Alors qu’en Grèce le projet de loi réformant les retraites, doit être voté d’ici au vendredi 21 février au Parlement, des dizaines de milliers de travailleurs du secteur public ont participé à la grève massive du 18 février et aux manifestations contre le projet du gouvernement de casser la sécurité sociale.
« Ne touchez pas au système de sécurité sociale, Sécurité sociale pour tout le monde », proclamaient ainsi les banderoles des manifestants du syndicat de classe PAME, force motrice des mobilisations sociales en Grèce et proche du Parti Communiste (KKE).
La Grèce a donc tourné au ralenti pendant 24 heures le 18 février. La grève du secteur public a également été observée par les employés des mairies et préfectures ainsi que par ceux des transports en commun (métro, bus, tramway ou trolley), perturbant fortement la circulation à Athènes.
De plus, les liaisons maritimes ont également été affectées par la grève du syndicat des marins. Des journalistes ont également effectué un arrêt de travail de trois heures en début d’après-midi.
Les travailleurs de Grèce, qui ont démontré à plusieurs reprises leur soutien à la mobilisation en cours en France contre la réforme des retraites, ont reçu le soutien de plusieurs syndicats, dont l’USB en Italie et d’organisations de la CGT.
Le syndicat de classe PAME vent debout contre le projet du gouvernement grec
« Le combat que nous livrons est un combat d’espoir, il est lié aux besoins de notre classe et nous continuerons aussi longtemps qu’il le faudra », a souligné Nikos Mavrokefalos, membre de la direction du PAME, lors de son discours à Athènes face aux manifestants.
Pour le PAME, le gouvernement actuel, comme ceux qui l’ont précédé, obéi aux ordres des entreprises. Le syndicat de classe a également relevé que l’objectif de tous les gouvernements, de gauche comme de droite, était de « libérer » les capitalistes et leur État du « fardeau » de l’assurance sociale des employés, soit en réduisant les cotisations patronales, soit en encourageant le recours sur des fonds d’assurance privée.
Ces dernières décennies, la Grèce a réformé à plusieurs reprises son système de sécurité sociale. Deux réformes principales, menées entre autres par Alexis Tsipras et le parti Syriza, ont raboté les pensions, supprimé les nombreuses caisses de sécurité sociale et augmenté l’âge de départ à la retraite à 67 ans.