[Magazine n°1 / Brèves et dépêches internationales]

LA MOBILISATION DES TRAVAILLEURS DE NISSSAN SE POURSUIT

En Espagne, des milliers de travailleurs du puissant constructeur automobile japonais Nissan, leurs familles et leurs proches se mobilisent depuis plus de deux mois, par la grève, la manifestation, le blocage des routes, pour contraindre le groupe à revenir sur sa décision de fermer son usine de Barcelone d’ici la fin de l’année 2020.

En réalité, la fermeture de l’usine fait partie d’un vaste plan de restructuration de l’alliance Renault-Nissan. En ce qui concerne la classe ouvrière, ce sont plus de vingt-cinq mille travailleurs qui seront directement ou indirectement impactés par la décision du groupe automobile.

Comme en France, l’alliance des constructeurs Nissan-Renault cherche délibérément à opposer les travailleurs de ses différentes usines et compte sur la compromission de certaines structures syndicales. De son côté, la Confédération Générale du Travail, a dès l’annonce de la fermeture de l’usine barcelonaise, demandé aux gouvernements (national comme régional) de nationaliser l’usine ou d’autogérer la production par le personnel.

La CGT a également initié une mobilisation illimitée, déclarant « qu’avec la notification des licenciements de plus de 3 000 travailleurs, le pire qui pouvait arriver avait déjà eu lieu ». L’organisation syndicale a également rappelé que la fermeture de la plus grande usine de Nissan en Espagne l’impacterait l’ensemble du secteur industriel du pays.

GRECE : MANIFESTATIONS MASSIVES CONTRE LA RESTRICTION DES LIBERTES COLLECTIVES

Le syndicat de classe PAME et le Parti Communiste de Grèce (KKE) ont organisé des manifestations massives le 9 juillet à Athènes et dans d’autres villes grecques contre un projet de loi restreignant très fortement le droit de manifester. Proposée par le gouvernement de droite et adoptée par le parlement, cette loi s’inscrit dans la lignée des mesures prises par le gouvernement précédent de « gauche » de Syriza contre le droit de grève et les libertés fondamentales.

Au cours des manifestations du 9 juillet, des dizaines de milliers de personnes ont, selon le PAME, envoyé un « message militant qui dénonce la tentative du gouvernement de faire taire et de suspendre les luttes populaires. » Les manifestants ont également affirmé que « le mouvement ouvrier et populaire poursuivra ses luttes et annulera par l’action le projet de loi réactionnaire ».

Il est à noter que le pouvoir a tenté de briser la manifestation à Athènes en utilisant des agents provocateurs afin de justifier les gazages et charges policières contre les syndicats. Dans son communiqué, le PAME a déclaré : « Leurs plans ont échoué car les syndicats sont restés disciplinés et organisés jusqu’à la fin du rassemblement. »

Syrie

Les Etats-Unis ont adopté à la mi-juin des dizaines de sanctions supplémentaires à l’encontre la Syrie, dans le cadre de la loi César. Ce texte implique, notamment, le gel de l’aide à la reconstruction du pays et des sanctions contre le gouvernement syrien et contre des entreprises travaillant avec ce dernier. De son côté, Damas a dénoncé un « terrorisme économique ». Dévasté par une guerre civile depuis 2011, le pays est confronté à une grave crise économique, marquée par une dépréciation de la livre syrienne et une explosion de l’inflation.

Mali

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Bamako le 19 juin pour réclamer le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, à l’appel d’une coalition hétéroclite.

Signe des tensions politiques croissantes au Mali, ce mouvement exprime l’exaspération nourrie par les milliers de victimes des attaques djihadistes et des violences intercommunautaires, l’apparente impuissance de l’Etat à y faire face, la présence de milliers de soldats français sur le sol malien, le marasme économique, la crise des services publics, de l’école, et la perception d’une corruption répandue.

Libye

La Libye ne se remet toujours pas du soulèvement de 2011 et des interventions militaires étrangères et attise les convoitises de plusieurs puissances étrangères parmi lesquelles la France, les Émirats arabes unis, la Russie et la Turquie. La guerre civile entre le gouvernement de Tripoli (GNA), reconnu par l’ONU et dominé par des factions islamistes, et les forces du maréchal Haftar a pris une dimension internationale avec l’envoi de troupes turques et de supplétifs islamistes syriens. Le soutien d’Erdogan au GNA vise à sauvegarder les intérêts géopolitiques et économiques de la Turquie en Méditerranée orientale, notamment autour des gisements de pétrole récemment découverts.

Palestine

En prévision d’une possible annexion (illégale et illégitime) par Israël d’une partie de la Cisjordanie, l’Autorité palestinienne a mis fin à sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les autorités israéliennes, divisées sur la forme de l’annexion pure et simple de la Palestine, n’ont toujours pas précisé leurs intentions.

Inde

Des centaines de milliers de mineurs de charbon indiens employés par la société d’État, Coal India Limited (CIL) ont lancé une grève de trois jours contre les plans de privatisation du gouvernement du Premier ministre Narendra Modi. Certains reportages font état du débrayage de plus de 500 000 travailleurs à temps plein et temporaires.

Vénézuela

La justice britannique a refusé aux autorités vénézuéliennes l’accès aux 31 tonnes d’or que le Caracas détient à la Bank of England. Londres a en effet reconnu Juan Guaido comme président par intérim du pays. Pour la vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodriguez, il y a bien eu «vol»des réserves d’or du pays, 900 millions d’euros soit 400 000 lingots stockés dans les coffres-forts de la banque centrale anglaise.

Birmanie

Plus de 160 mineurs ont été tués le 2 juillet dans un gigantesque glissement de terrain dans des mines de jade du nord de la Birmanie. La Fédération Syndicale Mondiale a apporté son soutien aux familles endeuillées. Pour la FSM, « Ce terrible «accident» n’est pas seulement une catastrophe naturelle mais est un crime contre les dizaines de mineurs qui sont morts. […] Des centaines de travailleurs sont exposés à des conditions de travail criminelles, sans aucune mesure de protection ni aucune disposition pour leur sécurité.»

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