Asphyxiée par le patronat et le gouvernement, la Protection Maternelle Infantile en danger de mort

Asphyxiée par le patronat et le gouvernement, la Protection Maternelle Infantile en danger de mort

Des travailleurs et travailleuses de la protection maternelle et infantile (PMI) – médecins, psychologues, infirmières puéricultrices, sages-femmes, etc. – se sont rassemblés devant le ministère de la santé, à Paris le 5 novembre, sous le mot d’ordre « Sauver la PMI ».

La Protection maternelle et infantile en danger de mort clinique

Service gratuit de protection sanitaire des mères et des enfants de moins de 6 ans, la PMI a été créée comme la Sécurité sociale, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ces centres sont ainsi chargés d’assurer le suivi de la santé de la mère et de l’enfant pendant la grossesse et la première enfance par des spécialistes. Mais, au terme d’années de coupes budgétaires, et d’absence volontaire de pilotage stratégique de ce service crucial dans la prévention sanitaire, « la protection maternelle et infantile (PMI) est train de mourir et on la regarde mourir ».

Comme le souligne ainsi la presse spécialisée dans la protection de la petite enfance : « Consultations de prévention, visites à domicile, accompagnement à la parentalité… la PMI est un maillon clé de la politique des 1000 premiers jours. Pourtant, ses moyens baissent depuis des années. En vingt-cinq ans, les consultations pour les enfants de moins de six ans ont chuté de 49 %, et les visites à domicile de sages-femmes de 36 %. Côté effectifs, la baisse est aussi alarmante : –38 % de médecins, –20 % de psychologues, et une hausse à peine perceptible de 7 % pour les puéricultrices et infirmières entre 2010 et 2022. Des chiffres qui confirment les avertissements du rapport Peyron de 2019, qui évoquait déjà un risque « d’extinction » de la PMI dans la majorité des départements d’ici dix ans si rien n’était fait. »

Cette réalité décrite par les travailleurs et travailleuses des PMI est une réfutation totale des postures volontairement démagogiques d’Emmanuel Macron et de ses amis qui parlent, avec leurs éléments de langage militariste, de « réarmement démographique ». Comme pour la « réindustrialisation », le pouvoir se paye de mots et se moque du monde. Au lieu de faciliter, socialement et politiquement, le choix libre, éclairé et volontaire d’avoir ou non un enfant, la Macronie détruit les services publics déjà existants et dédiés à l’enfance et la natalité. Evidemment, cela n’a rien d’étonnant, tant la parole publique est aujourd’hui – et à raison ! – discréditée.

Une conséquence directe de l’austérité et des choix pro-patronaux du gouvernement

Le risque d’« extinction » dénoncée par les travailleurs de la PMI, 80 ans après sa fondation, est bien réel et fait écho à la dégradation générale de la protection sociale et des services de santé et de prévention dans notre pays ; une dégradation qui ne tombe pas du ciel mais est bien la conséquence (prévisible et prévue) des coupes budgétaires.

Pourtant, l’augmentation de la mortalité infantile depuis une dizaine d’années justifierait un renforcement inédit et historique des moyens financiers et humains de prévention accordés à la PMI.

Mais, comme nous l’avons évoqué dans notre article sur les aides publiques aux entreprises, la volonté des gouvernements, complices du patronat, est de faire payer – systématiquement – aux travailleurs et travailleuses le prix de l’assistanat massif (le tiers du budget de l’Etat par an) des grandes entreprises, de leurs actionnaires et propriétaires. Entre un service XXL de PMI et le gavage sans limites des acteurs du CAC 40, Emmanuel Macron et ses complices ont choisi. A nous de renverser la table pour imposer une société nouvelle, débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme et de ce système barbare qui privilégie le profit à la vie, à l’épanouissement et à l’émancipation.