Budget de l’Etat : Carnage social et environnemental
Plus de 160 milliards d’euros par an, c’est la somme gigantesque d’aides publiques indirectes et directes aux entreprises. Chaque année, le tiers du budget de l’Etat s’envole en direction des grands groupes capitalistes. Cette année, encore, près de 100 milliards d’euros ont été reversés aux actionnaires du Cac 40. Coïncidence ? Non. L’argent du citoyen paye l’assisté de la Bourse.
Pire, le déficit des comptes publics, grevée chaque année par les aides publiques au secteur privé et le refus du gouvernement de taxer les riches et le Capital, est utilisé, chaque année, comme prétexte pour écraser les chômeurs et le droit du travail, libéraliser encore davantage le secteur public, lorgner sur le « magot » de la Sécu, ponctionner les caisses de l’Agirc Arco, restreindre et contrôler les aides dites sociales. A ces mesures et projets s’ajoutent un tour de vis budgétaire supplémentaire brutal.
Tout sourire, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a ainsi annoncé une « économie » de plus de 10 milliards d’euros, exclusivement sur le budget de l’Etat. Le gouvernement a annulé par décret, sans débats, ces dépenses budgétées. Ce carnage social est un plan d’austérité qui massacre encore un peu plus nos services publics et cible notamment l’Ecologie, le travail/emploi et l’enseignement
Dans le détail,
> Ecologie : 3,4 milliards d’euros retirés du budget
> Travail : 1,1 milliard d’euros retirés du budget
> Education nationale : 8000 postes en moins, 691 millions d’euros retirés du budget
> Recherche : 7500 postes en moins, 904 millions d’euros retirés du budget
> Diplomatie : 400 postes (un chiffre colossal) supprimés, 174 millions d’euros retirés du budget
> Sports : 302 millions d’euros retirés du budget en 2024, année pourtant « olympique »
> L’aide publique au développement est rabotée quant à elle de 740 millions d’euros, quand l’aide à l’accès au logement perd 300 millions d’euros, contre 134 millions d’euros de moins pour la police nationale, 118 millions de moins pour l’administration pénitentiaire, 70 millions de moins pour la Santé.
Chacun peut voir le massacre qui se met en place. Contradiction : comment « réarmer » (sic) et réindustrialiser le pays quand on détruit les capacités d’actions publiques ? La réponse, selon la caste au pouvoir, est de continuer à se gaver sur notre dos, et à nous pressurer et précariser davantage.
Dans le même temps, l’Etat lance un investissement de plus de 400 milliards en direction des armées et du complexe militaro-industriel. Il y a peine une semaine, Macron annonçait une enveloppe supplémentaire de 3 milliards d’euros d’aides militaires au gouvernement ukrainien pour soutenir le régime de Kiev dans la guerre contre la Russie.
Ces chiffres indiquent la nature du choix politique du gouvernement. Ne laissons pas faire ces restrictions budgétaires qui sont l’illustration parfaite de la République en marche, « tout, partout, toujours pour les riches, rien pour les autres ».
Soyons lucides. Ce cauchemar ultra-libéral et autoritaire et ce gouvernement au service exclusif des riches et des capitalistes ne s’arrêteront que si nous les arrêtons. Ici et maintenant, attelons-nous à la la riposte générale du monde du travail.