Frappes et agressions israéliennes au Liban : vers la guerre totale
Israël, toujours engagé dans un siège infructueux à Gaza malgré le massacre à ciel ouvert d’une cité de 2 millions d’habitants sans défense aérienne ou armée régulière depuis presque 12 mois, a entamé depuis une semaine une escalade militaire contre le Hezbollah, puissant parti paramilitaire chiite libanais – considéré par les Etats-Unis et l’Union européenne comme une organisation terroriste – qui avait ouvert début octobre 2023 un « front de soutien » à Gaza.
Cette escalade militaire, dont Israël porte la seule responsabilité, a pris ces derniers jours plusieurs formes :
- Une opération inédite de sabotage – assimilable à un acte de terrorisme ou de crime de guerre – de milliers de bipers et talkie-walkies du Hezbollah dont les explosions simultanés ont fait des dizaines de victimes et des milliers de blessés, tant des civils que des militants ou combattants du mouvement libanais lié à l’Iran.
- Des frappes « ciblées » à Beyrouth dans le sud de la capitale libanaise contre le leadership militaire du Hezbollah ont fait plus de 50 morts, dont de très nombreux civils.
- Des bombardements massifs contre le Liban depuis le 23 septembre ont déjà causé la mort de plus de 600 personnes, presque tous des civils selon le gouvernement libanais. Plus de 50 enfants ont été tués.
Bien entendu, ces actions militaires s’inscrivent dans la guerre plus ou moins ouverte qui oppose Israël au Hezbollah depuis près d’un an et qui ont contraint Tel Aviv à évacuer près de 100 000 personnes qui vivaient dans le nord du pays.
Alors que de l’avis des experts, le Hezbollah continue de contenir sa réponse militaire dans l’espoir de maintenir une pression suffisante sur Israël – tant que l’armée israélienne assiège Gaza – sans pour autant déclencher une guerre régionale, tous les indicateurs démontrent la volonté du Premier ministre israélien et de son gouvernement fondamentaliste, fasciste et suprémaciste, d’ouvrir un second conflit de très haute intensité au nord, c’est-à-dire contre le Liban.
Les raisons de ce choix qui place la région au bord du gouffre sont multiples : le gouvernement israélien, enlisé à Gaza dans une guerre sans fin et dans un génocide sans limites, cherche à faire oublier le massacre et l’abandon des otages israéliens, détourner l’attention de l’opinion publique, tant israélienne qu’internationale pour « redorer son blason » et maintenir l’unité nationale.
La politique colonisatrice, criminelle et génocidaire d’Israël, son refus d’un Etat palestinien, son impunité et sa toute-puissance (illusoire quand on sait que Tel Aviv dépend à 100% de l’aide militaire, logistique et morale des Etats-Unis et de l’Occident) mettent en danger l’ensemble des populations de la région, y compris les habitants d’Israël.
La poursuite des mobilisations, notamment dans les pays alliés d’Israël, comme la France, l’Allemagne ou les Etats-Unis, pour la Paix et la Justice en Palestine sont, avec la résilience des populations libanaises et palestiniennes, une donnée clé pour forcer la main des Israéliens et les contraindre à accepter un cessez-le-feu à Gaza, et donc dans toute la région.
A l’aube d’une guerre totale entre Israël, le Hezbollah et le Liban, et alors que se poursuit le massacre des Palestiniens (à Gaza comme en Cisjordanie), la seule Paix réaliste et possible passe par la Justice, c’est-à-dire l’arrêt du siège monstrueux de Gaza, la fin de l’Occupation israélienne, la fin de l’Apartheid et du pouvoir colonial et raciste.