JEUX OLIGARCHIQUES EN PERSPECTIVE
Les Jeux Olympiques de Paris en 2024 s’annoncent comme un évènement qui fera « date ». Et qui, somme toute, reflète assez correctement la réalité de la France sous administration macronienne.
Pour commencer, les infrastructures de transport ne seront pas livrées à temps, ce qui promet un cauchemar logistique. Pour le reste, les annonces sont éloquentes :
- Etudiants chassés de leurs résidences universitaires publiques « pour faire de la place ».
- Prix élevés des places et fiasco de la plateforme de vente
- Travailleurs réquisitionnés sur des bases légales douteuses et contestables
- Incompétence criante de l’Etat qui encourage la voracité des patrons de la prévention sécurité et l’embauche de non-professionnels non-formés
- « Depuis leur démarrage, 130 accidents du travail sont survenus pour la construction des ouvrages olympiques, dont 17 graves », rappelle la CGT. Il manque plus de 3 000 inspecteurs du travail sur les chantiers de construction
Pour les habitants de l’Ile de France, pris au piège dans leurs propres départements, la facture, en termes de prix comme de désagréments, est salée. Le prix des tickets de métro va presque doubler du 20 juillet au 8 septembre 2024, passant de 2,10 euros à 4 euros, et celui du carnet de 10 tickets à 32 € contre 16,90 € actuellement. Pour l’occasion, deux nouveaux forfaits seront également instaurés, un journalier à 16 € et un hebdomadaire à 70 €. Des jeux « populaires »….
Rappelons au passage que les transports en commun lors des éditions des JO à Athènes ou à Londres étaient gratuits…
Le pire est toutefois (encore) à venir. L’Etat français « profite » d’événements aussi massifs que les Jeux Olympiques pour tester des batteries de technologies de surveillance de masse. Drones et robots, vidéosurveillance algorithmique, etc : cette tendance dystopique doit nous alerter. Dans l’immédiat d’ailleurs, force est de constater que les méthodes de surveillance, « bornage », contrôle, notamment de circulation, mutent et se déportent dans notre vie quotidienne.
Un exemple, récent. Le préfet de police de Paris a annoncé la mise en place dans la capitale et la région parisienne d’un QR code pendant les JO afin de limiter, de fait, cet été le droit de circulation dans certaines zones à Paris et en Ile de France. Le QR code, expérimenté dans la douleur au travers de décrets autoritaires et lois scélérates en 2020 et 2021, pendant la crise sanitaire, devient une méthode « commune » de contrôle des flux des personnes.
L’obligation, pour les touristes (y compris ceux et celles non-intéressés par les JO) comme pour les parisiens et franciliens de présenter un QR code lors de contrôles pour pouvoir se déplacer aux alentours des sites olympiques est un symptôme de la généralisation des contrôles des déplacements et du fichage de nos activités quotidiennes.
Aucune fatalité toutefois. Ce pouvoir prétend depuis 6 ans prévoir « l’imprévisible ». Il a depuis longtemps démontré sa capacité à ne pas savoir répondre aux crises autrement que par le tout-sécuritaire qui n’a pourtant aucune prise face à des réalités très concrètes, comme par exemple hier l’effondrement structurel de notre système de santé, et ici le problème logistique géant que pose l’afflux de touristes et spectateurs, en général, et en particulier sur le système de transports en commun parisien.