Guerre : la Confédération CGT à la croisée des chemins
Les ondes médiatiques sont saturées par des éditorialistes en roue libre, des va-t-en-guerre survoltés, des politiques en quête de légitimité, qui appellent, pêle-mêle, à la guerre avec la Russie, et veulent, pour financer l’effort militaire notamment en termes de « réarmement », imposer une nouvelle phase brutale d’austérité, détricoter notre modèle social, rétablir le service militaire obligatoire, surveiller les « traitres de la 5e colonne ».
Dans ce contexte dangereux pour la classe ouvrière et l’ensemble des travailleurs, nous avons besoin de clarté et même d’une clarification de la position de la Confédération CGT.
En réalité, la Confédération CGT se trouve à la croisée des chemins.
Prisonnière de décisions et positions contre-productives comme le soutien insensé accordé au gouvernement ukrainien et qui nous place dans l’un des deux camps impérialistes, la Confédération CGT se laisse entrainer, et nous avec !, dans l’engrenage guerrier.
En réalité, un tel discours fait écho aux « axes du mal » théorisés par les néoconservateurs étasuniens (on pense notamment ici aux Administrations Bush des années 2000). Voire aussi à la rhétorique emprunté par les traitres du mouvement ouvrier, notamment de la direction confédérale de la CGT en 1914, pour imposer l’union sacrée aux travailleurs, au nom de la lutte contre la « tyrannie » de l’Empereur allemand… tout en célébrant l’alliance avec le tsarisme russe…
C’est exactement la même logique qui est à l’œuvre et il convient, dès maintenant et sans attendre, de mettre un stop immédiat à cette tentation (tentative ?) de raccrocher définitivement le wagon de l’institutionnalisme.
En témoigne d’ailleurs le silence radio de la Confédération CGT, non seulement sur les rôles et natures de l’UE et de l’OTAN, du FMI et l’urgence de sortir notre pays de ces alliances barbares, impérialistes et terroristes, mais aussi sur l’ingérence antidémocratique dans les élections, notamment en Roumanie, Moldavie, Géorgie, ainsi que sur la présence de milliers de soldats français stationnés à l’étranger, en particulier le long des frontières avec la Russie.
A gauche, et la CGT n’est pas épargnée, certaines voix s’élèvent également pour accepter la guerre, mais sans l’austérité : une position aussi impossible qu’inconséquente.
A rebours, certaines organisations de la CGT, en particulier la Fédération nationale des Industries chimiques CGT, ainsi que l’UD CGT du Val-de-Marne, des Bouches-du-Rhône et du Nord, se sont engagées dans des activités contre la guerre et le bourrage de crâne. Nous appelons tous les syndicalistes CGT à prendre connaissance de ces déclarations et initiatives, salutaires dans la période.
Oui, la Confédération CGT, et avec elle l’ensemble des UD, fédérations, syndicats, est à la croisée des chemins. Nous le disons avec la plus grande fermeté : nous ne laisserons personne, ni le président de la République, ni ses ministres, ni les députés et sénateurs, ni les patrons et marchands d’armes, et encore moins le Bureau Confédéral de la CGT, nous envoyer, nous et nos enfants, au « hachoir à viande » qu’est la guerre impérialiste.