MORTS AU TRAVAIL : UN SCANDALE ETOUFFE PAR LE PATRONAT ET L’ETAT

MORTS AU TRAVAIL : UN SCANDALE ETOUFFE PAR LE PATRONAT ET L’ETAT

Un rapport de l’Assurance maladie indique que 764 travailleurs ont trouvé la mort à la suite d’un accident du travail en 2024, un nombre supérieur à celui de 2023, déjà considéré comme un record.

A ce chiffre s’ajoutent 318 morts dans un accident de trajet et 215 décès causés par une maladie reconnue « professionnelle ». Ce sont donc, à minima, 1 297 personnes dont la mort a été officiellement reconnue comme liée au travail en 2024.  Et pourtant, aussi scandaleux que soient ces chiffres qui illustrent la brutalité de la lutte des classes et de l’exploitation, la réalité est largement (et volontairement) sous-estimées par les services de l’Etat.

Rappelons par exemple que ce chiffrage ne tient pas en compte des salariés agricoles et des agriculteurs, des fonctionnaires, et d’une partie des travailleurs dits indépendants, c’est-à-dire par exemple les artisans mais aussi les livreurs à vélos et autres métiers dits « ubérisés ».

Rappelons aussi que le chiffre des décès suite à des maladies professionnelles est également volontairement sous-estimé. Les cancers dus à l’amiante, une des maladies qui tuent lentement les ouvriers et les ouvrières, sont responsables à eux seuls de 1 600 décès par an…

Rappelons enfin que les accidents de travail, déclarés en maladie voire pas déclarés du tout, sous la pression directe du patron ou face à la menace indirecte du chômage, sont en réalité – et malgré les chiffres officiels – de plus en plus nombreux.

Le patronat est toujours responsables de ces morts, véritables meurtres déguisés en statistiques. Et l’Etat est toujours complice de cette réalité : c’est l’Etat qui fixe, avec le patronat, le cadre global, puis qui offre dérogation sur dérogation. Ou tout simplement détourne les yeux, silencie les enquêtes et rapports, pioche dans la caisse couvrant les accidents et maladies professionnelles – 300 millions d’euros ponctionnés en 2024 – pour compenser le poids des aides aux entreprises ; le tiers du budget de l’Etat part chaque année dans les poches des grandes entreprises et de leurs actionnaires.

L’exploitation du travail est une guerre quotidienne menée contre les travailleurs et les travailleuses : selon les chiffres officiels, deux accidents de travail mortels par jour, au total, quatre décès quotidiens causés par le travail : voilà de quoi être en colère. Les travailleurs et les travailleuses se voient imposer des conditions de travail de plus en plus dégradés qui mettent leurs santés et leurs vies en danger.

Le Patronat veut tout : et l’assistanat public des grandes entreprises, la libéralisation du Code du travail, la dictature dans l’entreprise ET la loi du silence sur la pénibilité, la précarité, la mort au travail. La recherche, toujours plus vorace, de profits se fait – toujours – au détriment des travailleurs et des travailleuses. Or, nous aussi, nous voulons tout : une vie digne et en bonne santé, débarrassé de ceux qui nous usent jusqu’à notre mort. C’est pourquoi seule la résistance collective à l’exploitation capitaliste peut permettre à la classe ouvrière de lutter pour « ne pas perdre sa vie à la gagner. »