Dans un communiqué offensif paru le 31 décembre, la Fédération nationale des Industries Chimiques CGT a appelé les travailleurs à mettre « l’économie à genoux ». La FNIC CGT a notamment souligné que les travailleurs de la chimie dans les raffineries avaient décidé de se mettre en ordre de bataille pour bloquer l’approvisionnement du territoire français en carburant du 7 au 10 janvier.
« Les travailleurs du pétrole, toujours présents dans les grandes mobilisations, ont décidé d’une action coordonnée sur tous les sites, », a ainsi déclaré la CGT Chimie, précisant : « Du 7 au 10 janvier, pas une goutte d’hydrocarbures ne [doit sortir] des sites pétroliers en France, raffineries, dépôts, pipelines, établissements portuaires. »
Après un rappel du caractère « purement idéologique, dictée par Bruxelles » de la réforme des retraites, le communiqué affirme par ailleurs que « le pactole des retraites est ainsi promis à des fonds boursiers tels BlackRock, ce qu’appellent de leurs vœux les dirigeants du CAC40. »
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Pour la CGT, « cette réforme des retraites est la marque d’une guerre de classe acharnée que nous livrent les privilégiés, les grands bourgeois. ». « Il nous faut, de nouveau, abolir les privilèges ! », précise encore le communiqué.
L’appel à l’action de la FNIC CGT s’articule évidemment avec les mobilisations des autres secteurs et l’appel à une journée nationale de mobilisation le 9 janvier.
Pour le moment, six raffineries sur huit sont en grève reconductible. Les travailleurs de deux raffineries, celle de Lavéra (Bouches-du-Rhône) et de Grandpuits (Seine-et-Marne), ont décidé d’engager l’arrêt de la production, rendant réel le spectre d’une pénurie inédite de carburant.
La mise à l’arrêt de la production dans les raffineries, qui pourrait ainsi faire tache d’huile dans les jours qui viennent, fait partie des leviers de pression que la classe ouvrière dispose pour obtenir la capitalisation du gouvernement.
Rappelons toutefois que si les travailleurs de secteurs clés (traminots, cheminots, raffineurs) sont pleinement engagés dans la lutte, la grève par procuration ne marche pas. Comme le rappelait un autre communiqué de la FNIC CGT : « Gagner le retrait [de la réforme des retraites], c’est l’affaire de tous les travailleurs, privés et publics […] que toutes celles et ceux qui peuvent mettre en grève le fasse ». Le jeu en vaut la chandelle.