2000 Israéliens manifestent dans la rue… en respectant les mesures de distanciation (photos)

Environ 2 000 manifestants, selon les chiffres donnés par des médias israéliens, se sont rassemblés le dimanche 19 avril à Tel-Aviv, répondant à l’appel lancé sur Facebook par le mouvement dit des « drapeaux noirs ».

La tenue de cet événement démontre qu’il est possible de lutter dans la rue tout en respectant les mesures de distanciation.

 

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Munis de masques de protection et vêtus de noir, ces protestataires se sont ainsi tenus à deux mètres de distance les uns des autres. Ils ont manifesté contre les mesures adoptées lors de la crise du coronavirus et contre la politique du Premier ministre Benjamin Netanyahou, toujours officiellement en poste malgré ses inculpations dans trois affaires de corruption, fraude et abus de confiance.

Par ailleurs, des travailleurs indépendants, étranglés par la crise, ont brûlé des pneus devant la Knesset, le parlement israélien.

Cette manifestation illustre donc qu’il est possible de réfléchir et de penser autrement nos capacités d’actions, notamment à l’approche du 1er Mai.

Au nom de quel blocage mental ne pourrions-nous pas, nous aussi, organiser des rassemblements et manifestations en appliquant drastiquement les gestes barrières nécessaires ? Si c’est possible en Israël, pourquoi ne pourrions-nous pas le faire en France ?

La Palestine au temps du Covid-19

En Israël, la pandémie de Covid-19 a officiellement contaminé plus de 13 000 personnes pour une population de 8,8 millions d’habitants.172 personnes sont décédées en Israël.

En Palestine occupée, le mouvement Fatah a accusé Israël d’œuvrer intentionnellement à la propagation de l’épidémie. Son porte-parole, Oussama Al Qawasmi, a ainsi affirmé qu’«à travers certaines mesures, le gouvernement israélien a facilité la propagation de la pandémie en Cisjordanie occupée».

Le responsable a notamment souligné auprès du média El-Watan que les autorités israéliennes « prennent toutes les précautions nécessaires pour leurs citoyens, alors qu’en face, elles n’assurent aucune mesure de protection aux travailleurs palestiniens avec lesquels elles continuent pourtant de faire tourner la machine économique israélienne ».

En réalité, les Palestiniens sont confrontés à un véritable régime d’apartheid et à un système de santé dégradé, en Cisjordanie et à Gaza dont la population souffre de quatorze années ininterrompues de siège et de bombardements israéliens.

Soulignons encore que le gouvernement israélien empêche les Palestiniens d’utiliser leurs ressources pour faire fonctionner leur système tandis que le programme d’aide de l’USAID a été bloqué sur décision express du président américain Donald Trump.

Nous publierons au cours de la semaine un entretien réalisé avec nos camarades syndicalistes palestiniens pour alerter nos lecteurs sur la situation scandaleuse vécue par nos frères et sœurs de classe.

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