De l’exploitation dans le secteur du nettoyage

Le 19 novembre 2025, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a publié un rapport accablant sur les conditions de travail des 1,4 million de travailleurs – dont trois quarts de femmes, souvent immigrées, du nettoyage et leurs répercussions sur la santé.

Selon le document, en 2022, les entreprises de nettoyage ont réalisé 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires, sur le dos de 1,4 million de travailleurs – dont trois quarts de femmes, souvent immigrées.

L’Anses relève également une précarité extrême : 50 % gagnent moins de 900 euros par mois pour une moyenne de 24 heures et 48 minutes. Beaucoup cumulent des contrats chez Onet, GSF ou Atalian, sans vestiaires ni pauses décentes. L’absence de contrat à temps plein les contraint à multiplier les sites.

L’externalisation massive des tâches de ménage, amorcée à la fin des années 1980 dans les entreprises et les administrations est une des explications du renforcement spectaculaire de l’exploitation dans ce secteur, déjà très difficile. Dans le secteur public aussi, les politiques d’austérité permanente produisent une dégradation importante également des conditions de travail.

Fatigue extrême, troubles musculosquelettiques, chutes mortelles, expositions à des produits corrosifs sans protection adéquate : selon le rapport de l’Anses, les accidents du travail et les maladies professionnelles reconnues sont plus fréquents dans ce secteur que partout ailleurs.

Le combat contre la pénibilité, c’est-à-dire sur les effets concrets, physiques, psychiques, psychologiques de l’exploitation capitaliste sur les travailleurs et les travailleuses, est largement partagé dans tous les secteurs de l’économie. Tous et toutes, nous avons un intérêt commun à la mise en place de conventions collectives qui nous protègent de cette pénibilité. Tous et toutes nous avons intérêt à l’abolition de ce système barbare qui broie les corps et les esprits pour le bénéfice exclusifs d’une poignée de parasites.