Budget 2024 : nouveau choc austéritaire dès septembre
« Nous avons identifié au moins 10 milliards d’euros d’économies », a annoncé lundi 19 juin le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, aux côtés de Gabriel Attal, chargé des Comptes publics et en présence de la Première ministre Elisabeth Borne.
Ces économies, selon le ministre, se traduiront par la réduction des dépenses de santé, la fin de mesures dans le logement comme le dispositif Pinel et la réduction progressive des dépenses fiscales sur le carburant.
En réalité, tout ira très vite. L’horizon de Bruno Le Maire et de ses complices : le projet de budget pour 2024 qui sera présenté en septembre et qui nécessitera, selon le pouvoir, au moins 12 milliards d’euros d’économies pour cette seule année. L’issue de la bataille des retraites laisse entrevoir au gouvernement, s’il ne rencontre au moins une résistance préventive du mouvement social, la possibilité d’accélérer encore davantage.
Un exemple, le ministère de l’Economie et des Finances estime que la quasi-gratuité des médicaments « déresponsabilise » les patients. En quête d’économies sur les dépenses de santé, il veut une augmentation de la franchise appliquée sur les médicaments remboursés. Pourtant, dans le même temps, 30% des Français, plus d’un sur trois, ne se soignent pas pour des raisons financières. Chacun peut mesurer le cynisme d’un Bruno Le Maire qui, au passage, confond l’impôt avec les cotisations sociales.
La petite musique jouée en boucle depuis des mois par Bruno le Maire au sujet de la fin du « quoi qu’il en coute », couplée à un discours sur le RSA et le travail obligatoire, France travail et la chasse aux chômeurs, mérite ici trois remarques :
Le gouvernement a donné le ton : il entend réduire la dépense publique à 53,5% du PIB en 2027, contre 57,5% en 2022. Pour ce faire, une réduction drastique de nos conditions de vie et de travail est en cours (deux derniers exemples : contre-réformes des retraites et de l’Assurance chômage). Macron et ses amis vont s’attaquer au (très faible) pseudo « bouclier énergétique), aux gains de réformes
Il table sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l’assurance-chômage, le plein-emploi ou encore une croissance de l’économie qu’il anticipe plus dynamique, après un coup de frein en 2023.
1/ le message envoyé par Bercy et l’Elysée joue sur le fantasme des « assistés », vise à culpabiliser et infantiliser des millions de travailleurs,
2/ Pire, ce message détourne la réalité : l’argent « magique » du pseudo « quoi qu’il en coûte » a, avant tout, et principalement constitué en des dons d’argent, sans contreparties, au patronat.
3/ Ces sommes colossales sont venues s’ajouter à la manne publique (250 milliards par an, un tiers du budget de l’Etat) « d’aides aux entreprises ». Alors, qui vole qui ?
Il est temps d’arrêter de financer les entreprises par l’argent du peuple !
Il est temps de répondre aux besoins sociaux, urgents et vitaux ! Le cas évoqué plus haut dans l’article sur la situation dramatique vécue par plus de 20 millions de Français qui se privent de soins pour des raisons financières, est un de ces nombreuses urgences.
Ici comme ailleurs, répondre aux besoins induit la refondation d’un système hospitalier à la hauteur des besoins et de ses travailleurs et de ses usagers) et, entre autres, la réindustrialisation/socialisation de l’ensemble de la chaine de l’industrie pharmaceutique.
Il est temps de TOUT REPRENDRE.