Ni chair à patron, ni chair à canon : « ils sauront bientôt que nos balles sont pour nos propres généraux ! »

Ni chair à patron, ni chair à canon : « ils sauront bientôt que nos balles sont pour nos propres généraux ! »

Alors que le budget militaire va dépasser en 2026 le budget de l’éducation nationale – tout un symbole ! -, les généraux, ministres et journaliste de préfecture défilent pour donner le ton : « l’heure est grave ».

En opération télécommandée, le chef d’état-major des Armées, le général Fabien Mandon, a récemment créé une vaste polémique, quelques jours après les commémorations du 11 novembre et la fin de la boucherie impérialiste de 1914-1918, en affirmant devant le congrès des maires de France que le pays devait restaurer sa « force d’âme pour accepter de nous faire mal et protéger ce que l’on est » et qu’il devait être prêt à « accepter de perdre ses enfants ».

Ballon d’essai ? Provocation ? Intimidation ? La polémique continue de grandir. Une chose est néanmoins certaine, les mots – volontairement choisis, par le général ET le président – ont pour objectif de maintenir le pays sous une tension artificielle. Et de garder à porter de main une justification toute prête, la fantomatique menace russe, pour affaiblir encore et encore nos droits et libertés, collectifs comme individuels. Car, chacun sait que la guerre (et la période qui la précède) est une période bénie pour les élites : c’est le règne de la toute-puissance patronale, de la « paix sociale », de l’arbitraire, des dénonciations, de l’interdiction des syndicats ou de restrictions extrêmes des capacités des syndicats à agir,

Patrons, généraux, ministres, éditorialistes : tous et toutes sont prêts à nous sacrifier, nous et nos enfants, dans ce grand holocauste qu’est la guerre. « On croit mourir pour la Patrie on meurt pour des industriels et des banquiers » disait déjà Anatole France au sortir de la Grande Guerre. En 2025, la marche à la guerre générale, déjà enclenchée par le pourrissement accéléré du capitalisme en crise, peut néanmoins être déraillée. Mais, il s’agit donc, ici et maintenant, de mettre en branle une opposition offensive et intransigeante avec les fauteurs de guerre.

« Si tu veux la Paix, prépare la Révolution » : tant que le patronat et la bourgeoisie auront la main sur l’économie et la vie politique du pays, nous serons en danger de mort. Si on doit tout faire pour enrayer, ralentir et déjouer les plans de ceux et celles qui nous gouvernent et dirigent – et sont prêts à « nous sacrifier -, la lucidité commande : nous ne serons en Paix qu’une fois débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme, du profit capitaliste, de la loi de la jungle et du plus fort, de la concurrence et de la guerre.

« S’ils s’obstinent, ces cannibales à faire de nous des héros, ils sauront bientôt que nos balles sont pour nos propres généraux ! », (couplet de l’Internationale, chant historique du mouvement ouvrier mondial.) Partout, organisons-nous. Partout, préparons-nous. Partout, diffusons une idée simple : si la guerre est déclenchée, on se lève et on se soulève.