Le Commerce en grève pour les salaires !
A l’appel de la CGT Commerce et Services, une journée de grève et manifestation a été organisée le 19 octobre contre l’inflation et pour l’augmentation des salaires.
L’inflation qui ronge nos salaires et engraisse un peu plus les patrons, notamment de la grande distribution, est un des symptômes de la crise économique du capitalisme. Contre ce phénomène, il convient tout d’abord de rappeler que l’inflation, ou autrement dit la spéculation, n’est pas une fatalité, c’est un choix économique, donc politique.
Ne pas augmenter les salaires, retraites et allocations c’est un choix. Laisser les prix s’envoler et enrichir les riches, c’est un choix. Ne pas bloquer les prix, même uniquement pour les produits de base, c’est un choix.
Ne pas répondre aux besoins de la population, c’est un choix. Casser les services publics pour mieux les découper et les privatiser, c’est un choix.
Déverser le tiers du budget de l’Etat par an en aides publiques aux entreprises, c’est un choix.
Organiser le chômage de masse, restreindre les droits des chômeurs, condamner les allocataires du RSA au travail forcé, c’est un choix.
Ce sont des choix délibéré du gouvernement et du patronat. L’argent n’est pas « magique », il existe et irrigue les comptes off-shore, remplit les poches des actionnaires, est planqué les coffres-forts des grands groupes.
Contre cette politique qui nous condamne à la misère, les organisations CGT mènent des luttes. Pour imposer des NAO à la hauteur, pour obtenir des augmentations de salaires, des améliorations des conditions de travail, de l’emploi.
La FNME CGT a par exemple engagé une bataille, notamment par la grève les 12 et 13 octobre, dans l’énergie pour revendiquer l’augmentation des salaires et surtout l’indexation du Salaire National de Base (salaire minimum dans les industries électriques et gazières) sur l’inflation. La FNIC CGT impulse des journées de grève et luttes, les « vendredis de la conquête sociale », notamment dans la branche professionnelle du caoutchouc.
Voir aussi : interview avec Serge Allegre, secrétaire fédéral de la FNIC CGT
Ce 19 octobre également, la fédération CGT du commerce et des services appellait à la grève les travailleurs de ses branches professionnelles. Dans un tract, la CGT résume la situation : « les augmentations de salaires deviennent une urgence vitale ! »
« Alors que s’ouvre la conférence sociale le 16 octobre, qui doit débattre de la question des augmentations de salaire, c’est le moment pour nous de faire entendre nos voix et nos revendications. », explique la fédération CGT du Commerce et des services, qui rappelle : « Nous sommes les secteurs professionnels les moins bien payés et pourtant indispensables à la société. L’inflation alimentaire nous touche de plein fouet, nos petits salaires seront nos petites retraites. »
Interviewé par UnitéCGT, Amar Lagha, secrétaire général de la fédération CGT Commerce et Services, cite les luttes gagnantes des salariés de Vertbaudet dans le Nord et des travailleurs d’Intermarché à Champigny sur Marne et l’histoire du mouvement social en France, le secrétaire général de la CGT le martèle : « seul le rapport de force et la grève nous peut nous faire aboutir à des résultats » « Tout ce qu’on a obtenu on l’a arraché au patronat, il faut multiplier ce type d’actions », ajoute-t-il, articulant dans son analyse et l’explosion des prix, l’enrichissement encore accru d’une poignée de personnes, le maintien de salaires de misère, les centaines de milliards d’argent public déversées aux entreprises.
Au-delà des augmentations de salaires et de l’amélioration des conditions de travail, communes à tous les secteurs, le secrétaire général de la CGT Commerce rappelle que des solutions structurelles existent pour répondre aux besoins de la population, et cite notamment la nationalisation du secteur de la grande distribution.
« Instaurons le SMIC à 2000 euros, minimum vital aujourd’hui pour vivre dignement. Exigeons partout des augmentations de salaire ! Exigeons du salaire plutôt que des primes ! », revendique ainsi la CGT qui refuse que le secteur devienne « le laboratoire de la précarité du patronat, avec son temps partiel imposé. ». Pour la CGT, la mobilisation de tous les travailleurs et travailleuses permettrait d’imposer « de nouvelles mesures visant à obliger les employeurs à augmenter tous les salaires et de manière significative ».
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