De la barbarie « ordinaire » du Capitalisme
1000 morts dans la rue en 2024, 2200 enfants sans domicile: alors que les températures chutent et que la neige s’est abattue sur le pays ces derniers jours, rappelons que la 5e puissance économique mondiale est incapable d’assurer à l’ensemble de la population l’accès à un toit.
Sans même aborder la question de la précarité locative, rappelons qu’au moins 350 000 personnes sont sans domicile personnel en France. Ce chiffre regroupe à la fois des personnes dites « sans abri » qui passent la nuit à la rue et des personnes en hébergement.
Parmi ces personnes, on trouve près de 2 200 enfants au moins, qui dorment à la rue en France, selon le 7e baromètre annuel publié fin août 2025, par Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Ce chiffre est en augmentation de 30% sur les trois dernières années. En 2022, le gouvernement s’engageait pourtant publiquement à ce que plus aucun enfant ne dorme dans la rue… Les associations dénoncent de leurs côtés la paralysie de l’accès au logement avec près de trois millions de ménages en attente et une précarité qui augmente en même temps que les expulsions locatives, malgré la répétition des promesses politiques.
Le gouvernement peut en effet s’indigner, promettre, mentir. La réalité est simplissime : comment l’Etat parviendrait-il à subvenir aux besoins financiers des actionnaires des grands groupes s’il mettait réellement la main à la poche pour financer – avec notre argent ! – la réponse collective aux besoins de la population ? Rappelons que le tiers du budget de l’Etat part chaque année engraisser davantage les actionnaires et les 500 familles les plus riches du pays. Cette politique est criminelle, et ceux qui l’inspirent et la mettent en place, des criminels et des meurtriers.
La preuve ? Près d’un millier de morts dans la rue en France, en 2024, dont 38 enfants : une illustration parmi d’autres de la barbarie et de obsolescence du système capitaliste.
Ce chiffre, en forte hausse, est le résultat direct du durcissement de la législation, notamment du fait du précédent Ministre du logement, le sinistre Kasbarian. Ce dernier s’est récemment félicité des chiffres terribles publiés par le gouvernement : en 2024, la Police a procédé à plus de 24 5556 expulsions de ménages, une augmentation de 29% en un an. Dans le même temps, les expulsions par la force ont augmenté de 223% en vingt ans.
«On devrait même aller plus loin dans le respect de la propriété privée et la rapidité des expulsions», a ajouté le député macroniste, proche des milieux trumpistes et mileistes (de Milei, le président fasciste argentin) et incarnation vivante de la fusion en cours, pour protéger le Capital, entre « l’extrême-centre » autoritaire, liberticide et répressif, et l’extrême-droite raciste et xénophobe.
La loi Kasbarian, dite loi « anti-squat » mais véritable arme de guerre sociale contre des dizaines de millions de pauvres et de précaires. Cette loi permet notamment aux propriétaires de résilier un bail unilatéralement lorsque des locataires sont en situation d’impayés de loyers et d’accélérer les procédures d’expulsion. Ce dispositif renforce aussi la répression des personnes occupant un logement vide, et ce alors que des millions de logements sont vacants et que le nombre de sans-abris augmente.
Unicef France et la FAS pointent d’ailleurs des dysfonctionnements majeurs dans les politiques publiques. Il manque 250 millions d’euros pour financer les 203 000 places d’hébergement d’urgence cette année. Un nombre notoirement insuffisant et qui reflète les choix politiques et budgétaires d’un gouvernement au service exclusif des plus riches et du patronat. Et ce, encore une fois, alors que des millions de logements sont vacants.

