LA FRANCE EN GRÈVE
Plate-forme chimique de Saint-Avold Carling, Meteo-France, Onet nettoyage, 1000 syndicalistes CGT inquiétés par la Répression : Quelques illustrations de la lutte des classes en France
Grève exemplaire sur la plate-forme chimique de Saint-Avold Carling
La grève déclenchée par les employés du secteur polypropylène (Pôle PCC) avec la CGT le 5 décembre contre un projet, dit « Johnson » de création d’une nouvelle ligne de production, a fait tache d’huile avec l’entrée en grève exemplaire, en solidarité, des salariés d’autres employés de la plate-forme chimique de Saint-Avold Carling
Dans un tract, la CGT dénonce les choix du groupe : « Au programme de la direction, précarité pour les équipes en postes… Précarité pour les salariés passés en mission… Augmentation des travailleurs temporaires ». Rappelons au passage que le groupe Total, fleuron de l’industrie pétrolière et pétrochimique, a largement de quoi payer.
Cité par la presse, un délégué CGT explique : « Avec la construction d’une nouvelle unité, on s’attendait tous à des emplois pour la jeunesse de notre région qui est déjà fortement impactée. Nous ce qu’on veut, c’est que nos enfants, nos petits-enfants puissent travailler sur le site. Il y a de l’emploi, tenu par des travailleurs précaires, nous, on veut des emplois pérennes sur notre site en CDI. »
Grève perlée « de longue durée » à Meteo-France
La coupe est pleine à Meteo-France. Face à une réorganisation du travail et la coupe drastique des effectifs, les salariés sont en grève à l’appel de la CGT, FO et Solidaires depuis le lundi 4 décembre. Les syndicats appellent les travailleurs du groupe à une grève perlée d’un mois, au moins jusqu’au 7 janvier 2024 Et s’opposent à la nouvelle organisation de travail dite des « 3P » (programme, prévision, production) et l’extension brutale de l’automatisation.
Rappelons qu’en 15 ans, le nombre de salariés Meteo France a baissé d’un tiers, générant une détérioration dramatique des conditions de travail.
Victoire des grévistes d’Onet, au CHU de Montpellier
Victoire des employées de la société de nettoyage Onet, au CHU de Montpellier, après trois mois de grève ! En lutte avec la CGT, les employées de cette société – sous-traitante ici du Centre hospitalier universitaire de Montpellier – ont obtenu gain de cause sur la majorité de leurs revendications.
« Nous avons obtenu : le respect des travailleuses et des travailleurs ; 650 euros de prime ; une organisation du travail à laquelle nous aurons notre mot à dire ; un aménagement de la traçabilité moins pénalisante par les travailleurs dont le résultat reste à apprécier », précise le communiqué de la CGT le 2 décembre dernier.
Intimidations d’Etat tous azimuts contre la CGT
Plus de 1 000 cégétistes, dont 17 secrétaires généraux d’organisations de la CGT (et deux dirigeants confédéraux), sont inquiétés par des procédures disciplinaires, judiciaires, ou par des convocations par les forces de police. à la suite des actions en lien ou non avec la réforme des retraites.
Dans le seul secteur de l’énergie, 400 plaintes ont été déposées en 2023, se traduisant par des poursuites disciplinaires et parfois par des procès pour deux militants à Bordeaux, trois à Marseille et six à Valenciennes. Très fortement engagée contre la réforme des retraites, la CGT notamment dans l’Energie, fait face à des directions revanchardes, et apeurée face à la capacité des travailleurs, avec la CGT, de « reprendre en main » les outils de travail.
Ces intimidations d’Etat révèlent la profondeur du lien qui unit l’appareil répressif d’Etat (police comme justice) et le patronat. Hier comme aujourd’hui la CGT est unie face à ceux et celles qui veulent priver les travailleurs des outils syndicaux et des droits élémentaires d’organisation et d’action.