SAUVONS GAZA DE L’EXTERMINATION
> 2,3 millions de Gazaouis assiégés et menacés d’extermination par Israël
> + de 1000 morts dans un hôpital baptiste bombardé par Israël le 17 octobre
> + de 4000 Gazaouis sont morts, dont plus de 1600 enfants
Depuis le 7 octobre, 300 civils Palestiniens meurent par jour
La punition collective du peuple palestinien, principalement à Gaza, se poursuit, jour après jour. Les images du carnage suscité par le bombardement israélien contre un hôpital baptiste à Gaza ont fait le tour du monde entier ; le Croissant-Rouge palestinien a dénoncé un « crime de guerre », et les centaines de victimes civiles, « dont des femmes, des enfants, des personnels de santé » et les centaines de blessés graves. Le bilan total de ce massacre pourrait monter à plus de 1000 morts.
Il faut le rappeler : Gaza, mégapole-prison de 2,3 millions d’habitants vit sous blocus total depuis 2007. Qualifiés d’animaux par le gouvernement israélien, écrasés par les bombes, dont des armes chimiques, sans défense antiaérienne ou antimissiles, les Gazaouis sont martyrisés, en live et haute définition. Près de 4 000 civils Gazaouis sont déjà morts (dont plus de 1000 enfants), tués par l’armée israélienne en une dizaine de jours, soit 300 par jour en moyenne.
Parler de Gaza, et par extension de la Palestine, c’est rappeler la mauvaise conscience occidentale. Car Gaza symbolise, à quelques heures de vol de Paris, sur la côte orientale de la mer Méditerranée, la barbarie contemporaine. Gaza, « gouverné » par le mouvement islamiste Hamas, est une prison à ciel ouvert, un ghetto sous blocus terrestre, maritime et aérien. Les Gazaouis sont enfermés par des murailles de béton, mines et barbelés et vivent sans perspectives d’espoir et dans une situation de terreur permanente.
Car depuis 16 ans un blocus illégal et cruel est imposé à la population de Gaza, imposant de fait à la population une situation de privation généralisée. Depuis 16 ans, le gouvernement israélien contrôle l’approvisionnement en eau et en électricité dans la bande de Gaza, s’en servant à plusieurs reprises comme outil de répression collective à l’encontre des civils. Depuis 16 ans, Tsahal organise des survols nocturnes de la ville par ses drones destructeurs d’immeubles, d’hôpitaux, d’écoles et semeurs de mort.
La Terreur d’Etat qui s’abat cet octobre sur Gaza n’est donc pas « nouvelle » mais son degré d’intensité est sans précédent et, pire, est légitimée en France et ailleurs en Occident sur toutes les ondes médiatiques et politiciennes tandis qu’on tente de museler moralement, politiquement et judiciairement, les voix qui appellent au cessez-le feu, à la paix, à la justice et donc à la fin du blocus contre Gaza, la fin de la colonisation de l’occupation israélienne et, enfin, l’indépendance réelle de la Palestine.
Siège, déplacements forcés et bombardements à l’arme chimique
« Nous imposons un siège complet à Gaza. Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé. Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence », affirmait Yoav Gallant le ministre israélien de la défense. Le gouvernement suprématiste israélien explique vouloir exterminer tout un peuple de son territoire.
L’armée israélienne a annoncé la mobilisation de 300 000 réservistes, le siège et l’instauration d’un blocus total de la bande de Gaza après l’attaque sans précédent menée par le Hamas le week-end du 7 et 8 octobre et les massacres de plusieurs centaines d’israéliens et de palestiniens, dont un nombre considérable de civils. Près de deux cent Israéliens ont été emmenés en otage à Gaza.
Plus de 100 000 soldats et réservistes israéliens sont postés le long de la frontière avec Gaza. Au siège, s’ajoute la perspective d’une opération militaire compliquée par la présence d’otages israéliens, et qui se transformerait nécessairement en un bain de sang touchant avant tout les civils, tant le tissu urbain à Gaza rend inévitable une guerre urbaine de très haute intensité.
Le gouvernement israélien a forcé le départ de plus d’un million de civils Gazaouis, contraints de quitter le nord de la bande de Gaza. Selon tous les spécialistes et les nombreuses ONG sur place, l’évacuation de plusieurs centaines de milliers de personnes et dans un délai aussi réduit est irréaliste et amène une crise humanitaire de grande ampleur, encore renforcé par les bombardements israéliens sur les lieux de passage des convois humanitaire à la frontière avec l’Egypte. Il s’agit bien d’un déplacement forcé. Là encore, un crime de guerre.
Aux frappes militaires – Tsahal a déversé en quelques jours des milliers de bombes sur une cité de 2,3 millions d’habitants sans défense antiaérienne – s’ajoutent l’utilisation d’armes chimiques « incendiaires » et dont le statut est complexe. Selon l’ONG Human Right Watch, l’armée israélienne a en effet utilisé des bombes au phosphore blanc au-dessus de Gaza et au Liban.
Le phosphore blanc s’enflamme en réaction à l’oxygène, démultiplie l’effet déjà dévastateur d’une bombe « classique » et, au contact de la peau, inflige des brûlures très graves, parfois jusqu’aux os, pouvant même s’infecter et être mortelles. Substance chimique inflammable et incendiaire, le phosphore blanc est utilisé par Israël pour bombarder Gaza avec la complicité de l’Occident. »
Vers une déportation de la population palestinienne de Gaza ?
L’hypothèse d’un déploiement militaire israélien à Gaza, au sol avec combats urbains et bombardements intenses apparait de plus en plus probable. Cette opération ne peut que précéder un nettoyage ethnique de très grande ampleur. Le ministre des affaires étrangères américain n’a-t-il pas récemment suggéré de « temporairement » (défense de rire) transférer (c’est-à-dire déporter) les habitants de Gaza dans le désert du Sinaï ? Le peuple palestinien a encore en mémoire le traumatisme de la Nakhba de 1948 et les 700 000 Palestiniens chassés de leur terre. Rappelons que près de trois Palestiniens sur cinq vivent déjà exilés et/ou réfugiés dans les camps palestiniens présents au sein des pays limitrophes, notamment le Liban ou la Jordanie.
Jusqu’à quand Israël pourra perpétrer des crimes de guerre flagrants et évidents, en toute impunité et même avec la bienveillance (et le soutien militaire/financier/moral) des puissances occidentales, dont la France, un des seuls pays au monde à interdire systématiquement les manifestations de solidarité avec la Palestine ?
Car à ce contexte, insupportable, s’ajoute l’interdiction par l’Etat de manifester, en France, sa solidarité avec la Palestine. Si le Conseil d’Etat a nuancé les paroles du ministre de l’Intérieur, chacun aura compris que ce qui se joue, au-delà de la « simple » question palestinienne, c’est bien la mise en place d’une étape supplémentaire dans la fuite en avant autoritaire et liberticide du régime ultralibéral de Macron. L’arrestation du secrétaire général de l’UD CGT du Nord au prétexte fallacieux et diffamatoire d’apologie du terrorisme confirme la gravité du moment que nous vivons.
Notons, au passage, que la France et les Etats-Unis, les deux nations les plus en pointe dans le soutien d’Etat à Israël, ont fait échouer deux propositions de résolutions des Nations unies exigeant la mise en place d’un cessez-le-feu. Pourtant l’urgence d’un cessez-le-feu est une évidence.
Gaza doit vivre. La Solidarité avec la Palestine vivra et vaincra. Nous ne laisserons pas la Palestine seule face à ce nouvel crime de guerre innommable qui se prépare. La paix et la fin des massacres passe par la fin du blocus de Gaza, la fin de l’occupation militaire israélienne, le démantèlement des colonies, la destruction des murs de la honte, la libération des milliers de prisonniers politiques dont Georges Ibrahim Abdallah détenu en France, et la reconnaissance d’un État palestinien dans les frontières de 1967.
Comme le rappelle la Fédération Syndicale Mondiale, « il est clair que le seul moyen de garantir et de consolider la paix et la sécurité pour les peuples de Palestine et d’Israël, mais aussi dans l’ensemble du Moyen-Orient, est de mettre immédiatement fin à l’occupation et à la colonisation israéliennes dans les territoires arabes occupés, comme le prévoient les résolutions de l’ONU, d’établir un État palestinien indépendant aux frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale et de garantir le droit au retour des réfugiés palestiniens.