AGIT + FORT : « LA MINUTE QUI VIENT N’EST PAS ENCORE ÉCRITE »
« La France du passé a parlé. Nous en prenons note. Pour gagner, le mouvement doit sortir des postures classiques et prendre des formes inédites. », a déclaré Olivier Mateu, secrétaire général de l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône, en réaction à la validation par le Conseil Constitutionnel de la réforme des retraites.
Emmanuel Macron a immédiatement, dans la nuit du vendredi au samedi, promulgué la réforme des retraites, humiliant une dernière fois l’intersyndicale. Si le pouvoir joue, depuis de longs mois de concert avec les médias, sur l’essoufflement et le pourrissement du mouvement, personne ne sait d’avance ce qui peut se passer dans les jours, semaines ou mois qui viennent.
Le pouvoir est donc allé au bout de sa logique brutale, autoritaire et illégitime avec et après la validation de la réforme des retraites par le Conseil Constitutionnel, une institution qui n’a jamais remise en cause les décisions des gouvernements et de la petite caste oligarchique qui domine notre pays. Chacun se souviendra d’ailleurs de la carte blanche accordée à Macron durant l’Absurdistan autoritaire de la gestion de la pandémie.
La poursuite – à coup de matraques et d’artifices et manœuvres tordant la Constitution, le 49.3 et les violences d’Etat, les milliers d’arrestations arbitraires donc illégales, les humiliations de manifestations et manifestantes – du « chemin démocratique » de la réforme, dixit Macron et consorts, enfonce davantage le pays dans une crise générale des institutions, dévoilées pour ce qu’elles sont réellement.
Le pouvoir, bunkérisé derrière sa garde prétorienne, ne tient que par ses polices et ses commanditaires du CAC 40. La mobilisation contre la réforme des refaites, massive et populaire, démontre que l’immense colère et aspiration au bonheur et à la justice est partout présente et ne demande qu’à s’organiser davantage.
Après 3 mois de luttes et grèves, nous répétons que la stratégie de l’intersyndicale a démontré l’échec, une nouvelle fois, des journées saute mouton et du refus, notamment par la CFDT, de mettre l’appel interconfédéral à la grève reconductible sur la table.
De manière symétrique, le recul des grèves indique un nécessaire sursaut, et dans l’immédiat et dans la durée, pour faire avancer le débat d’idée et notamment le rôle central de la grève dans la réappropriation, individuelle et collective, et de la conscience de classe, et de la conscience de la force des travailleurs lorsque ces derniers décident d’arrêter la machine pour faire face au patron et/ou gouvernement.
Personne ne sait d’avance ce qui peut se passer dans les jours, semaines ou mois qui viennent. Notre responsabilité est immense. Faisons feu de tout bois pour balayer Macron et sa dictature en marche.
Des exemples, récents et un peu plus éloignés, à l’image de la victoire contre le Contrat Première Embauche, ou la mise en échec de la réforme des retraites en 1953, de victoire sociale même après la promulgation d’une loi.
Pour gagner, la mise à l’arrêt de tout le pays s’impulse, s’organise, s’impose. Voici trois constats et quatre propositions de bon sens :
> Le peuple et les travailleurs, 70% de la population, 93% des actifs, rejettent toujours la réforme des retraites imposée au forceps par des dirigeants qui gouvernent contre le pays.
> A Sainte Soline comme ailleurs en France, Macron, Borne, Darmanin sont prêt à mutiler/tuer des manifestants pour protéger les intérêts financiers de BlackRock ou du lobby agro-industriel. Ils veulent « encadrer » nos manifestations et briser nos grèves.
> Ce régime est haï par la population. Et pourtant, le mouvement de contestation n’est pas encore assez fort, ou assez libéré, pour imposer le retrait de la réforme des retraites ou un changement de stratégie de la Macronie.
>> 4 suggestions :
1/ L’arrêt de la stratégie des journées de grève saute-mouton et un changement majeur de stratégie confédérale CGT qui ne peut que passer par la confédéralisation et l’impulsion à la grève reconductible, par des appels clairs, dans le maximum de secteurs.
2/ La multiplication des actions offensives, comme les opérations villes mortes ou les blocages de flux logistiques.
3/ marteler partout la revendication du retrait de l’ensemble de la réforme, mettre en avant le retour à l’age légal de départ à la retraite à 60 ans, 55 ou moins pour les métiers pénibles.
4/ élargir les revendications au delà du sujet des retraites : partout l’inflation est devenue, depuis plusieurs mois, le sujet n1 des familles et des travailleurs étranglés par la vie chère. Exigeons le SMIC à 2000 euros, le maximum des prix, et l’échelle mobile des salaires indexée sur l’inflation.
« La minute qui vient n’est pas écrite » : Notre responsabilité est immense. Le coup de force permanent des libéraux autoritaires ne s’arrêtera que si nous les y contraignons. Faisons confiance à l’intelligence ouvrière et collective !
Le pays entier est contre le gouvernement. Inventons, créons, réinventons les formes des mobilisations, inspirons nous du passé, faisons nous respecter.
Faisons feu de tout bois pour balayer Macron et sa dictature en marche !