« Sur les 10 000 modèles [de respirateurs] commandés pour un montant total de 30 millions d’euros, 8500 modèles de type Osiris facturées 25,5 millions d’euros ne seront pas utilisés dans la lutte contre le Covid-19 » : dans un communiqué commun paru le 28 avril, quatre syndicats CGT d’entreprise (PSA, Air Liquide, Schneider Electric et Valéo) ont dénoncé le scandale des respirateurs médicaux inadaptés et commandés par l’Etat au consortium industriel.
Également révélé par la cellule investigation de Radio France, ce scandale d’Etat ne devrait pas en rester là. « Comme le confirment les témoignages de nombreux médecins et personnels de la CGT-Santé, ces respirateurs ne sont d’aucune utilité en réanimation hospitalière », expliquent encore les syndicats CGT.
« En laissant croire que la fabrication de ces respirateurs était essentielle et stratégique, l’État et ses complices industriels ont délibérément organisé le hold-up de l’argent public dont les otages sont les travailleurs, les soignants, les malades et l’ensemble de la population », affirment-ils.
Pour les syndicats CGT, « Des comptes doivent être rendus ! Les travailleurs engagés dans la production face à l’épidémie, sans compter leurs heures ni leurs efforts sont aujourd’hui floués ».
« L’effet d’annonce selon lequel Air Liquide va quadrupler sa production de respirateurs artificiels avec ses amis PSA, Schneider et Valéo a eu un effet immédiat : celui de faire remonter le court de l’action des industriels engagés dans ce consortium », ajoutent-ils.
Alors que la production de respirateurs est encore en cours, les syndicats dénoncent ainsi « un bon coup de pub financé sur fond de crise sanitaire grâce à 30 millions d’euros d’argent public pris dans la poche du contribuable ! ».
« Force est de constater que, même en pareille situation, il ne faut jamais croire aux sirènes et belles intentions du capitalisme, qui n’a d’autre projet que de trahir la confiance de ceux qui les écoutent », ajoute encore la CGT.
Le « jour d’après » c’est maintenant : 4 suggestions pour une protection sanitaire maximale du peuple
- Saisir tous les stocks de masques et de respirateurs médicaux de toutes les entreprises sans aucune compensation financière, et les distribuer gratuitement à la population et aux hôpitaux
- Réquisitionner les usines pour produire des respirateurs médicaux, des masques, des médicaments
- Reconquérir notre indépendance thérapeutique et industrielle : relocalisation de l’industrie et contrôle ouvrier sur la production, le transport, la logistique et la distribution
- Punir les spéculateurs qui profitent de la crise pour s’enrichir