IMPOSONS L’INTERDICTION DES LICENCIEMENTS, L’EXPROPRIATION DES ENTREPRISES QUI LICENCIENT, LE REMBOURSEMENT INTEGRAL DES AIDES PUBLIQUES
Le capitalisme est en crise structurelle. Cette agonie s’est sensiblement accélérée depuis deux ans dans notre pays : plus de 400 plans antisociaux, de fermetures d’usines ou d’ateliers, ont été comptabilisés avec, à la clef, près de 300 000 emplois supprimés ou en cours de liquidation et des bassins d’emploi et d’activité industrielle sinistrés.
La guerre économique et commerciale que se mènent les capitalistes entre eux n’est pas celle des travailleurs et des travailleuses. Et pourtant, ces derniers – seuls créateurs de richesses – sont toujours utilisés, au travers des suppressions d’emplois et des licenciements, comme variables d’ajustement pour les capitalistes.
Fermetures d’usines, 300 000 suppressions d’emploi en deux ans…. Fatalité ou politique capitaliste ?
Les responsables patronaux et politiques prétendent que le chômage serait une « fatalité », un « coup du sort »… que les salariés comme leurs patrons seraient dans le même bateau : tous ces mensonges masquent mal la réalité. Le chômage est en effet une violence sociale imposée au monde du travail par le patronat, avec la complicité active de l’Etat et participe de la guerre quotidienne que mène les capitalistes pour maintenir et augmenter encore et encore leurs profits.
La crise économique sert ainsi de prétexte aux entreprises pour supprimer/modifier/ajuster/ « rationaliser » leurs organisations de travail, de production etc.. c’est à dire procéder à des coupes claires dans les effectifs afin de disposer d’argent frais pour les actionnaires, « augmenter » la productivité et dégrader les conditions de travail. Le tout en continuant d’empocher, année après année, les 270 milliards (par an) d’euros d’aides publiques aux entreprises. Ces sommes colossales (le tiers du budget de l’Etat) partent ainsi chaque année engraisser un peu plus les grands groupes et leurs actionnaires, mais aussi à payer les indemnités de licenciements.
Dans ce contexte de multiplication et de généralisation des plans de licenciements, mais aussi d’attaques tous azimut contre la protection sociale et d’une véritable guerre menée aux chômeurs et allocataires des minima sociaux, un besoin se fait ressentir pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses, avec ou sans emploi, avec ou sans statut, avec ou sans papier : penser au-delà du périmètre ou de l’agenda de telle ou telle entreprise et proposer des objectifs propres aux intérêts de l’ensemble du monde du travail.
Face à ce rouleau compresseur, que faire ?
Si les résistances locales sont nombreuses, les luttes demeurent la plupart du temps isolées les unes des autres, parfois sur une même plateforme, dans une même branche professionnelle ou dans un même territoire. Dans le même temps, des illusions sont distillées sur la nécessité pour les syndicats (et les travailleurs) de « co-gérer », avec le dialogue social, la régression sociale et la liquidation des emplois et de l’activité économique, notamment industrielle.
Soyons lucides, une véritable lutte contre les fermetures d’entreprises et contre les licenciements exige un haut niveau de conscience et de combativité et ne peut triompher sans mobilisation de l’ensemble de la classe ouvrière, à l’échelle du pays tout entier. Cette lutte doit prendre à la gorge le patronat et porter l’interdiction de tous les licenciements sous peine d’expropriation.
Or, les directions syndicales confédérales se refusent, depuis des années, voire des décennies, à engager cette riposte d’ensemble.
Il appartient donc aux travailleurs et aux travailleuses eux-mêmes de prendre leurs destins en main, avec leurs syndicats CGT. Personne d’autre ne le fera à notre place. Cela passe dans un premier temps par la nécessaire propagation de mots d’ordre clairs, évidents et qui défendent les intérêts moraux et matériels de la classe ouvrière : interdiction de tous les licenciements, expropriation des entreprises qui licencient, remboursement intégral des aides publiques, embauches et régularisation des précaires, répartition du travail entre tous et toutes.
Il n’y a donc aucune fatalité : le chômage est une arme du patronat : désarmons-le !

