TOUT BLOQUER POUR TOUT LEUR REPRENDRE :
5 RAISONS DE « TOUT BLOQUER » LE 10 SEPTEMBRE
Nous avions toutes les raisons de penser que la « rentrée sociale » serait brulante : elle sera en réalité incandescente. Avec un nouvel élément dans l’équation : la provocation du Premier ministre François Bayrou qui met en scène sa propre démission face à la mobilisation sociale qui gronde contre son projet monstrueux de budget 2026 et promet une explosion sociale.
Le 8 septembre prochain pourrait donc bien voir la chute du gouvernement Bayrou. Et une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale ? En tout état de cause, démission du gouvernement ou non, départ de Macron ou non, élections ou non, il faut maintenir les appels à « tout bloquer » pour TOUT leur reprendre.
Le mois d’aout a été marqué par de très nombreux appels à se mobiliser par la grève le 10 septembre émanant de syndicats CGT de différents champs professionnels. Certaines Unions départementales, à l’image du Nord ou encore du Val-de-Marne, mais aussi plusieurs fédérations CGT (Industries chimiques, Commerce et Services, Mines Energie, Organismes sociaux) ont déjà appelé à faire grève et manifester à partir du 10 septembre. D’autres syndicats CGT qui réunissent leurs instances fin aout début septembre devraient emboiter le pas.
Malgré les remontés combatives des structures de base de la CGT, le CCN de ces mardi et mercredi, a accouché d’une position minimaliste de la Confédération qui s’en remet aux syndicats (alors qu’une partie de ces derniers a déjà fait entendre sa volonté d’entrer dans la bataille à partir du 10 septembre).
En clair, la Confédération CGTne peut – sous peine d’être totalement discréditée – ignorer la mobilisation du 10 septembre comme certains le souhaiteraient. Mais, « dans le même temps », la Confédération CGT, de fait, refuse d’appeler, en tant que Confédération, à la grève nationale interprofessionnelle. La direction confédérale préfère lorgner du côté d’une intersyndicale improbable et inefficace.
Erreur dogmatique et stratégique ? L’avenir nous le dira.
Dans ce contexte, explosif, le mouvement syndical de classe doit prendre ses responsabilités. Poursuivons nos efforts pour mobiliser partout et le plus largement possible, par la grève et l’action, à partir du 10 septembre et au-delà !
Comme nous l’écrivions le 25 juillet dans notre Appel à « tout bloquer à partir du 10 septembre » : « Nous avons besoin d’une organisation autonome des colères, légitimes et vitales, et leurs convergences, notamment sur le lieu de travail, par la grève nationale interprofessionnelle, articulée à des manifestations et des actions offensives. »
Voici 5 raisons de « tout bloquer » le 10 septembre
Parce que sans nous, rien ne tourne
Face à la colère sociale, le premier ministre celui-là même qui gouverne depuis près d’un an sans mandat, sans majorité et sans légitimité, essaye de désamorcer la crise politique qu’il a lui-même provoqué en demandant la confiance au parlement au nom de l’« urgence nationale ».
Sans nous, l’économie s’arrête — et eux le savent. Ce vote de confiance n’est qu’une diversion, Bayrou entend imposer le silence aux travailleuses et aux travailleurs pour dérouler son train de mesures antipopulaires.
Bloquer le pays, c’est rappeler que le vrai pouvoir appartient à celles et ceux qui produisent les richesses. Nous produisons, nous travaillons, nous décidons !
Défendre nos salaires et nos retraites
Depuis des semaines et des mois, le gouvernement – François Bayrou en tête – agite le chiffon rouge de la dette pour justifier son plan austéritaire. Ce soi-disant « danger » n’est qu’un écran de fumée pour faire payer la crise à celles et ceux qui produisent les richesses.
Par le gel des prestations sociales, par la mise en place des deux jours de travail forcé, par le gel des salaires et des pensions, ce sont les travailleuses, les travailleurs et l’ensemble des retraité·es qui sont visés. Il ne s’agit que de permettre aux spéculateurs, aux actionnaires et à tous les parasites de vivre sur notre dos.
Bloquer le pays, c’est mettre un terme à ce pillage organisé — nous n’accepterons pas de travailler gratuitement pour ces assistés qui se gavent toujours plus.
Mettre un terme à l’offensive patronale
Alors que le gouvernement feint l’ouverture au dialogue et la négociation autour du budget, il se prépare à mener une nouvelle offensive contre nos droits et nos conquis dans le cadre de consultations autour de la « modernisation du marché du travail » et « l’amélioration de la qualité du travail ».
Au programme : nouvelle réforme régressive de l’assurance chômage, remise en cause de la possibilité de contester son licenciement,… Comme toujours, ces promesses de « dialogue social » sonnent creux et n’annoncent que de nouvelles régressions.
Face à la pression et à la censure imminente, ce gouvernement prépare des réformes dures. Bloquer le pays, c’est enrayer la machine infernale et lancer la contre-offensive de notre camp.
Imposer la justice sociale
Bayrou prétend que le pays serait au bord de « l’effondrement fiscal ». Il faudrait agir vite pour éviter que la charge de la dette ne devienne le premier poste budgétaire, même devant la défense ou l’éducation.
Quel cynisme ! Il nous demande de sacrifier l’éducation de nos enfants, la santé de nos anciens, notre protection sociale, pour payer les intérêts d’une dette qui a servi à financer 211 milliards d’aide directe ou indirecte aux plus grandes fortunes.
Bloquer le pays, c’est exiger un autre partage des richesses, c’est se réapproprier nos outils de travail, nos usines, nos entreprises, nos services. C’est imposer face à la logique du profit, la réponse aux besoins sociaux.
Parce que l’histoire nous montre la voie
Pour Bayrou le vote de confiance du 8 septembre est – face à l’urgence – une « épreuve de vérité », un moment de clarification.
C’est en réalité un énième coup de force institutionnel déguisé. Mais nous connaissons l’histoire : en 1936, en mai 68, c’est par la grève, par le blocage, par la mobilisation ouvrière que nous avons conquis les congés payés, la sécurité sociale, les droits syndicaux.
Nous n’avons rien à attendre du 8 septembre, rien à espérer gagner d’un parlement dominé par les forces réactionnaires d’une démocratie bourgeoise en déliquescence qui sombre chaque jour davantage dans l’autoritarisme.
Le 10 septembre, nous porterons l’héritage de ces luttes, de ces combats, par la grève comme outil de reconquête de notre dignité collective, comme portevoix aux revendications que nous portons comme démonstration de la force éruptive des travailleurs et travailleuses en lutte.