Bridegstone, Schneider Electric, Laboratoires Biofusion et Boiron, General Electric, Alinéa : brèves et dépêches sociales de la semaine (14– 19 septembre)

 Chaque samedi, Unité CGT publiera une série (non exhaustive) de brèves et dépêches sociales. Complémentaires de nos articles et posts sur les réseaux sociaux sur la guerre sociale en France, ces échos des luttes ne demandent qu’à être alimentée par les contributions de nos lecteurs et amis. N’hésitez pas à nous transmettre informations, communiqués, récits et témoignages des luttes sociales en cours !  

Bridgestone

Bridgestone, le géant japonais du pneumatique a annoncé la fermeture de sa seule usine française, à Béthune, dans le Pas-de-Calais. Le groupe, qui a pourtant bénéficié des aides de l’Etat, veut activer son plan avant le deuxième trimestre 2021 et prévoit le licenciement de 863 salariés.

Du côté des salariés, de la CGT, des 25 000 habitants de la ville, l’heure est à la mobilisation. Un rassemblement a d’ailleurs eu lieu le vendredi 18 septembre aux côtés des salariés de Cargill et des travailleurs du groupe Agfa. Ces derniers sont directement impactés par la mise à mort de l’usine de Pont-à-Marcq, spécialisée dans l’offset, c’est à dire la fabrication de plaques en aluminium, qui permettent ensuite d’effectuer des impressions de documents en grande quantité.

Dans un communiqué, la Fédération nationale des Industries Chimiques – CGT, a réagi aux annonces du groupe Bridgestone: « Pour la CGT, il n’est pas question de parler de la fermeture de l’usine de Bridgestone Béthune. Un projet existe pour le site et les travailleurs doivent le porter eux-mêmes en ne comptant sur personne d’autre pour le mener à bien. »

« Pendant le confinement, Bridgestone disait aux salariés de Béthune que leur activité était vitale à la Nation, aujourd’hui, on les jette comme des Kleenex. C’est inacceptable ! […] Si l’actionnaire veut partir, qu’il rembourse les dizaines de millions d’euros d’aides publiques (notre argent) et qu’il parte, mais l’usine reste. », a affirmé la FNIC-CGT.

Le communiqué ajoute : « Les politiques, y compris localement et régionalement, poussent des cris d’horreur. [Mais] ils sont pleinement responsables et coupables. Cette élite politique accompagne les propriétaires d’entreprises dans leur rapacité sans limite, jetant sur le carreau des milliers de travailleurs et leurs familles. Ces politicards doivent rendre des comptes ! ».

Les syndicalistes CGT affirment par ailleurs que « l’usine de Béthune, malgré un sous-investissement organisé depuis plusieurs années, reste une base industrielle nécessaire, non seulement pour l’emploi mais pour répondre aux besoins de notre pays. ».

« L’industrie du Caoutchouc est vitale pour une foule d’applications. Telles que la mobilité, avec les pneus y compris de vélo, durites, joints, silentblocs, mais aussi pour l’aéronautique, le ferroviaire, le bâtiment, les télécommunications, etc. Sans caoutchouc, l’ensemble de l’économie française est paralysé. », rappelle encore la FNIC CGT.

Schneider Electric

Le groupe français Schneider Electric, spécialisé en équipements électriques, a annoncé vouloir restructurer son activité de production.

De sources syndicales, Schneider Electric souhaiterait ainsi fermer deux sites de production sur les huit dont dispose le groupe dans ces activités de moyenne tension. Il s’agit des usines de Schneider Electric à Lattes (Hérault) et à Saumur (Maine-et-Loire), qui emploient chacune 80 salariés. « L’arrêt de la production est prévu au second semestre 2021 », a précisé une source au sein du groupe au journal patronal Les Echos.

Outre ces suppressions d’emplois, le groupe prévoit aussi des transferts d’activité qui pourraient se traduire également par des suppressions de postes.

Au total, ce plan entraîne, de sources syndicales, la suppression de 390 emplois sur les 15 000 que compte Schneider Electric en France. Trois procédures de plan de sauvegarde de l’emploi ont ainsi été lancées dans trois entités du groupe.

Laboratoires Biofusion

Les salariés des 20 laboratoires Biofusion (Groupe Inovie) du Lot, du Tarn-et-Garonne et Haute-Garonne, sont en grève depuis le mardi 15 septembre et ont reconduit vendredi leur mouvement pour la semaine prochaine. Les travailleurs exigent des hausses de salaires, ainsi qu’une prime de 1 000 euros pour tous, sans conditions.

Christophe Couderc, responsable de l’UD CGT 82, a expliqué à la presse : « Il n’y a pas d’avancées significatives honnêtes sur lesquelles on pourrait négocier. Après quatre jours de grève, les propositions sont inacceptables ».

Selon le syndicaliste, le groupe a fait plus de 4 millions de bénéfices nets par an. « On nous propose 1% d’augmentation des salaires et les salariés demandent 10%, ce qui n’est pas excessif. Les salariés sont très déterminés et motivés, ils ont besoin de cette revalorisation salariale pour vivre dignement », a ajouté Christophe Couderc.

Il s’agit d’un des premiers mouvements de grève dans des laboratoires de biologie médicale depuis la multiplication des tests virologiques (PCR) en France.

Laboratoires Boiron

Les salariés des laboratoires Boiron étaient en grève le 16 septembre pour dénoncer la suppression de 646 emplois sur un total de 2 400.

Plusieurs centaines de salariés venus, des différents sites français du groupe Boiron, ont par ailleurs manifesté devant le siège social du leader mondial de l’homéopathie, mercredi 16 septembre, à Messimy, au sud-ouest de Lyon.

La mesure, annoncée au mois de mars, juste avant le confinement, vise la suppression de douze sites de conditionnement et de distribution des produits du groupe.

Licenciement chez General Electric : 300 salariés se mobilisent à Villeurbanne

Les salariés de Grid solutions, fabriquant de disjoncteurs pour General Electric, se sont mobilisés le jeudi 17 septembre contre le plan social du groupe.

Les salariés ont dénoncé la volonté de General Electric de fermer le site de Villeurbanne et la vague de licenciements (Dans le Rhône, 270 postes sur 470 vont être touchés pour le site de Villeurbanne et 80 à Saint-Priest).

Alinéa

L’enseigne d’ameublement Alinéa, en redressement judiciaire, va licencier près d’un millier de ses salariés, soit presque la moitié de ses effectifs.

Le lundi 14 septembre, le tribunal de commerce de Marseille a en effet validé l’unique offre de reprise partielle formulé… par l’actuel propriétaire : le groupe Mulliez. Ce tour de passe-passe patronal est légal grâce à une ordonnance gouvernementale récemment adoptée.

L’offre de reprise entraîne la fermeture de 17 magasins sur les 26 de l’enseigne et le licenciement de 992 salariés sur les 1 895 que compte l’entreprise. Selon les salariés et les syndicats d’Alinéa, la direction du groupe utilise le contexte économique actuel et la nouvelle « ordonnance Covid » comme un prétexte pour déclencher une vague de licenciements au sein de l’entreprise financée par l’Etat, au lieu de mettre en œuvre un plan de sauvegarde de l’emploi.

La fédération CGT Commerce et Services a pour son part réagi le 15 septembre par un communiqué dans lequel elle a dénoncé un « hold up du siècle », rappelant par ailleurs les aides publiques dont a bénéficié le groupe Mulliez ces dernières années.

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