GREVE POUR LES SALAIRES ET LE DROIT DE GREVE A ARCELORMITTAL
Le mouvement de grève à ArcelorMittal semble s’étendre de jour en jour à l’ensemble des sites du groupe en France. La CGT appelait à une large journée de mobilisation le vendredi 8 décembre sur l’ensemble des sites en France.
La grève a été engagée sur le site de Dunkerque dans l’après-midi du lundi 4 décembre après l’échec des premières discussions des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO), par les salariés de l’usine ArtcelorMittal à Dunkerque. Ce mouvement s’est considérablement amplifié après l’annonce de la réquisition par la préfecture du Nord dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 décembre de 5 salariés du site.
Ces réquisitions – une première pour le site dunkerquois – ont fait l’effet d’une bombe auprès des salariés et de la CGT. L’indignation et la colère face à la tentative d’intimidation des salariés par l’Etat, main dans la main avec le géant industriel, se sont transformées en détermination. Et ont dépassés les murs de l’usine dunkerquoise. En effet, dès le 5 décembre, les ouvriers du site de Mardyck, situé à quelques kilomètres de celui de Dunkerque, mais aussi les salariés de Fos-sur-Mer, dans les Bouches du Rhône, sont entrés en grève. D’autres sites pourraient également rejoindre cette grève.
« La CGT AMF Dunkerque a honte de travailler dans cette boîte! Nous appelons l’ensemble du personnel à la grève! » a ainsi immédiatement réagi le syndicat CGT. Il va de soit que le timing des annonces préfectorales posent question, tant la rapidité de la décision démontre et révèle la connivence entre les autorités et l’entreprise sidérurgique.
Cité par la presse, Gaétan Lecoq, secrétaire général CGT de l’usine, a dénoncé ces pratiques et souhaite que la grève, contre les réquisitions et pour l’augmentation des salaires, fasse tache d’huile sur l’ensemble des sites du groupe.
Rappelons également le « contexte » plus global concernant le secteur de la métallurgie. Cette bataille pour les salaires (devenue, du fait du patron, également une bataille pour faire respecter le droit inaliénable de grève) s’inscrit dans un mouvement général de luttes pour les salaires dans un grand nombre de secteurs et branches professionnels.
Rappelons aussi que la grève secoue le groupe quelques semaines avant l’entrée en vigueur de la nouvelle convention nationale de la Métallurgie, un texte qui illustre parfaitement la dynamique de régression sociale absolue dans notre pays.