La France en luttes !

La France en luttes

Quelques illustrations de la lutte des classes en cours dans notre pays.

Le groupe Arcelor Mittal est paralysé par une série de grèves – inédites sur certains sites ou services – dans le cadre des négociations annuelles obligatoires et dans le prolongement de la mobilisation pour la nationalisation du groupe.

« Le mouvement nous dépasse et c’est tant mieux », s’est réjoui le secrétaire général du syndicat CGT d’ArcelorMital Dunkerque, Gaëtan Lecocq : « Tous les services de l’usine sont désorganisés, un des deux hauts-fourneaux est à l’arrêt, le laminage aussi et l’aciérie fonctionne à un tiers seulement de sa capacité. »

Déclenché sans mot d’ordre syndical sur les sites de Dunkerque et Mardyck, le mouvement social a perturbé jusqu’à la direction du groupe. Cette dernière a fini par réagir le 8 décembre en appelant les salariés à reprendre le travail « au plus tôt » sans bien sur répondre aux légitimes revendications qui concernent non seulement les salaires mais aussi sur des problèmes d’hygiène, des fuites d’eau multiples et la présence de légionelles dans certains vestiaires.

 

La CGT Arkema appelle à une grève reconductible sur l’ensemble des sites du groupe à partir du 11 décembre : « La triple peine : salaires bloqués, salariés précarisés, Sécurité sociale pillée : scandale capitaliste, répondons par la grève reconductible ».

Dans ce mouvement social, qui se situe dans un contexte de négociation annuelle obligatoire (NAO), la CGT Arkema porte notamment comme revendications « l’augmentation générale de 160 euros sur le salaire de base ; le déplafonnement de la prime d’ancienneté sur l’ensemble de la carrière ; l’augmentation de 20% de toutes les primes de poste, l’abandon des 2 à 3% d’économies demandés sur tous les sites » ainsi que le remplacement de chaque départ par une embauche.

La CGT du groupe exige également « la suppression et la restitution immédiate » des millions d’euros d’aide publique reçu par Arkema. « Ce sont 10 millions d’euros d’exonérations de cotisations sociales en 2024, plus 30 millions au titre du CICE qui servent à verrouiller les salaires à 1,6 fois le SMIC. Et pendant qu’Arkema engrange ces cadeaux fiscaux, ils distribuent 11 millions d’euros de dividendes aux actionnaires et réalise 1,3 milliards d’euros de profit. », dénonce encore la CGT.

Stagnation organisée des salaires, appauvrissement de la Sécurité sociale, augmentation du prix des mutuelles : pour la CGT, « ce système dont profite Arkema est une insulte aux travailleurs et aux travailleuses ». « Renversons cette logique destructrice de notre modèle social : récupérons notre argent, imposons par la lutte collective la reconnaissance du travail par des véritables augmentations de salaire ! ».

 

A l’appel de l’UD CGT de Loire Atlantique, une marche aux flambeaux est organisée dans les rues de Nantes le jeudi 11 décembre pour dénoncer la régression sociale et exiger l’augmentation immédiate des salaires, pensions et allocations. Comme le rappelle l’UD CGT 44, « chaque année, 211 milliards d’euros d’aides publiques sont versés aux entreprises sans contrôle ni contrepartie. Les dividendes explosent :+50 %en cinq ans, un record mondial. Les grandes fortunes continuent d’accumuler : les 500 familles les plus riches possèdent 40 % du revenu national. »

« On doit tous ensemble être dans la rue. On doit être tous ensemble pour l’augmentation des salaires et l’enterrement du budget d’austérité et de la contre-réforme des retraites ! Il est temps de rompre avec le capitalisme ! », ajoute l’Union départementale CGT.

 

A l’appel de la CGT Air Liquide, une grève et un rassemblement sont impulsés le 11 décembre devant le siège du groupe à Paris pour dénoncer et s’opposer à la « politique de saccage de l’Emploi sur le territoire français, avec un bilan de 1 939 salariés licenciés depuis 2023, souvent traités avec un mépris flagrant. »

« L’an dernier, dans le cadre du plan FIT, ce sont 269 postes qui ont été supprimés chez ALFI, entraînant les conséquences sociales bien connues : augmentation du chômage, surcharge de travail pour les personnels restants, stress accru et atteintes profondes à la vie personnelle des salariés, directement imputables à la stratégie destructrice du fossoyeur Air Liquide. », poursuit encore la CGT Air Liquide.

 

Les personnels du musée du Louvre à Paris sont appelés à une « grève reconductible » à partir du lundi 15 décembre pour protester contre « des conditions de travail dégradées » et des « moyens insuffisants ». Cet appel déposé auprès du ministère de la Culture et lancé par la CGT, Sud et la CFDT, a été voté à l’unanimité par les travailleurs et travailleuses réunis en Assemblée générale.

 

Les travailleurs des usines et sites du groupe Syensqo (ex-Solvay) ont été appelés à la grève par la CGT le 11 décembre.

Dans une déclaration publié début décembre, la CGT affirmait : « Les NAO 2026 sont l’occasion pour la CGT de porter les revendications des salarié(e)s et pour les salariés de faire entendre leur voix. Il est temps de confronter la Direction Générale pour obtenir gain de cause. A travers ces NAO, nous demandons l’amélioration de nos conditions de travail, de notre qualité de vie au travail et un juste partage des bénéfices. »

 

Après 500 jours de grève, les travailleurs de la blanchisserie PAMAR à Marseille – soutenus par la CGT – sortent victorieux de leur conflit et obtiennent notamment la réintégration des 10 salariés licenciés. La cour d’appel a en effet confirmé, ce vendredi, la décision du conseil de prud’hommes de réintégrer les employés de la blanchisserie.

Cette victoire des PAMAR est une victoire de la détermination et de la dignité face aux menaces, aux licenciements des grévistes, contre le racisme de la direction et  des conditions de travail qui mettent en danger les travailleurs et les travailleuses.

L’entreprise PAMAR, responsable du traitement des draps, alèses, blouses pour les patients et le personnel médical du groupe hospitalier privé sainte marguerite, a privilégié la rentabilité de son activité à l’organisation d’un travail qui respecte une hygiène élémentaire en milieu hospitalier ainsi que la dignité et la protection des travailleurs.

 

Dans une déclaration, la Fédération nationale Agroalimentaire et Forestière CGT (FNAF CGT), a dénoncé la Convention d’objectif et de gestion (Cog) 2026 qui doit s’appliquer à la Mutualité Sociale Agricole (MSA) : « Cette nouvelle convention, en pleine continuité des Cog passées, signées par les patrons, a un objectif clair : asphyxier notre Sécu en vue de sa privatisation. »

Comme le souligne la FNAF CGT, cette Convention 2026 « exige la suppression de 1 200 emplois, soit plus de 10 % des effectifs, ainsi que le transfert de la moitié du Fonds national d’action sanitaire et sociale vers la Caisse d’allocations familiales. On organise délibérément la disparition de l’outil social de la mutualité. »

« Pour les salariés de la Msa, il s’agit d’une nouvelle saignée. Les suppressions d’emplois précédentes ont déjà fortement dégradé les conditions de travail, augmenté la souffrance au travail et mis en lambeaux les services rendus aux assurés. » relève la fédération CGT qui « réaffirme son soutien total aux salariés et aux organisations syndicales engagés dans l’action et la lutte contre cette Cog de casse sociale. »

Fin du guichet unique, mutualisations forcées, réorganisations permanentes, recours massif à l’informatique, fermeture d’agences et remise en cause des trente-cinq caisses locales : pour la FNAF CGT, ces mesures « déshumanisent le service, au profit de plateformes impersonnelles et de démarches entièrement dématérialisées, bien loin d’un service public efficient et responsable. Cette logique capitaliste éloigne encore davantage les plus fragiles de leurs droits, notamment le salariat agricole fortement précarisé par le patronat ».

La CGT « bataillera pour une Msa, dotée de moyens humains et financiers à la hauteur des besoins, présente partout sur le territoire. […] Seule la mobilisation, la grève et l’action collective nous permettront de faire reculer ce projet de destruction et de reconquérir une Sécurité sociale fidèle à l’esprit de 1945, fondée sur le salaire socialisé. », insiste la FNAF CGT.

 

La mobilisation se poursuit à Crolles après l’annonce, le 16 octobre dernier, par la direction du groupe Teisseire, propriété du géant Carlsberg, de la fermeture de l’usine de Crolles et de la délocalisation de la production vers Le Havre chez Slaur-Sardet. Près de 200 emplois sont menacés de suppression d’ici avril 2026.

Une nouvelle manifestation à Crolles est ainsi organisée le jeudi 11 décembre, à l’appel de la CGT.

Dans un communiqué, la FNAF CGT déclare : « Un autre avenir est possible pour ce patrimoine industriel grenoblois. La Cgt et les salariés sont déterminés à se battre jusqu’à la victoire pour que Teisseire vive à Crolles, à proximité de Grenoble, berceau de la marque. Des solutions existent pour maintenir les emplois, l’outil industriel, la marque et la production des sirops Teisseire à Crolles. »

« La fédération soutient les salariés et leur syndicat Cgt qui occupent leur site depuis 9 semaines, et dans les luttes sous toutes les formes qu’ils décideront à l’avenir », poursuit encore la fédération CGT.