URGENCE INDUSTRIE

Urgence industrie

Les patrons veulent liquider l’industrie et l’emploi ouvrier

Une vague et extrêmement brutale de fermetures d’usines et de liquidation de milliers d’emplois industriels est en cours dans notre pays.

Cette re-désindustrialisation touche tous les secteurs, y compris ceux de la grande distribution, avec notamment l’annonce brutale du groupe Auchan de supprimer plus de 2300 emplois. Près de 10 000 salariés de Milee, la société de distribution de Prospectus, ont été licenciés, sans salaire ni perspective après la liquidation de l’entreprise début septembre.

Exxon, Stellantis, Novares, Valeo, Michelin, Vencorex, Arkema… la violence des plans anti sociaux frappent notamment les industries chimiques et métallurgiques. En cascade, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont en jeu tout comme l’existence même de plateformes industrielles et de bassins d’emplois, notamment dans des territoires déjà brutalisés par un patronat vorace et abandonnés par l’Etat.

Le secteur automobile est l’objet d’une profonde restructuration avec des fermetures de sites et des licenciements. Plus de 15 000 emplois sont menacés dans les industries chimiques, selon une estimation du patronat de la chimie. En réalité, on approche de la suppression de plus de 100 000 emplois induits, sans parler de la destruction des capacités industrielles.

Si l’ampleur de la crise industrielle, majeure et inédite depuis des décennies, est silenciée, voire censurée, par les médias et les politiciens, chacun et chacune d’entre nous peut percevoir la catastrophe en cours et ses conséquences dramatiques, notamment pour les services publics et la population.

Cette déclaration de guerre, et cette promesse de misère nous est adressée par un patronat, gavé d’argent public, avec la complicité de l’Etat et des autorités et ce alors que le gouvernement et le RN cherchent à imposer une aggravation brutale de l’austérité et multiplient les attaques contre la Fonction publique.

Partout dans le pays, des milliers d’ouvriers, avec leurs syndicats sont en grève ou mobilisés et dans l’action contre cette vague de fermetures et de licenciements, à l’image des salariés de Vencorex en grève illimitée depuis trois semaines, et des travailleurs du groupe Michelin à Cholet et à Vannes en grève.

Car la lutte est la seule solution, la seule variable qui permet et inverser le rapport de force. Nos usines et nos emplois doivent être maintenus. C’est possible et même nécessaire : il suffit de nationaliser sous contrôle ouvrier et d’exproprier les grands groupes industriels qui empochent l’argent public, le fruit du travail des salariés et licencient à tour de bras pour remplir les poches des actionnaires.

Mais, pour faire reculer le patronat, nous avons besoin d’une véritable confédéralisation et union de toutes ces luttes avec un plan d’action qui puisse faire du 12 décembre, journée nationale d’action sur l’industrie à l’appel de la CGT, un tremplin pour une amplification des luttes ouvrières. Avec un objectif clair : forcer dans un premier temps le patronat à stopper son offensive. L’interdiction de tous les licenciements est nécessaire dès maintenant, ainsi que la nationalisation sous contrôle ouvrier des grands groupes.

L’appel à la grève illimitée à partir du 11/12 à la SNCFL, les Vencorex et les Michelins, en grève et mobilisés avec leurs syndicats et fédération CGT, illustrent la combativité ouvrière qui doit, par tous les moyens possibles, faire tâche d’huile sur d’autres sites et dans d’autres secteurs tout en suscitant la convergence de toutes ces mobilisations et entre tous les secteurs impactés par la casse de l’emploi et de l’activité industrielle. Soyons à la hauteur des enjeux !

Voici ici notre Bulletin des Entreprises n2 du 12 novembre 2024