Budget 2026 : + de 50 milliards de coupes dans les dépenses sociales ?

Budget 2026 : + de 50 milliards de coupes dans les dépenses sociales ? 

La tentation était trop forte, et les marchés financiers encore plus cupides et avides : après avoir fait passer un budget particulièrement austéritaire, le gouvernement le plus illégitime de ces 60 dernières années, enfonce le clou et prépare un budget 2026 d’une rare brutalité.

Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a ainsi annoncé le 13 avril que la France devra réaliser « un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros » l’an prochain, pour maintenir l’objectif de déficit de 4,6% du PIB en 2026. « Ça va être essentiellement des économies » ou « ça peut être aussi une augmentation des recettes liées à la croissance », a-t-il complété, évoquant, sans rire et toute honte bue un« état d’urgence budgétaire »

Selon la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, ces « économies », comprenez brutalisation de millions de familles ouvrières et populaires, pourraient atteindre les 50 milliards d’euros.

Pour rappel, au Parlement, une alliance de circonstances, du RN au PS en passant par la Macronie et la droite, a adopté au début de l’année un budget pour 2025 prévoyant une cinquantaine de milliards d’euros de coupes budgétaires, renforcé cette semaine par cinq milliards supplémentaires puisés dans des crédits mis en réserve, au nom de la préparation à la guerre !

Macron, le faux Mozart de la finance et véritable Monsieur Mille-milliards-de-Dette, poursuit, avec ses amis et complices de droite, de « gauche » et d’extrême-droite, les mêmes politiques en faveur du seul patronat.

La recette est pourtant éculée : l’Etat et le gouvernement déshabillent la population pour maintenir, « quoi qu’il en coûte », le train de vie et la rente permanente en dividendes de la poignée de parasites qui domine notre pays et ses 70 millions d’habitants. Le peuple conteste ? On l’écrase sous les balles LBD, on casse les grèves et on discrédite et criminalise les mouvements.

Rappelons au passage que l’Etat poursuit, année après année, une politique de pillage éhonté des richesses et ressources financières du pays. Ces dernières sont détournées, à hauteur du tiers du budget de l’Etat chaque année, vers les intérêts purement privés des entreprises, multinationales et autres entités financières. Rappelons également le contexte : plusieurs centaines de milliers d’emplois sont directement menacés par les fermetures industrielles en cascade organisées par le patronat (et financées par l’argent public distribué aux entreprises).

La contestation, exclusivement parlementaire, du budget 2025 a entrainé initialement à la chute du gouvernement Barnier en décembre 2024. Mais, cette absence d’organisation de mobilisation sociale, dans la rue ou dans les entreprises induit une incapacité, par manque de volonté politique, de la Confédération CGT à initier une mobilisation autonome des partis politiques et des « règles » institutionnelles. Conséquence logique, nous avons eu les mains liés et cette situation a entrainé, de fait, l’absence totale de mobilisation avant, pendant et après l’adoption d’un budget 2025 tout aussi austéritaire que ce qui avait été proposé par le gouvernement précédent.

Pour éviter de revivre une seconde fois pareil scénario – et pour couper l’herbe sous le pied à l’extrême-droite, il est impératif que nos organisations CGT s’engagent dans cette bataille qui, au travers des décisions budgétaires, reflète un choix irréconciliable de société : qui prioriser ? Nos vies ou les profits des capitalistes ?

Notre syndicalisme CGT, unitaire et révolutionnaire, porte une perspective de transformation sociale et radicale qui s’articule avec une action quotidienne de défense des intérêts des travailleurs. Notre lutte ne peut s’accommoder d’un « bon » budget qui, dans le cadre du capitalisme, fera toujours la part belle à la « défense » de « nos » entreprises (comprendre « françaises »), et donc de leurs actionnaires et dirigeants.

Ce que nous voulons, c’est un renversement complet de l’ordre social, c’est-à-dire la prise en main du destin de pays par celles et ceux qui le font vivre : les travailleurs et les travailleuses. Cette conquête politique du pouvoir, avec la nationalisation sous direction et contrôle ouvrier des entreprises et services, est la seule manière pérenne et efficace pour imposer la réponse aux besoins, sortir du capitalisme prédateur, et ouvrir un nouveau chemin pour notre peuple tout entier, débarrassé de l’exploitation de l’Homme par l’Homme.

Battons-nous pour rejeter l’austérité ! Luttons contre la guerre ! Imposons une autre voie pour notre peuple !