[Magazine n°1 / Brèves et dépêches sociales]

Tous ensemble pour Luxfer !

Plus de 1000 personnes se sont rassemblées le 25 juin à Gerzat, près de Clermont-Ferrand, à l’appel des syndicats et aux côtés des ex-salariés de Luxfer pour exiger la nationalisation de la dernière usine de France et d’Europe de fabrication de réservoirs et de bouteilles d’oxygène médical.

Les manifestants ont lancé un « ultimatum » au gouvernement afin d’obtenir la relocalisation de l’activité de l’usine Luxfer, fermée en 2019. Au total, 136 salariés avaient été licenciés lors de la fermeture de l’usine. Pour rappel, l’usine de Gerzat fabriquait 220 000 bouteilles par an, dont la moitié pour l’oxygène médical.

Les salariés du Commerce veulent « entrer dans la lumière»

Alors que les plans de licenciements se multiplient dans le secteur du Commerce et des Services, les travailleurs, particulièrement mobilisés lors de la crise sanitaire, veulent être considérés pour ce qu’ils sont : vitaux et indispensables.

« Hier, vous avez pu continuer votre vie malgré le confinement grâce à elles, aujourd’hui faisons entrer les travailleuses de l’ombre dans la lumière, sans qui le quotidien de chacune et chacun ne serait pas le même ! », a ainsi déclaré la Fédération CGT Commerce et Services le 9 juillet à la suite du rassemblement organisé devant le centre commercial Italie 2 à Paris.

La CGT et les travailleurs y ont notamment exigé la revalorisation des salaires, la réduction du temps de travail à 32h sans perte de salaire, une rémunération d’entrée de grille à 1800 euros bruts par mois, le maintien et la sauvegarde de tous les emplois.

Renault

La réaction immédiate des travailleurs de Renault et de la CGT face à l’annonce du plan d’économies de 2 milliards d’euros sur trois ans par la direction du constructeur automobile a contraint le groupe à louvoyer. Renault, qui compte supprimer 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France, a en effet multiplié les déclarations contradictoires. Les syndicats et les travailleurs restent vigilants.

Lire aussi : Le groupe Renault multiplie les déclarations contradictoires pour prévenir un mouvement social généralisé

RATP

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le dépôt RATP de Vitry le 29 juin et le 22 juillet pour soutenir un militant de la CGT RATP. Ce dernier fait face aux attaques d’une direction qui réprime l’activité syndicale et refuse tout dialogue social dans l’entreprise. La direction de la RATP s’acharne contre nos camarades pour se venger de la force de la mobilisation des traminots pendant la grève contre la réforme des retraites

Hutchinson

Début juin, le groupe Hutchinson, filiale de Total, a annoncé la suppression de 3 000 postes, dont un millier en France. La CGT a déclaré refuser toute signature d’accord de Rupture Conventionnelle Collective. L’indignation des salariés et de la population, notamment à Montargis, et des organisations syndicales est d’autant plus grande que l’annonce du plan de suppression d’emploi survient alors que Total continue de verser des dividendes à ses actionnaires (1,8 milliards le 1er avril pour le premier trimestre 2020). Pour rappel, Hutchinson emploie plus de 40 000 salariés dans une centaine d’usines dans le monde, dont 23 en France, 14 aux Etats-Unis, 6 en Allemagne et 5 en Chine.

TUI

Le groupe TUI a annoncé la suppression de 583 postes, soit 65% du personnel. Le groupe souhaite également vendre, fermer, ou franchiser les agences. Une journée de mobilisation a eu lieu le 7 juillet à Paris et à Lyon. La Fédération CGT Commerce et Services a exigé que « les fonds touchés au titre du CICE soient remboursés et que toutes les mesures soient prises afin de maintenir l’emploi. »

Cristal Union

La sucrerie de Toury en Eure-et-Loir, qui appartient depuis 2011 à Cristal Union, deuxième groupe sucrier de France, a été fermée par l’entreprise qui prépare le licenciement des 128 derniers salariés du groupe. Pourtant, cette usine a produit non seulement du sucre, mais aussi et surtout de l’alcool pour les gels hydroalcooliques de manière intensive ces dernières semaines. Voilà donc comment le patronat et le gouvernement remercient des salariés qualifiés d’indispensables durant l’épidémie.

Nokia

Le géant de la téléphonie Nokia a annoncé un gigantesque plan de suppression d’emplois. 1233 salariés sont concernés par ce plan social qui vise à liquider le tiers de l’effectif total de la filiale Alcatel-Lucent International, fleuron industriel français vendu en 2015. La riposte sociale a d’ores et déjà été enclenchée le 24 juin à Lannion, où près de 400 salariés se sont rassemblés pour protester contre le projet de Nokia.

Airbus

Malgré les 15 milliards d’euros d’aide publique promis à la filière aéronautique, Airbus a annoncé un « plan d’adaptation » particulièrement brutal. Le groupe envisage ainsi la suppression de 15 000 postes dans l’ensemble du groupe dont 5 000 en France, 6 000 en Allemagne, 900 en Espagne, 1 700 au Royaume-Uni et 1 300 répartis dans les sites d’autres pays.

Le groupe a précisé les contours de son plan le 2 juillet. Le géant industriel a notamment annoncé la suppression de près de 3 400 postes (environ 2400 dans les usines et 1 000 au siège) à Toulouse. Airbus compte également supprimer 484 postes à Nantes, 386 à Saint-Nazaire et 201 à Stelia Saint-Nazaire, une filiale 100 % Airbus. Cette nouvelle attaque fait suite à celles subies par les travailleurs de la sous-traitance, notamment à Derichebourg, Blanc Aero, Expléo, Daher, Sogéclair, Aubert et Duval… En tout, ce sont bien des dizaines de milliers de travailleurs de l’aéronautique qui sont visés par le plan de restructuration globale du secteur aéronautique.

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