NoVasco : les travailleurs de l’acier de nouveau sacrifiés pour le profit capitaliste
Le tribunal de Strasbourg a décidé, lundi 17 novembre, la « cession partielle » de l’aciériste NovAsco (ex-Ascometal). Les trois sites de Saint-Etienne, dans la Loire, Custines, en Meurthe-et-Moselle et Hagondange, en Moselle, sont promis à la liquidation. Une seule usine va être reprise, celle de Leffrinckoucke, près de Dunkerque ; 144 emplois seulement seront conservés sur les 693 du groupe.
Si le gouvernement fait mine de tempêter, le scénario est toujours le même : le patronat organise la casse sociale, les travailleurs et la CGT alertent et mobilisent, le gouvernement laisse faire, puis s’étonne publiquement, voire feint l’indignation une fois que les annonces de suppressions de site ou d’emplois deviennent irréversibles.
Le patronat a mené sa barque, du début à la fin. Pour rappel, sur le plus grand des sites du groupe, Hagondage, le groupe NovAsco avait imposé aux travailleurs des postes de douze heures sous prétexte de sauver le site. En toutes circonstances, patronat comme gouvernement manient le même langage de manipulation, de mensonges et d’insincérité.
Dans le cas de NovAsco, le gouvernement, bien évidemment, savait tout cela depuis le mois d’avril. Mais il a attendu l’annonce de la liquidation. Ce n’est pas de l’incompétence mais bien une énième comédie en direct à la télévision. Les travailleurs de l’industrie, sinistrée par la voracité du patronat, notamment dans l’Est de la France, le savent bien : Longwy a été mise en arrêt artificiel et forcé, l’aciérie de Gandrange a été rasée, les hauts fourneaux de Florange sont vouées à la casse… malgré les promesses mensongères et autres larmes de crocodiles versées par les gouvernements et présidents successifs – de gauche comme de droite – Mitterrand, Chirac, Jospin, Sarkozy, Hollande, Macron…
Contre la casse sociale et la résignation : construire un mouvement offensif et général pour bloquer et interdire les licenciements
Michelin, Auchan, Valeo, Forvia, ArcelorMittal : la politique de casse sociale et industrielle en continue s’est accélérée depuis deux ans avec notamment les fermetures de plusieurs sites importants dans les industries chimiques et métallurgiques. A la clé, des centaines de milliers d’emplois directs et indirects supprimés ou menacés de liquidation, l’effondrement de bassins d’emplois déjà fragilisés par la crise économique et sociale et la spéculation capitaliste, notamment sur le logement et les produits de première nécessité, et la dégradation brutale des conditions de vie dans de nombreux territoires, urbains comme périphériques comme ruraux.
Cette politique n’est pas une fatalité, et les efforts des travailleurs et des syndicats CGT permettent une élévation de la conscience et de la combativité. Pour le syndicalisme unitaire et révolutionnaire, le combat pour la défense des emplois et de l’activité industrielle fait cœur avec des revendications élémentaires : ouverture des comptes des entreprises, interdiction de tous les licenciements, répartition du travail entre tous et toutes, sans diminution de salaire, expropriation des grandes entreprises placés sous le contrôle de ceux qui créent les richesses : les travailleurs et les travailleuses eux-mêmes.
Cependant, et chacun et chacune doit en être convaincu, la force des travailleurs ne pourra pas s’imposer durablement entreprise par entreprise, à mesure des annonces de plan de licenciements et de fermetures d’usines. Nous avons besoin d’un mouvement offensif se généralisant à tous les secteurs de l’économie, à toutes les branches professionnelles, dans toutes les régions et sur l’ensemble du pays.
Les travailleurs peuvent et doivent prendre conscience de la force immense dont ils et elles disposent ; 1 million de grévistes déterminés et organisés peuvent davantage que 11 millions d’électeurs. Cette urgence sociale est une évidence : nous avons besoin d’une Confédération CGT à la hauteur des enjeux, qui n’accompagne pas la casse industrielle, joue la carte des institutions ou « s’agite dans un verre d’eau » en s’adressant à la bonne conscience des ministres, des députés ou des sénateurs, mais qui affronte pied à pied le patronat, l’Etat et le gouvernement aux côtés des travailleurs et des travailleuses et avec l’ensemble des organisations de la CGT.

