L’exploitation capitaliste tue et mutile, mobilisons-nous pour la prévention et l’éradication des accidents du travail et maladies professionnelles
Guerre sociale. Des manifestations et rassemblements à l’appel de la CGT ont été organisés le lundi 28 avril à l’occasion de la journée de lutte pour la prévention des accidents du travail et maladies professionnelles. Il y a quelques jours, le 13 mai, trois ouvriers du bâtiment âgés de 45, 56 et 58 ans,ont perdu la vie, écrasés par un mur sur un chantier en Côte d’Or.
Le travail tue. Officiellement, 759 travailleurs ont perdu la vie à la suite d’un accident de travail en 2023, soit 4 morts par jour, dont 2 sur les chantiers de construction. Mais, ces statistiques ne prennent pas en compte les accidents de trajet, les décès dus aux maladies professionnelles, les agents de la fonction publique et les autoentrepreneurs. Le bilan est sans aucun doute beaucoup plus lourd.
Selon les données compilées par l’Humanité, en vingt ans, le travail a tué plus de 21 000 salariés et en a blessé 13,5 millions. « Et encore, ces statistiques ne prennent en compte que les salariés du régime général de la Sécurité sociale, auxquels il convient d’ajouter les données transmises par la Mutualité sociale agricole : ses fichiers font état d’au moins 3 125 agriculteurs morts depuis 2006, mais n’intègrent pas les suicides. Des chiffres globaux qui laissent pourtant dans l’ombre plus de 8 millions de travailleurs pour lesquels les données sont au mieux lacunaires, au pire inexistantes. », rapporte encore l’Humanité.
Le travail mutile. Les accidents du travail et maladies professionnelles (ATMP) ont de graves conséquences : handicaps plus ou moins lourds, cancers, notamment liés à l’amiante, vies professionnelles et privées détruites, difficulté d’accès à la retraite : 135 000 inaptitudes sont prononcées par an, occasionnant des départs anticipés à la retraite, avec des pensions souvent minorées.
Soulignons d’emblée l’évidence : si le travail tue, c’est bien le patron le tueur, avec son complice l’Etat. Car cette barbarie ordinaire du capitalisme n’a pas des « causes mystérieuses » et fatidiques. Bien au contraire. Cette situation est directement imputable à des choix politiques au service du patronat : l’augmentation du nombre de décès au travail est corrélée à la disparition des CHSCT (comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), du fait des ordonnances Macron de 2017. Ces dernières ont aussi acté la disparition de 4 des 10 critères de pénibilité pour les salariés du privé.
La pénibilité, c’est-à-dire l’exploitation capitaliste, va également de pair avec une volonté patronale d’éclatement du collectif de travail, artificiellement divisés en salariés organiques et intérimaires.
Comme nous le soulignons dans un article, un communiqué, la CGT TotalEnergies Platerforme de Normandie a rappelé la réalité du «recours massif et structurel à la sous-traitance [qui] expose les plus précaires d’entre nous à des fins tragiques. ». En effet, « systématiquement, les intérimaires et sous-traitants sont victimes des accidents les plus graves. ». La conclusion s’impose d’elle-même : « Il s’agit d’une démonstration claire du fait que TOTAL, malgré les milliards de profits, est prêt à tout pour maximiser ses profits, au détriment de notre sécurité. »
Les grands comme petits groupes capitalistes usent et abusent de leurs pouvoirs et mettent nos vies en danger pour sauvegarder leurs intérêts et leurs profits. La réponse collective et l’unité des travailleurs est le chemin à emprunter pour « ne pas perdre sa vie à la gagner ».