« Nous restons forts » : la Journée Mondiale de la Santé du 7 avril placée sous le signe de la lutte des classes

Nous le répétons depuis le début de la crise sanitaire, sociale, économique et politique qui frappe tant notre pays que l’ensemble des classes ouvrières et populaires du monde : nous sommes peut-être masqués, mais nous ne s’en sommes pas pour autant muselés.

A l’occasion de la Journée mondiale de la Santé, des initiatives éclosent pour faire entendre la colère, organiser le mécontentement populaire face à la gestion gouvernementale catastrophique, liberticide, anti-sociale, opaque et criminelle de la pandémie de coronavirus.

7 avril :  la CGT Santé appelle à se mobiliser en France pour « un autre monde »

« Pour soutenir les travailleuses et travailleurs qui sauvent et assurent nos vies ! Pour exiger des moyens car « Notre santé n’a pas de prix ! » : la Fédération CGT Santé et action sociale a appelé à rendre visible la contestation aux balcons et fenêtres le mardi 7 avril à 20h.

Pour dépasser les contraintes du confinement, la CGT propose donc de radicaliser et de facto politiser les « applaudissements » et autres gestes qui se font fait entendre par endroits en remerciement du travail accompli par le personnel de santé.

En effet, et comme le rappelle le communiqué-tract de la CGT Santé, cette journée de « mobilisation » du 7 avril est l’occasion de porter la revendication d’un « autre monde où la santé et la protection sociale des personnes doit être la priorité vitale de nos gouvernements ».

« Plus que jamais, la Santé est une des premières richesses qu’il faut préserver, car c’est un sujet qui concerne tout le monde sans distinction. », précise par exemple le communiqué de la CGT Santé.

« [Les] personnels des établissements de Santé et d’Action Sociale du sanitaire, du médico-social et du social se battent inlassablement pour sauver des vies au risque de perdre leur propre santé et leur propre vie. », rappelle la CGT Santé tout en rappelant le rôle essentiel des travailleurs des autres secteurs en première ligne.

« Les salarié.e.s de divers secteurs d’activités nécessaires pour nous nourrir, nous transporter et assurer nos besoins vitaux et notre confort pendant cette période de confinement prennent eux aussi les mêmes risques. » , explique ainsi la CGT.

Pour le syndicat, le gouvernement doit ainsi « mettre les enjeux de santé et de protection sociale des populations au cœur des priorités essentielles. » En clair : rompre totalement « avec les politiques d’austérité fondées sur des considérations économiques qui mènent à des conséquences catastrophiques sur la gestion de la pandémie qui fait des milliers de morts à l’échelle mondiale. »

Les organisations CGT Santé et Action sociale des Bouches-du-Rhône appellent les travailleurs à rester chez eux

Si l’appel à la mobilisation de la Fédération CGT Santé n’appelle pas à un retrait massif des travailleurs des secteurs non-essentiels, rappelons que des organisations CGT de la Santé dans les Bouches du Rhône ont exigé dans un communiqué commun paru le 31 mars : « l’arrêt immédiat des activités des entreprises non essentielles à la lutte contre le covid-19 ».

Lire l’article : Des organisations CGT de la Santé appellent « les travailleurs à rester chez eux »

« Nous appelons les travailleurs à rester chez eux car rien ne vaut la vie d’un salarié et de [sa] famille », ajoute encore la déclaration, affirmant : « Les responsables de la mise en danger des populations devront répondre de leurs actes ».

Soulignons ici que cette prise de position, similaire à celle défendue par les syndicalistes de classe en Italie, appuie directement sur la contradiction du système qui veut que nous soyons confinés pour les uns, contraints de travailler 60 heures par semaine sans protections – et en silence – pour les autres.

La colère et la parole ne se confinent pas : le 7 avril, une journée internationale pour la Santé

SI la CGT Santé appelle à une journée d’action, certes symbolique mais permettant de maintenir et élever le moral du peuple en ces temps difficiles, le 7 avril est également une journée de mobilisation dans d’autres pays, notamment la Grèce.

Le syndicat de classe grec PAME, affilié à la Fédération Syndicale Mondiale, appelle ainsi à une journée de mobilisation d’ampleur. « Même couvertes, les bouches ont une voix ! Nous nous battons avec vous – criez avec nous ! “, déclarent par exemple des médecins organisés avec le PAME.

Pour les syndicalistes de classe en Grèce, « les politiques de l’Union européenne et des gouvernements dans chaque pays ont sapé les soins de santé publics et mis en danger la vie des travailleurs. Ils essaient de garantir les profits des multinationales en risquant la santé des travailleurs et en détruisant nos droits. »

« Les syndicats de classe de Grèce, avec les syndicats de médecins et de travailleurs de la santé en première ligne, appellent à une journée d’action des travailleurs le 7 avril. », déclare encore le PAME, ajoutant : « Suite à la grande initiative de l’USB en Italie, nous appelons les travailleurs, les médecins, les infirmières, les syndicats de chaque pays à envoyer leur message de solidarité et de lutte [avec le hashtag #staystrong] avec des photos ou des petites vidéos ».

L’objectif de cette initiative est de publier massivement des messages sur les réseaux sociaux et briser le silence médiatique, « pour envoyer un message de lutte et de solidarité, même pendant le confinement et la quarantaine ». « Nous restons forts, nous restons du côté des travailleurs de chaque pays. Nous exigeons des mesures immédiates pour la protection du peuple », ajoute le PAME, principale force motrice de l’opposition sociale en Grèce.

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