ALL EYES ON GAZA

ALL EYES ON GAZA

Retrouvez ci-dessous nos brèves et articles publiés dans nos éditions « l’Unité au Quotidien entre le 15 et le 25 avril 2025.

Génocide et Occupation. Après avoir violé, unilatéralement, le cessez-le-feu et repris sa campagne de bombardement à l’aveugle sur Gaza, l’armée israélienne poursuit l’extension de sa nouvelle offensive militaire avec la « conquête » et l’occupation de différents corridors et axes logistiques.

Le ministre de la défense israélien, Israel Katz, a par ailleurs déclaré samedi 12 avril : « Bientôt, les opérations de [l’armée israélienne] s’intensifieront et s’étendront à d’autres zones dans la plus grande partie de Gaza, et vous devrez évacuer les zones de combat. ».

Ainsi, la ville de Rafah, située à la frontière avec l’Egypte, et qui abritait 150 000 à 200 000 Palestiniens avant l’opération génocidaire israélienne engagée en octobre 2023, doit, selon le régime de Tel Aviv et ses médias, être transformée en zone tampon par l’armée.

Selon Gisha, ONG israélienne de défense des droits humains, « 48 % du territoire gazaoui se trouve dans la “zone tampon” élargie. Mais si l’on ajoute les ordres de déplacement, on arrive à 65 % de la bande de Gaza. Sans compter les zones supplémentaires de Rafah que le gouvernement souhaiterait reprendre et les évacuations de ces derniers jours ».

La multiplication de ces « zones tampons », des « zones de mort aux proportions énormes », interdites à tous les Palestiniens, civils ou combattants, selon un rapport d’une autre ONG israélienne, Breaking the Silence, laisse deviner l’intention ultime de l’Etat suprémaciste et fasciste d’Israël : transformer Gaza en « zone de mort inhabitable » pour  éradiquer, d’une manière ou d’une autre, la présence des Palestiniens à Gaza, occuper et annexer l’enclave.

Un rapport de l’ONG Breaking the Silence explique notamment que ces zones sont affranchies de « toute culture, structure ou personne » pour offrir une vision dégagée aux soldats israéliens. Ceux-ci ont reçu l’ordre d’« anéantir délibérément, méthodiquement et systématiquement tout ce qui se trouvait dans le périmètre désigné, y compris des quartiers résidentiels entiers, des bâtiments publics, des établissements d’enseignement, des mosquées et des cimetières, à quelques exceptions près », précise le rapport.

Officiellement, les autorités gazaouis évoquent plus de 50 000 victimes, au deux tiers des femmes et des enfants. Selon un rapport scientifique, le nombre total du nombre de victimes devrait s’élever à plus de 200 000 victimes, sur une population enfermée, assiégée et affamée de 2,5 millions d’habitants, sous blocus militaire total depuis 20 ans.

>>> Lire notre article complet « Gaza vivra, Palestine vaincra ».


Barbarie Le génocide en cours à Gaza et en Palestine se poursuit depuis plus de 18 mois. Dans la nuit de lundi à mardi, des frappes israéliennes sur une école servant de refuge aux déplacés gazaouis ont tué plusieurs dizaines de personnes dont une écrasante majorité de femmes et d’enfants.

Pour rendre le territoire palestinien invivable, le régime de Tel Aviv poursuit donc sa triple stratégie de Terreur permanente, de famine organisée et d’occupation militaire de pans entiers de la bande de Gaza. Ces opérations d’annexion sont pudiquement qualifiées de « création d’une zone tampon » par la presse occidentale qui reprend les éléments de langage de l’armée israélienne.

La famine « s’aggrave, de manière délibérée », a également déploré le responsable de l’agence onusienne UNRWA. Philippe Lazzarini, a ainsi dénoncé les conséquences du blocus israélien, qui a suspendu depuis le 2 mars l’entrée de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien. Les civils palestiniens, dont un million d’enfants, sont confrontés à un risque aigu de famine, d’épidémie et de mort.

Enfin, dans un rapport publié le 23 mars, l’ONG Human Rights Watch (HRW) accuse Israël d’avoir mené des frappes aériennes aveugles durant sa guerre ouverte contre le Hezbollah à l’automne de 2024, citant l’exemple d’un village de l’est du Liban où 33 civils ont été tués.

Des frappes militaires « ont manifestement constitué des attaques aveugles contre des civils » et devraient « faire l’objet d’enquêtes en tant que crimes de guerre », dit HRW, qui précise n’avoir trouvé « aucune preuve d’activité militaire, ni de cibles militaires, sur ces deux sites ».

« En fournissant à Israël des armes qui ont été utilisées à plusieurs reprises pour commettre des crimes de guerre apparents, les Etats-Unis se sont rendus complices de leur utilisation illégale », ajoute l’ONG.


Gaza Les hommages à la photographe et écrivaine palestinienne Fatima Hassouna se sont multipliés dans les médias et sur les réseaux sociaux à l’annonce de son assassinat, par des bombes israéliennes.

Cette photojournaliste gazaouïe, héroïne du documentaire « Put your soul on your hand and walk » sélectionné au festival de Cannes, a été tuée le 16 avril dans le bombardement de sa maison familiale par l’armée israélienne. Dix personnes de sa famille sont mortes dans cette frappe ciblée, dans le quartier d’Al-Tuffah, au nord-est de Gaza. Fatima Hassouna devait se marier dans quelques jours. Témoin gênant, elle et ses proches ont tout simplement été exécutés par le régime de Tel Aviv. 

Diplômée en multimédia du collège universitaire des sciences appliquées de Gaza, Fatima Hassouna documentait le quotidien des Gazaouis victime du génocide mené par Israël. En dehors de son travail de photojournaliste, elle s’engageait pour aider les enfants de Gaza traumatisés, dans une école transformée en refuge pour les déplacés. «Elle organisait des ateliers d’écriture pour les enfants».

Dans son travail de photojournaliste, Fatima Hassouna « montrait la réalité brute sur le terrain, la survie des habitants, les bombes, les ruines, la souffrance, alors qu’Israël a interdit l’accès de Gaza aux journalistes étrangers, et a tué 209 journalistes palestiniens depuis un an et demi. »

Le film qui documente la guerre et le génocide depuis les territoires bombardés sera projeté lors de cette 78ᵉ édition du festival de Cannes, qui se déroule du 13 au 24 mai 2025 cette année.

Son élimination brutale symbolise le sort de nombreux journalistes témoins de l’horreur du quotidien de Gaza et survient d’ailleurs à l’heure où les syndicats et organisations professionnelles de journalistes se mobilisent une nouvelle fois pour dénoncer les assassinats ciblés de reporters et photographes par l’armée israélienne.

Alors que, partout et en tout temps la mort rôde à Gaza, Fatima Hassouna avait ainsi laissé un texte en guise de testament, «Si je meurs, je veux une mort retentissante. Je ne veux pas être une simple brève dans un flash info, ni un chiffre parmi d’autres. Je veux une mort dont le monde entier entendra parler, une empreinte qui restera à jamais,et des images immortelles que ni le temps ni l’espace ne pourront enterrer.»


A l’occasion de la Journée des Prisonniers politiques, nous rappelons que près de 10 000Palestiniens sont emprisonnés par Israël, dont plus de 400 enfants. Plus d’un tiers d’entre eux sont en détention administrative, c’est-à-dire sans inculpation ni jugement, sans procès, sans qu’aucune charge, aucune preuve ne soit communiquée à l’avocat, et pour une durée renouvelable indéfiniment. Les conditions d’arrestation et de détention sont telles qu’elles peuvent devenir mortelles.

Preuve du caractère colonial du projet sioniste, les lois sécuritaires du régime de Tel Aviv sont héritières des ordres militaires datant du mandat britannique. Israël, « phare des démocraties occidentales » selon les complices européens et américains du Génocide en cours à Gaza et en Cisjordanie, utilise l’emprisonnement des prisonniers politiques palestiniens comme une arme de punition collective, un chantage et un outil sadique au service de l’occupation, de la colonisation et de l’apartheid.

Cette politique israélienne d’arrestations massives,d’emprisonnement de la population palestinienne, hommes, femmes et enfants, est beaucoup moins connue en France. Elle constitue pourtant, avec d’autres mesures,de la stratégie de Terreur permanente et systématique, rudimentaire comme sophistiquée, imposée par le régime de Tel Aviv pour disposer de milliers d’otages,déshumaniser le peuple palestinien, tenter (en vain) de le briser.

Plus de 16 400 arrestations depuis le 7 octobre 2023, dont plus de 1 300 enfants et 510 femmes. Au 10 avril, 9 900 Palestiniens et Palestiniennes sont détenues dans les prisons israéliennes, dont 400 enfants ;3 498 (dont 100 enfants) sont en détention administrative, renouvelable sans limite, qui permet d’emprisonner un homme, une femme, un enfant.

En réalité, le nombre exact des milliers de Gazaouis – pour la plupart victimes d’une disparition forcée, détenues dans des camps militaires sans aucun contact avec l’extérieur, est inconnu. Israël, Etat le « plus moral du monde », comme le répètent les tortionnaires sur toutes les ondes médiatiques.

Comme le rappelle l’AFPS, « depuis le 7 octobre 2023, 63prisonniers sont morts en prison dont 40 venaient de Gaza (300 depuis 1967). Ils sont morts suite à des tortures, des attaques des gardiens, l’absence de nourriture correcte et suffisante, d’hygiène et de soins médicaux, ou suite à des blessures subies lors des arrestations. Ces hommes, ces femmes, ces enfants, traités pire que des animaux, subissent aussi des violences sexuelles et des humiliations permanentes pour les priver de toute humanité. Cette stratégie est utilisée même après la mort des prisonniers. Les autorités israéliennes n’ont rendu aux familles palestiniennes que 3 corps sur les 63prisonniers décédés depuis octobre 2023. »

« Ces conditions d’arrestation, d’interrogatoire, de détention et les punitions collectives sont des violations flagrantes du droit international humanitaire (droit de la guerre), y compris des Conventions signées par l’État israélien », ajoute encore l’AFPS.


Guerre, logistique, action ouvrière. Le syndicat CGT des ouvriers dockers et des personnels de la manutention portuaire du Golf de Fos a expliqué, dans un communiqué, avoir veillé à ce que le propriétaire d’un navire, suspecté de transporter du « du matériel militaire ou des armes, plus précisément des pièces de F-35, en provenance d’Israël servant à tuer la population à Gaza. », clarifie la situation.

Les Dockers et Portuaires avaient averti, si les suspicions se révélaient véridiques : «nous refuserons que ce bateau rentre à Fos et nous ne le travaillerons pas». Le message à l’attention des dirigeants du géant du transport maritime Maersk, au manutentionnaire et aux autorités du port de Marseille était on ne peut plus clair.

Fait notable, et illustration de la force des travailleurs lorsqu’ils sont unis et déterminés, le groupe Maersk «a mis à disposition le manifeste du navire et l’ensemble des conteneurs a été contrôlé» par les travailleurs eux-mêmes. Après avoir vérifié la cargaison du cargo, le syndicat explique : «Rien à signaler, ni armes ni pièces».

Les dockers réaffirment d’ailleurs «militer pour la paix et l’arrêt du génocide perpétré par le gouvernement israélien». Le syndicat CGT rappelle enfin que «seuls les dockers et portuaires décident de traiter ou non un bateau, de se mettre en grève ou de bloquer leur outil de travail».

« Nous sommes opposés à toutes les guerres, militons pour la paix, dans ce cas précis nous militons pour l’arrêt des massacres en cours dans la bande de Gaza, contre le génocide en cours perpétré par le gouvernement israélien », contre les « choix politiques où bien souvent l’odeur de l’argent, avec un capitalisme décomplexé, mène des guerres coloniales et géopolitiques pour s’accaparer les richesses d’un pays. », explique le syndicat CGT.

« Fiers de leurs histoire, les dockers et portuaires du Golfe de Fos, massivement représentés par leurs syndicat, déclarent porter un syndicalisme de classe et de masse, démocratique et indépendant. », peut-on encore lire dans ce communiqué qui démontre que les travailleurs ont le pouvoir, lorsqu’ils sont organisés et déterminés, de décider collectivement et démocratiquement d’arrêter leurs outils de travail.

Gageons que ce coup de semonce rendra fébriles, à l’avenir, les marchands d’armes, les groupes de transport maritime, les manutentionnaires, l’Etat, les directions des ports dans leurs tentatives d’utiliser ouvertement le territoire français, notamment les infrastructures portuaires, comme hubs logistiques pour les livraisons et transports d’armes.

Gaza est le plus grand cimetière de journalistes du monde. Un collectif de syndicats de journalistes, dont le SNJ CGT, d’organisations professionnelles comme Reporters Sans Frontières, et par les sociétés de journalistes et les rédactions de nombreux médias : Agence France Presse, BFMTV, Le Figaro, Le Monde ou Radio France, signe une tribune en soutien aux journalistes palestiniens de Gaza persécutés par l’armée israélienne.  

Ce collectif organise mercredi 16 avril, à 18h, deux rassemblements simultanés : devant l’Opéra Bastille, à Paris, et sur le Vieux-Port, à Marseille.

Extraits : « En un an et demi de guerre dans l’enclave côtière, les opérations israéliennes ont causé la mort de près de 200 professionnels des médias palestiniens, selon les organisations internationales de défense des journalistes telles Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), en lien avec le Palestinian Journalists Syndicate (PJS). Dans l’histoire de notre profession, tous conflits confondus, c’est une hécatombe d’une magnitude jamais vue, comme le démontre une récente étude de l’université américaine Brown. »

« Tous ces confrères et consœurs portaient un casque et un gilet pare-balles, floqué du sigle PRESS, les identifiant clairement comme des professionnels des médias. Certains avaient reçu des menaces téléphoniques de responsables militaires israéliens ou bien avaient été désignés comme des membres de groupes armés gazaouis par le porte-parole de l’armée, sans que celui-ci ne fournisse de preuves crédibles à l’appui de ces accusations. Autant d’éléments qui incitent à penser qu’ils ont été délibérément visés par l’armée israélienne. »

« En tant que journalistes, viscéralement attachés à la liberté d’informer, il est de notre devoir de dénoncer cette politique, de manifester notre solidarité avec nos collègues palestiniens et de réclamer, encore et toujours, le droit d’entrer dans Gaza. Si nous demandons cela, ce n’est pas parce que nous estimons que la couverture de Gaza est incomplète en l’absence de journalistes occidentaux. C’est pour relayer et protéger, par notre présence, nos confrères et consœurs palestiniens qui font preuve d’un courage inouï, en nous faisant parvenir les images et les témoignages de la tragédie incommensurable actuellement en cours à Gaza.»