NAO : le patronat nous laisse de micro-miettes ; faisons exploser la lutte des classes
Une étude de la Banque de France publiée à la fin du mois de mars relève, après l’analyse de 1 600 accords d’entreprises et 120 accords de branches, entre octobre 2024 et mars 2025, que la hausse moyenne des négociations annuelles obligatoires (NAO) du premier trimestre de 2025 est de 1,8 % pour les minima salariaux des branches et de 2,1 % pour les entreprises.
La Banque de France souligne également qu’en 2025, 90 % des entreprises ont signé une hausse inférieure par rapport à l’année précédente, avec un différentiel moyen de – 1,3 %.
Alors que dans le même temps les profits continuent d’exploser et que les dividendes reversés aux actionnaires du CAC 40 n’ont jamais été aussi élevés, ces chiffres illustrent la réalité de la lutte des classes et le combat permanent pour arracher des revalorisations salariales conséquentes.
Ces éléments révèlent aussi l’intérêt réel du « cadre » étroit des NAO pour le patronat qui cherche à encadrer, isoler, et surtout enfermer les négociations salariales, filiale par filiale, entreprise par entreprise, secteur par secteur, pour mieux les contrôler.
Notons, au passage, la corrélation très forte et évidente entre promotion du dialogue social, absence de grèves et très faibles augmentations des salaires (et des primes). Le patronat ne s’est pas « radicalisé » mais poursuit sa logique du « tout profit ». Ce qui manque en réalité c’est justement une « radicalisation » de la CGT et des salariés. C’est bien « l’intensité » et la « radicalité » des luttes et grèves qui font advenir de bien meilleures revalorisations salariales et de réelles conquêtes sociales.
Gageons que la participation de la CGT à la « cellule de crise » du gouvernement et du patronat n’aide en rien à l’élévation, pourtant nécessaire et indispensable, des consciences, à l’instar de la participation au fameux « conclave » sur les retraites.
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A rebours, l’appel à la grève à la SNCF, notamment en reconductible à partir du 5 mai en Ile-de-France est un facteur d’espoir pour libérer et organiser la colère sociale qui, partout, bruisse. Ecrasés par le coût de la vie et une inflation galopante qui demeure une préoccupation majeure – les fake news distillés par les journalistes de préfecture n’engagent que ceux qui y croient – les travailleurs et les travailleuses ont pourtant le pouvoir de « renverser la table », avant, pendant comme après les NAO « officielles ».
L’augmentation générale des salaires, pour notamment rattraper, dans son intégralité, l’inflation, ainsi que le rétablissement de l’échelle mobile des salaires indexée sur l’inflation sont des mesures de salut public et d’intérêt général qui pourraient être, avec la nationalisation de l’économie placée sous la direction et le contrôle des travailleurs, des objectifs majeurs, unitaires et unificateurs de notre camp social.