Anti-ouvrier, faible et minoritaire, le gouvernement Barnier peut et doit être vaincu par la grève et dans la rue.
Après deux mois de négociations et d’équilibrisme interne au bloc bourgeois, la droite et la Macronie se sont partagé le gâteau gouvernemental. Un même mot d’ordre résonne de l’Elysée à Beauvau en passant par Bercy et Matignon : l’ordre, l’ordre, l’ordre.
« L’ordre dans les rues », « l’ordre dans le pays », « l’ordre dans les comptes » (comprendre ici une nouvelle coupe de dizaines de milliards dans les dépenses dites « sociales ») : en clair, le Pouvoir se sait ultra-minoritaire, dans le pays comme dans le Parlement. Mais, il bombe le torse, frappe sur sa poitrine et prétend poursuivre la même politique brutale et pro-patronale menée tambour battant par Emmanuel Macron.
La petite caste au pouvoir refuse de rendre le pouvoir qu’elle a obtenu et gardé depuis 2017 en multipliant les « coups » médiatiques et politiques et en tablant, à chaque fois, sur le « front républicain », et ce après avoir sciemment fait monter le vote Rassemblement national. Cette technique, rodée depuis plus de 40 ans, semble toutefois désormais avoir atteint son trop plein.
Etranglée par des contradictions qui la dépassent, la Macronie – sous surveillance de l’extrême droite – vit, contrairement à ce que prétendent les médias, ses dernières heures, semaines et mois. Le gouvernement Barnier n’empêchera pas la crise de régime de prospérer et paralyser peu à peu l’ensemble du pays.
En cette période compliquée, les illusions électorales se dissipent peu à peu et laissent entrevoir aux travailleurs l’étendue du travail à accomplir pour, enfin, mettre un terme au régime de Macron et de ses alliés de droite, comme d’extrême droite.
Un exemple : des partis politiques promettent l’abrogation de la réforme des retraites. Certes, une majorité (avec l’opportunisme d’un RN hostile par définition aux intérêts des travailleurs) peut se dégager à l’Assemblée nationale. Mais, le Sénat (dominé par la droite et les macronistes) a d’ores et déjà annoncé qu’il bloquerait toute perspective allant dans le sens d’une abrogation de la réforme des retraites.
Quelle conclusion en tirer ? Il ne s’agit pas ici de prétendre renoncer au combat parlementaire. Mais, au contraire d’affirmer avec force que sans mouvement de grèves, sans mobilisation massive, sans soulèvement social, rien ne pourra obliger les députés comme les sénateurs d’accomplir la volonté populaire.
Minoritaire à l’Assemblée nationale, illégitime aux yeux de dizaines de millions de Français, le gouvernement est en difficulté pour gouverner : rendons-lui cette tâche impossible. Répondons au coup de force de Macron et de ses alliés, à leurs politiques violentes et antisociales, et au mépris de classe insupportable par un message prolongé de fermeté et de détermination.
Le 1er octobre, journée d’appel à la grève nationale interprofessionnelle, est une occasion de relever nationalement le niveau de confrontation avec ce gouvernement réactionnaire et anti-ouvrier et avec les patrons, véritables maitres du pays. Plus encore, nous avons besoin de la construction d’un plan de bataille confédéral CGT pour placer notre organisation à la hauteur des enjeux d’une période troublée mais riches de possibilités.