De quoi Sainte-Soline est-elle le nom ?

De quoi Sainte-Soline est-elle le nom ?

La fuite des documents internes de l’IGPN, la « police des polices », publiés par Mediapart et Libération, a fait grand bruit tant ces fichiers confirment l’intuition générale.

De quoi (la répression de) Sainte-Soline est-elle alors le nom ?  La répression inédite de la manifestation du 23 mars 2023,  contre le projet de construction d’une méga bassine à Sainte Soline, dans les Deux-Sèvres, est bien le produit d’une stratégie délibérée, pensée et organisée de violence brute d’Etat pour « casser du manifestant », physiquement, et intimider l’ensemble du mouvement social.

Ces séquences filmés sont une (rare) illustration de la violence d’Etat : « Faut qu’on les tue », « Tirez-leur dans la gueule », « Je ne compte plus les mecs qu’on a éborgnés », « J’ai tiré 7 LBD, j’en ai couché au moins 4 »  « On visait les têtes » à bout portant.

Cette méga bassine de Sainte-Soline, celle qui était visée par la manifestation, ainsi que plusieurs autres, ont depuis été déclarées illégales par la justice. Cela n’empêche pas la caste médiatique et l’ensemble des rouages de l’Etat de bloquer tout débat et enquête. On sait que c’est l’Etat qui a agi. Mais, en plus des Gendarmes directement en cause, qui étaient les commanditaires de la répression ? Bien sûr, les noms sont connus… Et pendant ce temps ? Dix-huit enquêtes judiciaires piétinent.

Les éléments s’accumulent pourtant depuis ce mois de mars 2023 : notes signées par le ministre de l’Intérieur exigeant « l’élimination de toute menace », autorisation de « tirs de nuit » et usage de drones tactiques… les expertises médicales et balistiques qui confirment la violation des protocoles, un mémo IGPN qui reconnaît la « disproportion » sans sanction….  Même l’OTAN qualifie ces méthodes de répression de « médiévales ».

Les gendarmes ont tiré 5000 grenades dont 1000 explosives. Les champs sont devenus une zone de guerre selon toutes les organisations présentes. Des dizaines de milliers de personnes ont été traumatisées, aux moins 200 personnes gravement blessées selon les recensements, dont plusieurs gravement mutilées. Et deux hommes avaient été plongés dans le coma, entre la vie et la mort.

Rappelons aussi que les 4000 Gendarmes mobilisés et accompagnés par des blindés militaires, des hélicoptères, et un stock illimité de munitions, pour défendre une méga bassine en construction (un trou, donc) étaient équipées d’armes classées comme matériel de guerre.

Cette violence d’Etat ne peut que se renforcer encore davantage dans les mois et années qui viennent. Dans cette guerre de classes, les travailleurs et les travailleuses ont besoin de volonté et d’organisation : nous ne pouvons compter que sur notre propre force – et cette dernière peut balayer le Pouvoir si et lorsque ceux et celles qui font tourner le monde le décideront et la mettront en action.