La Martinique debout contre la vie chère et la répression d’Etat
La mobilisation contre la vie chère ne faiblit pas en Martinique malgré la répression et les mesures liberticides imposées depuis la métropole. En dépit du couvre-feu décrété par la préfecture le vendredi 20 septembre et prolongé jusqu’au jeudi 26 septembre, de nouvelles manifestations (interdites par l’Etat mais maintenues par les organisateurs) ont ainsi eu lieu.
Depuis le début du mois de septembre, l’île connait une intense agitation sociale – manifestations, barrages routiers, affrontements avec les forces de l’ordre – conséquence de l’appauvrissement d’une très large partie de la population et des travailleurs et des prix de l’alimentation 40% plus élevés que ceux de la France métropolitaine.
Le mouvement de protestation, à l’initiative du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), est monté en puissance depuis le début de mois de septembre face au mépris de l’Etat et la volonté manifeste des autorités d’attendre l’essoufflement de la mobilisation pour ne pas répondre aux revendications pourtant légitimes de la population.
La répression a ainsi été la seule réponse de la métropole, notamment face à la crainte d’une généralisation des soulèvements sociaux. En plus du couvre-feu et de l’interdiction des manifestations décrétée par le préfet, la compagnie de CRS-8, spécialisée dans les violences urbaines et de sinistre réputation notamment en Martinique même, a été envoyée en renfort. Une première depuis 65 ans sur l’île. Pour rappel, les élus martiniquais avaient obtenu le départ cette unité sécuritaire après la mort, par balles policières, de plusieurs civils durant un soulèvement populaire en décembre 1959 à Fort-de-France.
Cette répression qui ne peut cacher son ADN colonialiste s’étend ailleurs qu’en Martinique. Ainsi, le préfet de Guadeloupe a annoncé le lundi 23 septembre la mise sous couvre-feu des mineurs dans sept secteurs de l’île tandis que le mouvement anticolonialiste en Kanaky continue de subir la répression d’Etat depuis plusieurs mois.
Cette répression, comme le refus du gouvernement de répondre aux besoins de la population, peut et doit être balayé par la riposte unitaire et ouvrière. Dans un communiqué publié le 20 septembre, la Confédération Générale du Travail de Martinique (CGTM) a annoncé avoir déposé un préavis de grève de 24 heures reconductible, couvrant de nombreux secteurs d’activité en Martinique. Une grève qui débutera le jeudi 26 septembre.