CSI-CES ; « syndicats » véreux au service des monopoles capitalistes et des gouvernements
Les luttes des travailleurs n’ont rien à voir avec la crasse de la CSI-CES, tout comme ces organisations n’ont rien à voir avec la classe ouvrière.
La récente arrestation du secrétaire général de la CSI, la Confédération syndicale internationale, et, quelques temps auparavant, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), a mis en lumière les multiples interférences des monopoles et des impérialistes pour contrôler le mouvement syndical.
[Il faut relever que] la CSI-CES ne peut être décrite comme une organisation syndicale, car ses objectifs, son fonctionnement, son activité et même le salaire de ses dirigeants n’ont rien à voir avec la vie et les intérêts de la classe ouvrière. Ce sont des mécanismes au service des organisations impérialistes et des monopoles qui ont une longue et sombre histoire de pourriture et de corruption. À tel point qu’elle fait passer le QatarGate pour un délit mineur. Il est clair que quelques jours après l’arrestation de leur secrétaire général, la CSI-CES s’est contentée de dire « PAS DE COMMENTAIRE ».
Ceci au moment où les dirigeants des syndicats de classe du monde entier, les cadres de la FSM en Colombie, en Equateur, en Palestine, en Turquie, en France, en Italie, en Grèce, au Sri Lanka, et partout dans le monde sont persécutés pour leurs luttes et leur action en faveur de la classe ouvrière.
Les tentatives de corruption et de prise de contrôle ont toujours existé. A l’image des menaces, du chantage, de la diffamation, des attaques, des licenciements contre les syndicalistes militants. Mais il y a ici une différence qualitative dans la mesure où ces organisations sont elles-mêmes un mécanisme de vénalité et de corruption.
Vraiment, quel est le plus grand scandale ? Un « syndicat » international qui accepte des pots-de-vin sous la table du Qatar, avec 6 500 travailleurs morts dans les projets de la Coupe du monde, ou la CSI et la CES qui sont financées sous la table par des organisations et des instituts pour promouvoir des politiques et des mesures anti-ouvrières et même justifier des guerres, des interventions et des blocus avec des millions de travailleurs tués ?
Ces mêmes organisations financent/subventionnent ouvertement les syndicats et les syndicalistes pour soutenir les intérêts des monopoles, pour promouvoir la « paix sociale ».
Sur la question de la « lutte de classe » ou de la « coopération de classe », la CSI-CES rejette sans équivoque la première et promeut la seconde par tous les moyens. Leur mission fondamentale est de promouvoir la logique de la collaboration de classe, des « dialogues sociaux », de l’intégration et de la subordination des travailleurs aux plans et aspirations des groupes [capitalistes] monopolistes.
Il est caractéristique de leur rôle et de leurs tactiques d’organiser des séminaires, des événements, des ateliers où la participation à un séminaire de la CES ou de l’Institut syndical européen (ISE) de la CES peut donner lieu à un paiement de subvention qui dépasse le salaire d’un travailleur en Grèce.
Ils utilisent des ONG et des instituts, financés par les ministères des affaires étrangères, pour organiser des activités syndicales européennes en… Afrique, Asie, Amérique latine, Moyen-Orient et Europe de l’Est. En général, partout où l’Union européenne, les Etats-Unis, là où les missionnaires avaient l’habitude d’aller, aujourd’hui les ONG et les syndicalistes de la CSI-CES y vont en tant que volontaires.
Ce n’est pas une coïncidence si la CES, dans une publication sur ses plus grandes réussites au cours de ses 40 ans d’existence, a mis en avant comme action principale sa contribution à l’action de SOLIDARNOSC (Solidarité) du tristement célèbre Lech Walesa en Pologne pour renverser le pouvoir des travailleurs dans ce pays.
Des syndicalistes, qui dans leur pays n’ont jamais eu une demi-journée de grève, partent avec des valises pleines de (je me demande quoi ?) pour « civiliser » les syndicats des pays en développement. Le Qatar est une exception, semble-t-il, mais cette fois-ci, les valises vont dans la direction opposée. Le scandale pour l’UE est qu’au lieu que l’UE achète des syndicats, un autre pays a acheté l’un de ses propres enfants.
Pour cela, rappelons quelques faits tirés du « Livre noir » de la CSI-CES.
Pour la CSI (Confédération syndicale internationale)
La CSI est [le nouveau] de nom de la CISL, c’est-à-dire la tristement célèbre « Confédération internationale des syndicats libres » créée par la CIA comme mécanisme d’intervention des États-Unis, du Royaume-Uni, etc. dans les syndicats. La principale raison de sa création était de fournir un contrepoids au prestige et à l’influence croissants de la FSM-Fédération syndicale mondiale et des syndicats de classe de l’Union soviétique, de France, d’Italie, d’Inde, etc.
Les impérialistes avaient besoin de syndicats qui serviraient par tous les moyens la lutte contre le « danger communiste ». Et cela a été mis en pratique avec des dirigeants du type des « syndicalistes » américains James Carey, qui ont déclaré : « Lors de la dernière guerre, nous nous sommes joints aux communistes pour combattre les fascistes. Dans la prochaine guerre, nous nous joindrons aux fascistes pour vaincre les communistes. » Ou encore le tristement célèbre président américain de l’AFL-CIO, William Meany, qui déclarait dans le New York Times du 10 décembre 1955 : « Je n’ai jamais fait grève de ma vie, je n’ai jamais ordonné à quiconque de faire grève de ma vie, je n’ai jamais eu affaire à un piquet de grève. Je n’avais aucune expérience de ce genre de pouvoir ».
Historiquement, et sur la base de documents de la CIA lentement déclassifiés, la position de la CSI-CISL était d’agir comme une « cinquième colonne » contre les forces qui exprimaient toute idée progressiste. C’est pourquoi elle a soutenu les syndicats fantoches de la dictature de Pinochet au Chili, les colonels en Grèce, les Blancs dans l’Apartheid en Afrique du Sud, tout comme elle soutient aujourd’hui l’organisation raciste israélienne HISTATRUT, qui défend et promeut l’occupation israélienne meurtrière de la Palestine.
Pour tenter d’effacer son passé sordide, la CISL s’est rebaptisée en 2006 CSI. Mais quelques mois plus tard, elle devait à nouveau rendre hommage à ses maîtres. Ainsi, lors de son congrès 1st à Toronto, les principaux orateurs sont le président du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, et le premier ministre du mémorandum anti-travailleurs 1st de Grèce, George Papandreou.
De plus, au même congrès, sans même [tenter] de sauvegarder les apparences, la CSI prend une position clairement pro-Israël, en rejetant une résolution déposée par des syndicalistes sud-africains en faveur de la Palestine.
Pour ceux qui prétendent qu’il s’agissait des erreurs d’une ancienne direction, lors du Congrès de la CSI en novembre 2022, en pleine guerre impérialiste, la CSI a accueilli le boucher président américain Biden qui a remercié la CSI à maintes reprises pour son grand travail. Une semaine plus tard, Biden a interdit la grève des travailleurs du rail américains et le secrétaire général de la CSI nouvellement nommé a été arrêté pour un scandale de corruption.
Pour la CES (Confédération européenne des syndicats)
La raison d’être ouvertement proclamée de la CES est » … Le mouvement syndical a la responsabilité de défendre la démocratie et le modèle social européen, la plus importante réalisation du siècle dernier » (p. 2, Déclaration de la CES, 2019-2023). Et comment pourrait-il en être autrement puisque le budget de la Confédération européenne des syndicats est financé à 75% par l’Union européenne elle-même.
L’équipe dirigeante de la CES, est en majorité composée de carriéristes de l’appareil de l’Union européenne, sans lien avec la classe ouvrière, comme l’avait révélé le PAME après le congrès de Vienne en 2019.
« La direction de la CES est un groupe de bureaucrates bruxellois, de cadres spécialisés dans l’imposition de politiques anti-ouvrières, au service du grand capital et des monopoles, qui tous ensemble ont du mal à présenter 5 ans de travail. Au contraire, tous ont une expérience antérieure à Bruxelles, dans divers comités de l’UE et sociaux-démocrates, des services dans des instituts et des postes gouvernementaux, et l’un d’entre eux peut se vanter d’avoir été une fois à un rassemblement de travailleurs ! » PAME, 7/6/2019, « Les GOLDEN BOYS de la direction de la CES »
Au congrès de la CES à Vienne, avant d’embrasser le crâne chauve du président de la CES, Juncker criait avec joie « Vive les syndicats », c’est-à-dire bien sûr les syndicats qui soutiennent la compétitivité, l’esprit d’entreprise, le développement capitaliste, l’UE, l’OTAN.
La CES, pendant la période des grandes luttes des travailleurs de Grèce contre les mémorandums, a organisé avec la direction de la GSEE en Grèce des séminaires sur la « gestion de la crise » et, lors du référendum sur le 3e mémorandum, elle a soutenu le OUI en faveur du mémorandum.
Pour ces services, ils sont richement récompensés, par exemple par leur participation au soi-disant Comité social et économique européen pour promouvoir les logiques de » paix sociale » et de » coopération de classe « . Une situation similaire que le PAME a dénoncé et donc retiré de telles institutions en Grèce comme avec la fameuse Académie des travailleurs de l’INE-GSEE.
Nous n’oublions pas que la CSI-CES avait appelé les autorités grecques à prendre des mesures répressives contre les organisations syndicales qui exprimaient leur désaccord avec la direction de la GSEE lors des infâmes congrès de la police anti-émeute et de la répression.
Ils ont même parlé de « minorités violentes, staliniennes, du groupe minoritaire PAME ». Ce qui, bien sûr, ne les a pas empêchés de « voler » à plusieurs reprises des images et des vidéos de rassemblements du PAME afin d’en agrémenter leurs textes. Et la liste ne s’arrête pas là…
Un « lissage » raté
La CSI, après l’échec de la levée précédente, a tenté, avec la nomination d’un nouveau secrétaire général, de présenter un nouveau profil, plus actif, afin de pouvoir jouer le rôle de tampon face à la colère et à l’indignation croissantes des travailleurs. Quelle que soit l’évolution du QatarGate, la classe ouvrière doit se débarrasser des forces qui défendent la rentabilité de ses exploiteurs. La ligne de démarcation fondamentale du mouvement syndical sera toujours la question « Avec les travailleurs ou avec les patrons ». On ne peut pas être avec les deux.
Vous ne pouvez pas être avec des forces qui cultivent l’attente, l’inaction. Des forces qui transforment les syndicats d’associations d’organisation et de lutte en mécanismes de soutien à un gouvernement ou à un autre. Des forces qui appellent les travailleurs à choisir un camp impérialiste, qui soutiennent et appuient les intérêts des exploiteurs.
Contre leurs aspirations et celles de leurs patrons, les travailleurs du monde entier, jeunes, femmes, immigrés, reprennent contact avec les syndicats. Ils se mobilisent, luttent, font grève. C’est pourquoi les gouvernements, les monopoles, les organisations impérialistes tentent de cultiver la frustration, l’isolement, le défaitisme. Avec des mensonges et des calomnies, avec des intimidations et des menaces, avec de l’argent et d’autres moyens, ils ont essayé et continueront à essayer de frapper les luttes des travailleurs.
Mais la classe ouvrière a de l’expérience. Elle a les valeurs de la solidarité, du service désintéressé, de l’internationalisme, du conflit entre la classe ouvrière et les capitalistes.
Nous dénonçons les crimes de l’impérialisme au Qatar, en Palestine, en Ukraine, dans notre propre pays. Guidés par les valeurs de la classe ouvrière, nous marchons en avant, nous rencontrons des syndicats militants dans d’autres pays, nous coordonnons notre action. Nous renforçons la lutte pour une société sans exploitation, sans pauvreté et sans guerres.
Article de Nikolas Theodorakis, Secrétariat international de la PAME