Inde-Pakistan : guerre et paix « nucléaire », les peuples sont en danger

Inde-Pakistan : guerre et paix « nucléaire », les peuples sont en danger

Quelques jours après un accord de cessez-le-feu précaire, l’Inde et le Pakistan recensent plus de 70 morts, dont une quinzaine de soldats, dans leur pire confrontation militaire depuis des décennies. Si l’escalade semble, momentanément, suspendue, les tensions militaires perdurent dans un contexte de blocage politique. Ce qui, au passage, peut permettre aux dirigeants des deux Etats de maintenir dans leurs pays respectifs, un climat d’union sacrée et des régimes d’exceptions, au nom de l’Etat d’urgence ou encore de la loi martiale.

Les deux puissances nucléaires s’affrontent depuis 1947 pour la souveraineté du Jammu-et-Cachemir, région montagneuse qui contrôle notamment les débits d’eau de l’Indus et des principaux fleuves qui traversent les deux Etats.

Un attentat sanglant perpétré dans la partie indienne du Jammu-et-Cachemir le 22 avril dernier (26 victimes parmi des touristes), est le point de départ d’une aggravation rapide et sensible des relations entre les deux pays. L’attentat n’a jamais été revendiqué mais New Delhi a aussitôt pointé du doigt Islamabad, qu’il accuse de soutenir les mouvements séparatistes et djihadistes cachemiris. Le Pakistan, lui, assure n’avoir rien à voir avec cette attaque.

Il convient de noter que les deux Etats sont également confrontés, en interne, à des contestations politiques récurrentes, des mouvements sociaux qui s’opposent notamment aux programmes austéritaires imposés par les capitalistes indiens et pakistanais aux classes ouvrières indiennes et pakistanaises. En Inde, le gouvernement fédéral d’extrême-droite, nationaliste et suprémaciste hindou, fait la chasse aux minorités, notamment religieuses et en particuliers musulmanes, tandis qu’au Pakistan, les généraux et les dirigeants locaux tentent également de faire diversion en organisant le départ massif, pour ne pas dire déportation régulière, de millions de travailleurs afghans (800 000 pour le seul mois d’avril 2025).

Si les deux Etats semblent en état de guerre larvée permanente au bénéfice de la stabilité des establishments politiques et administratifs et des grands groupes et conglomérats capitalistes, les populations, notamment au Jammu-Cachemir, sont les premières à subir cette terreur du quotidien et la perspective d’un holocauste nucléaire.

Dans ce contexte, citons la déclaration exemplaire du Parti Communiste du Pakistan qui exigeait, alors que l’escalade militaire entrainait tirs de missiles et envoi de drones, “que les tambours de guerre du chauvinisme soient réduits au silence par le cri de guerre de la solidarité internationale.”

Cette organisation appelait “la classe ouvrière et les forces progressistes de toute l’Asie du Sud à rejeter le nationalisme fallacieux et à adhérer à l’internationalisme prolétarien. […] Ne nous faisons pas d’illusions : la voie vers une paix durable ne réside pas dans des solutions diplomatiques entre États en guerre, mais dans la transformation révolutionnaire de la société par le renversement du capitalisme, le démantèlement du militarisme bourgeois et l’unité de la classe ouvrière au-delà des frontières.”