminels de guerre de l’État israélien, et non les syndicalistes qui luttent contre le massacre du peuple palestinien. La poursuite des syndicalistes et la violation des droits syndicaux ne constituent pas la Justice. » affirme notamment la FSM qui estime que « la véritable Justice serait la fin immédiate du génocide, la fin de l’occupation barbare israélienne, et l’établissement d’un État palestinien indépendant. »
La FSM réaffirme également « son appel à des actions de boycott contre Israël, à un soutien concret au peuple palestinien en lutte, et exprime sa solidarité indéfectible avec ses affiliés et cadres qui maintiennent haut le drapeau de la solidarité internationaliste. »
Enfin, « le mouvement syndical international de classe unit sa voix à celle du PAME, des syndicats combatifs et des travailleurs en Grèce, pour exiger :
- L’arrêt immédiat de toutes les poursuites contre le président de l’ENEDEP et du Centre du Travail du Pirée.
- Le classement définitif et inconditionnel de l’affaire.
- L’abolition du cadre juridique réactionnaire qui criminalise l’action syndicale et la solidarité internationaliste. »
La solidarité internationale, rappelons ici que le PAME a plusieurs fois exprimé sa solidarité avec Jean-Paul Delescaut, et d’autres militants CGT attaqués par le patronat et le gouvernement, est ici essentielle ! Soyons tous et toutes solidaires !

