Après le lamentable « conclave sur les retraites », que faire ?

Après le lamentable « conclave sur les retraite », que faire ?

La sortie de la CGT du « conclave » autour de la réforme des retraites met (enfin) un terme à cette lamentable mascarade. Les dés étaient pipés depuis le début. Cela, tout le monde, ou presque le voyait.

Nombreuses ont été les voix qui ont très justement dénoncé la mascarade de ce « conclave » qui n’enferme pas uniquement les « partenaires sociaux » mais bien l’ensemble des travailleurs dans le dialogue social mortifère du syndicalisme rassemblé promu par la CES. Un énième simulacre de concertation « concédé »  par le gouvernement Bayrou en échange du soutien des socialistes à l’Assemblée nationale.

Alors que la hausse de l’âge de départ à la retraite est toujours rejetée par la population la direction confédérale se jette dans les bras du gouvernement et donne ainsi une porte de sortie au gouvernement. L’objectif serait-il de ne pas trainer, comme un boulet, la mobilisation contre la réforme des retraites ?

L’instrumentalisation des tensions internationales pour imposer et justifier une nouvelle austérité est évidente aux yeux de tous. En écho, la fin de non-recevoir de Bayrou sur cette question a, en définitive, entériné la mort clinique des « concertations ». Encore une fois, c’est le Pouvoir qui a la main, du début à la fin.

La participation des organisations syndicales, puis la persistance d’une très large majorité d’entre elles à continuer ce mauvais sketch, a affaibli le camp des travailleurs. D’une part parce que les organisations syndicales n’ont, en aucune façon, tenter « d’aiguiser » le niveau de mobilisation sur les lieux de travail et au sein de la population. D’autre part parce qu’elles ont accompagné une soit disant « stabilisation » gouvernementale, en plein massacre social de l’industrie et attaques contre le service public.

Pourtant encore une fois, tout le monde pouvait bien voir que les dés étaient pipés depuis le début : des discussions volontairement stériles avec un patronat rationnel et radicalisé, organisé par le Pouvoir et encadrés/enchainés par la Cour des comptes et les arbitrages idéologiques macronistes. « Qui aurait pu prédire ? ».

Il est regrettable qu’une confédéralisation des luttes sur ce sujet, comme sur d’autres, n’ait pas été organisée.

Nous posons la question : par gauchisme et refus de radicalisme, la direction confédérale a-t-elle lâché la mobilisation contre la retraite à 64 ans et les 37,5 années d’annuité ? Au-delà de la participation inutile et contre-productive au conclave sur les retraites, et malgré les appels à la « responsabilité » en période d’incertitudes, la réalité objective n’a pas bougé d’un iota : la caste parasite s’engraisse sur le dos des travailleurs et nous n’obtiendrons que ce que nous prendrons.

Pour notre part, cette certitude nous conduit à prioriser la grève comme moyen d’action, sur le lieu de travail, contre les véritables maitres du pays, les employeurs et les patrons. Paralyser l’économie, c’est frapper au portefeuille de ceux qui dirigent le pays au travers de leurs parlementaires et leurs VRP gouvernementaux.

Plutôt que de « collectionner les logos » et se lier les mains plus que de raisons avec une intersyndicale qui enferme les mobilisations dans l’immobilisme ponctuée de journées symboliques, nous suggérons de prioriser la construction, à partir du programme CGT de transformation sociale et sur la base de la solidarité interprofessionnelle organisée dans les UL et UD, d’une unité large et partagée, lieu de de travail par lieu de travail, de rejet de l’allongement de l’âge de départ à la retraite, de l’austérité et de la guerre.

Ces quelques idées, partagées dans nos organisations, ne sont pas « nouvelles » mais exigent une appréciation réelle de la situation et la volonté de construire un mouvement social « à la hauteur des enjeux de la période ». Discutons ! Organisons-nous !