LA FRANCE EN LUTTES

LA FRANCE EN LUTTES

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a été mise en examen le 2 décembre pour « injures publiques » après avoir comparé les grands patrons menaçant de délocaliser leurs entreprises à des « rats qui quittent le navire ».

Ne nous y trompons pas : derrière cette attaque se cache l’amplification de l’offensive générale contre l’ensemble des organisations CGT et militants et militantes CGT. En effet, depuis 2023, les licenciements, poursuites devant les tribunaux ou convocations au commissariat ou à la gendarmerie se multiplient.

La situation actuelle est l’illustration de la lutte des classes en cours et de la faiblesse de réaction de la Confédération CGT face à la répression, inédite depuis plusieurs années.

Nous pourrions citer les 1000 syndicalistes CGT dans le secteur de l’énergie attaqués, ou les exemples du secrétaire général de l’UD CGT 59 ou d’un membre du secrétariat fédéral de la FNIC CGT réprimés par le patronat et l’Etat pour leur solidarité avec la Palestine. Ou encore la tentative d’assassinat d’un syndicaliste CGT commandité par la cheffe d’un site de l’entreprise Apnyl, à Izernore dans l’Ain.

Une marche aux flambeaux a été organisée par la fédération CGT Commerce et services le 3 décembre. Un millier de salariés ont manifesté à l’appel de la CGT dans les quartiers « chics » de la capitale pour faire entendre leurs revendications.

Les salariés de Gault & Frémont sont en grève depuis le 28 novembre pour l’augmentation des salaires. Dans un communiqué, la Filpac CGT a exprimé sa pleine solidarité et salué une « mobilisation est légitime pour défendre le pouvoir d’achat et obtenir une prime exceptionnelle de substitution venant compenser la perte de la prime de participation. »

Alors que le groupe d’électroménager Brandt a été placé en redressement judiciaire au début du mois d’octobre, l’Etat a annoncé être prêt à à engager cinq millions d’euros pour le reprendre avec la création d’une Scop… à la condition de supprimer pas moins de 400 postes : une nouvelle illustration du cynisme et de la connivence entre l’Etat et le patronat.

« 840 kg portés quotidiennement », « 80 à 140 flexions » : un livret publié par le Syndicat des Professionnels de la Petite Enfance (SNPPE) détaille les « gestes invisibles » qui brisent les travailleuses du secteur et rend visible la pénibilité non reconnue des métiers du soin des tout-petits.

Lors du comité européen du géant Air Liquide du 18 novembre 2025, le groupe a annoncé un nouveau projet de suppression de 645 emplois en Europe dont 162 en France au sein des filiales Air Liquide France Industrie et Air Liquide Santé France. Comme le rappelle la FNIC CGT, ce sont, depuis 2023, pas moins de 1939 suppressions de postes organisé par le groupe pour sauvegarder les profits de ses actionnaires.